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LA FABRIQUE DU PORTRAIT, RODIN FACE À SES MODÈLES

DU 10 AVRIL AU 23 AOÛT 2009

À l’ère de l’image tous azimuts et de la télé-réalité, une réflexion sur l’idée même de portrait, de Rodin à Gillian Wearing

Auguste Rodin Honoré de Balzac, argile, vers 1894 © Paris, musée Rodin
(Ph. C.Baraja)

 

MUSÉE RODIN

79, rue de Varenne
75007 Paris

INFORMATIONS :

  • Tél : 01 44 18 61 10
  • Site : www.musee-rodin.fr

    HORAIRES :

  • Tous les jours de 9h30 à 17h45
  • Fermé le lundi.

    PRIX D’ENTRÉE :

    MUSÉE :

  • Plein tarif 6€
  • Tarif Jeunes 5€
  • Tarif famille 10€ (+ expo)
  • Gratuit pour les -26 ans de l'U.E 
    EXPOSITION : La fabrique du portrait
  • Tarif plein 7€
  • Tarif jeune 5€
  • Tarif famille 10€ (+ expo)
    BILLET JUMELÉ : exposition et collections permanentes
  • Tarif plein 10€, jeune (-26, hors UE) 7€ , jeune (-26 de l'U.E) 5€
  • Achat de billets sur
    www.musee-rodin.fr

    COMMISSAIRES :

  • Aline Magnien pour la Fabrique du portrait
  • Noëlle Chabert et Amélie Lavin pour Gillian Wearing

    CONTACT PRESSE :

    Clémence Goldberger

  • Tél : 01 44 18 61 86
  • goldberger@musee-rodin.fr

  • Au printemps 2009, le musée Rodin met à l’honneur l’art particulier du portrait à travers deux expositions. La première, « la Fabrique du portrait, Rodin face à ses modèles », est un laboratoire de création mais aussi une fresque sociale, qui invite à découvrir l’œuvre considérable, et pourtant méconnue, de Rodin portraitiste. Elle met en lumière le processus de création et la démarche de l’artiste dans la construction d’un portrait. La seconde, « Confessions / Portraits, vidéos », est un prolongement contemporain. Elle présente deux vidéos de l’artiste britannique Gillian Wearing, portraits face à la caméra, sur le mode de la confession.


    Jeux d’échelles et de matières

    Modelés dans la terre même, les visages de Baudelaire, Clemenceau, Balzac, côtoient celui du bourgeois de la fin du XIXe siècle. À cette occasion, le musée a sorti de ses réserves de nombreuses pièces restaurées, dont certaines sont montrées au public pour la première fois. Publics ou privés, commémoratifs ou intimes, le sculpteur a réalisé tout au long de sa carrière des portraits d’une grande diversité. Artistes, hommes politiques, banquiers, femmes aimées, femmes du monde, français et étrangers, autant de visages contemporains de Rodin, immortalisés dans la matière, réunis en une seule exposition. Pour s’approprier les traits physiques et moraux du sujet portraituré, Rodin travaille directement la terre à partir de croquis saisis sur le vif ou de photographies. Marbres, plâtres, bronzes, terres cuites, cous déformés, fronts agrandis, le sculpteur joue sur les matières et les échelles, à la recherche d’une « anatomie cérébrale », pour incarner l’essence même de son sujet.


    Ressembler ou pas ?

    La construction de ses portraits résulte cependant d’une réflexion plus large sur le rapport entre le particulier et le général, entre le type et l’individu. À partir du modèle, Rodin définit un type: les lignes du visage sont simplifiées ou élargies, le détail et le particulier s’effacent au profit du général. Pour réaliser le portrait posthume de Balzac, Rodin fait appel à un charretier de Touraine dont les traits, typiques de la région, lui évoquent ceux de l’écrivain. Le visage de Baudelaire est également façonné à partir de celui d’un modèle de substitution. Face au sien, Clemenceau rétorqua : « Ce n’est pas moi ». Mais c’est sans doute dans cette distance entre le type et l’individu, entre le sujet portraituré et le résultat final que s’exprime toute la puissance d’interprétation et de symbolisation du sculpteur. « Clemenceau se voit dans la réalité. Je le vois dans sa légende », expliquait Rodin.


    GILLIAN WEARING
    CONFESSIONS / PORTRAITS, VIDÉOS

    En parallèle à l’œuvre de Rodin, l’artiste britannique Gillian Wearing, née en 1963 à Birmingham, offre une vision contemporaine du portrait. Dans une approche presque anthropologique, ses vidéos mettent en scène des hommes et des femmes, saisis dans leur intimité. L’artiste fait autant appel à des individus ordinaires qu’à des comédiens, dans un va-et-vient entre mise en scène du quotidien et exploration documentaire. Elle brouille ainsi les frontières entre réalité et fiction, entre espace public et espace privé. Trauma et Secrets and Lies sont présentées dans ce que l’artiste appelle une « confessional box », espace clos dans l’intimité duquel le spectateur est convié à pénétrer. Le dispositif tout entier fait bien sûr écho à la culture judéo-chrétienne, à la psychanalyse, au voyeurisme ordinaire propre à l’être humain. Gillian Wearing pousse ici à leur extrême des stratégies d’exhibition de soi, mais nos pulsions voyeuristes sont déjouées par le recours au masque et par l’ambiguïté inhérente aux images et à la parole. L’artiste déconstruit et révèle ainsi toute la complexité des notions d’identité et de représentation.

    Illustration : Gillian Wearing Trauma, vidéo couleur et son, 30 mn, 2/5 2000  Courtesy Maureen Paley, London Collection Musée d'Art moderne de la Ville de Paris  
     


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