Lavandière aux sabots |
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ABBAYE-ÉCOLE DE SORÈZE
Rue Saint-Martin
81540 SORÈZE
INFORMATIONS :
Tél. +33 (0)5 63 50 86 38
Fax +33 (0)5 63 50 86 00
HORAIRES :
D'avril à septembre, du lundi au vendredi, les week-ends et jours fériés de 10h à 12h et de 14h à 18h.
D’octobre à mars, du lundi au vendredi, les week-ends et jours fériés de 14h à 17h30.
Fermeture le 1er mai et durant les vacances de Noël.
CONTACT PRESSE :
Virginie Petit
E-mail : virginie.petit@cg81.fr
Tél. : +33 (0)5 63 50 86 38
Enfant du Tarn, Lucie Bouniol (1896-1988) a été une artiste de talent. Si elle s’est surtout illustrée dans la sculpture, elle a également laissé des esquisses et un grand nombre de dessins. Dans le cadre contemporain et épuré de l’Abbaye-école de Sorèze, qui a récemment fait l’objet d’importantes campagnes de restauration, sont exposées 56 de ses œuvres. Il y a là sculptures, pastels, fusains et terres cuites, qui montrent son attachement profond à la figure humaine et son regard attentif et amusé pour ses semblables.
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A l’école de Bourdelle et de Landowski
Lucie Bouniol naît au château de Giroussens, dans une famille de mélomanes. Elle débute ses études à l’école des Beaux-Arts de Marseille avant de s’installer à Paris, où elle se forme dans l’atelier de sculpture des Beaux-Arts. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, elle entre dans l’atelier d’Antoine-Emile Bourdelle puis dans celui de Paul Landowski, deux maîtres qui marqueront sa création. A cette époque, elle se fait connaître par des commandes de monuments aux morts, dans la Meuse (à Trémont et à Robert-Espagne, où elle dessine un obélisque avec des personnages en haut-relief) et dans le Lot (à Duravel). Elle expose au Salon des artistes français de 1921 à 1924 puis au Salon d’automne de 1930 à 1935. La fontaine qu’elle réalise pour l’Exposition internationale de 1937 obtient un réel succès mais il n’en reste malheureusement qu’une petite étude en plâtre.
Sensibilité féminine
Logée au Palais-Royal, elle y fait la connaissance d’une voisine, l’écrivain Colette, avec qui elle correspondra longtemps et qui contribuera à l’éveil de sa conscience féministe. Après avoir passé les années de la Seconde Guerre mondiale avec ses filles dans le Tarn, où son art prend toute sa dimension, Lucie Bouniol revient à Paris. Elle expose notamment en 1951 au 67e Salon du musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Entre 1956 et 1981, elle participe à de nombreuses expositions à travers le monde – d’Istanbul au Brésil - tout en s’impliquant dans l’essor de l’art au féminin grâce au Club international féminin qu’elle présidera pendant plusieurs années. Elle s’éteint en 1988 sur ses terres, à Giroussens.
Comédie humaine du Languedoc
Ses œuvres se trouvent aujourd’hui dans des collections privées et dans des musées, dont celui de Lavaur (Tarn), qui a bénéficié d’une donation de ses filles. Son fonds d’atelier est quant à lui exposé pour partie dans son village natal, à la Maison de la céramique contemporaine de Giroussens. Eprise de classicisme, Lucie Bouniol était attachée à la discipline du dessin sans cesse recommencé. Dans ses feuilles, on retrouve son tempérament de sculpteur. Pour retranscrire la réalité, le visage et le corps humains, le fusain établit les lignes de force, la gouache illumine de ses couleurs les grandes compositions. Le trait est toujours fondamental, dans les représentations des gens du Languedoc comme par exemple dans la série des Hommes au café, des Femmes à la canne ou des Lavandières. Toutes ces oeuvres, vision humble de figures populaires dans des scènes d'intérieur ou d'extérieur, recomposent sous nos yeux la grande comédie humaine d’un Languedoc aujourd’hui disparu.
Illustration : Femme aux oranges
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