Années de formation
Né à Amilly dans le Loiret en 1932, François Béalu vit et travaille en Bretagne depuis 1971. Chez Béalu, les dessins précèdent la gravure et continuent de les accompagner. Eau-forte, pointe sèche, aquatinte ou bien crayons et lavis rapides sur papier, c’est le même graphisme nerveux et mordant tracé sur des matériaux très différents : les plaques de cuivre et de zinc, bristol ou papiers. Ce sont des œuvres de pure imagination que l’artiste sème sur le métal d’une sorte de « fouillis prometteur » fait de traits, de lignes, de masses et de teintes. Installé depuis 1971 en Bretagne, François Béalu vit et travaille à Tréduder (Côtes d’Armor). Après son service militaire, François Béalu avait fait un voyage « presque initiatique » sur les côtes sauvages du Nord de la Bretagne, région mystérieuse et attirante, qu’il avait ressenti comme un éveil à la vie.
L’appel de la Bretagne
Il ignorait alors que ce lieu serait le point de départ d’un cycle de plusieurs années qui le ramènerait définitivement en Bretagne, presque 20 ans plus tard, au même endroit. En 1957-1959, il s’établit deux ans en Suède, dont il garde une vision lumineuse et le souvenir d’un moment privilégié de son existence. En 1963, il grave sa première planche. En 1965, il s’installe rue des Grands Augustins à Paris « à l’époque quartier calme et propice à la déambulation ». Il débute avec une exposition dédiée à « La Mandragore dans tous ses états et ses inspirations littéraires. » C’est en 1968 que la gravure commence à l’habiter complètement. Ses premières planches sont le reflet de ses dessins antérieurs, fantasmagoriques, organiques. En 1971, après dix ans de commerce dans la librairie, François Béalu et sa femme quittent Paris pour les Côtes-d’Armor. Il décide de se consacrer entièrement à la gravure, même si la restauration d’un vieux manoir concurrence son activité artistique.
Reflets de la violence du temps
S’éloignant du monde de l’imaginaire et du fantastique, François Béalu passe deux années à travailler des œuvres descriptives. Il travaille la terre, découvre un monde organique de bulbes et de larves. Il remue la pierre, devient maçon et architecte. Ses créations reflètent ses observations : des métamorphoses et des naissances. Débute alors une série de corps et de rochers. Il abandonne la pointe sèche pour l’aquatinte. En 1976, il installe son habitation et un nouvel atelier à Tréduder, à deux kilomètres de la mer. Voyageant à Amsterdam pour y découvrir l’œuvre gravé d’Hercule Seghers, le maître de Rembrandt, découvrant le Maroc et la Tunisie, nouant une amitié avec Gilles Clément autour d’un regard partagé sur la paysage, François Béalu continue de nourrir son inspiration de graveur. Son travail actuel est en grande partie consacré au corps, à des anatomies réalisées à la pointe sèche rehaussée de lavis, gouache et crayon. Images de la violence du temps, témoignages des souffrances infligées au corps, ces gravures ont la séduction ambiguë des planches anatomiques du 18e siècle.
PUBLICATIONS :
François Béalu, Terres anatomiques en coproduction avec les Musées d'Orléans, Gravelines, Soissons et Quimper . 116p. 22X28cm.
Mer organique, film de Julien Béalu comprenant un entretien avec le paysagiste Gilles Clément.
Illustration : François BEALU vent des ogives 1992, lavis aquarelle, 150x100cm
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