L'exposition "Franche - Comté et premier art roman. L’architecture religieuse en Europe autour de l’an mil", réalisée en co-production avec le Musée d’Archéologie du Jura à Lons-le-Saunier, fait suite au colloque international Le « premier art roman » cent ans après. La construction entre Saône et Pô autour de l’an mil. Etudes comparatives, organisé à Baume-les-Messieurs et Saint-Claude du 18 au 21 juin 2009. Elle réunit les contributions de plusieurs chercheurs dans les domaines de l’histoire de l’art et de l’archéologie du bâti au premier art roman.
Ce nouvel art de bâtir dans la première moitié du XIe siècle est particulièrement bien représenté en Franche-Comté et son aire d’influence s’est étendue de la Catalogne à l’Italie du Nord, de la vallée du Pô à celles du Rhin et de la Meuse.
Du Comté de Bourgogne à l’Italie
Quatre grands thèmes permettent d’aborder le premier art roman (la construction, les églises comtoises, le Royaume de Bourgogne, le premier art roman international) déclinés dans les deux salles d'expositions temporaires et dans le pavillon pédagogique spécialement mis en scène pour l’occasion au Musée de l'Abbaye. À travers la présentation d’édifices religieux représentatifs de cette mouvance architecturale, souvent abordés sous l’angle des commanditaires qui ont présidé à leur construction, l’exposition est l'occasion de montrer ce qui caractérise ce premier art roman dans les techniques de constructions, le décor architectural ou le plan des édifices.
Chefs-d’œuvre architecturaux des Xe et XIe siècles
La première partie de l’exposition montre ce qui se rattache au premier art roman, dans les différents aspects de la construction que sont la taille de pierre, les sols, les décors avec les enduits et la sculpture, les ouvertures ou bien encore les matériaux de couverture ou les charpentes.
Une seconde partie présente les églises comtoises, existantes ou disparues,
permettant au public de découvrir ou redécouvrir des édifices tels que ceux que l’on devait à l’archevêque Hugues de Salins à Besançon, ou encore les églises de Saint-Lupicin, Saint-Oyend à Saint-Claude, Gigny ou Saint-Désiré de Lons-le-Saunier pour n’en citer que quelques-uns.
Un mouvement cosmopolite
Une troisième étape du parcours nous emmène dans l’ancien Royaume de Bourgogne où sont présentées plusieurs églises particulièrement représentatives de ce premier art roman ; c’est le cas de l’abbatiale de Romainmôtier et de la collégiale d’Amsoldingen en Suisse, des églises de Moûtiers en Tarentaise, Saint-Martin d’Aime ou Saint-Jean de Maurienne dans la Savoie actuelle ou encore de la cathédrale et de l’église Saint-Ours d’Aoste.
Dans une dernière partie, l’exposition revient sur la définition du « premier art roman international » telle que l’a établie l’historien de l’art catalan Josep Puig i Cadafalch au début du XXe siècle, à travers l'étude de quelques édifices choisis principalement entre l’Italie du Nord et la Catalogne (Fruttuaria, Lomello, Saint-Martin-du-Canigou, Saint-Michel-de-Cuxa, etc.).
Pour aller plus loin dans l’évocation de cette époque, un concert de chants grégoriens, par l’ensemble Venance Fortunat, aura lieu le 20 juin dans le grand cloître du Musée de l'Abbaye, en partenariat avec le festival de musique du Haut-Jura.
Illustration : Crypte de Saint-Désiré, Lons-le-Saunier © Robet Le Pennec, APAHJ
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