L'œil du photographe Nicolas Guilbert nous emmène en voyage. En quelques clichés, il résume le rapport entre les animaux : homo sapiens, que l'on place en haut de la pyramide de la chaîne alimentaire et de l'intelligence, et les autres, ceux qu'il côtoie, dont il s'occupe souvent amoureusement, parfois cruellement. Le vernissage de l'exposition coïncide avec la manifestation « Ouverture », durant laquelle tous les lieux d'exposition du village de Mougins sont en fête. Pour l'occasion, musique, théâtre, danse et performances font partie du programme.
L’animal dans notre imaginaire
L'histoire de l'humanité est intimement liée à celle des animaux. Le développement des sociétés au néolithique a connu un bond en avant à partir du moment où s'est amorcée la domestication. Le chasseur est devenu éleveur, il a commencé à accumuler des richesses. La révolution était en marche. Bien avant que ne n'échafaudent nos légendes urbaines, le mythe était fortement présent dans toutes les civilisations. Combien d'animaux ont-ils peuplé l'imaginaire de nos ancêtres avec ces créatures mi-hommes, mi-chevaux (les centaures), mi-homme, mi-taureau (le Minotaure dont s'est accaparé Picasso), Horus et sa tête de faucon, jusqu’à King-Kong dans notre moderne mythologie.
La rencontre entre l’animal et l’humain
Aussi, le rapport aux animaux diffère-t-il entre les pays et caractérise bien souvent ces derniers. La vache est sacrée et intouchable en Inde, elle procure de bons steaks ailleurs. Il en est de même pour le chien, objet d'attentions qui frôlent le ridicule : soins psychologiques et soins de beauté, accessoires hors de prix et prestations incongrues sont régulièrement au menu de certaines émissions à sensation. De fait, les chiens sont également au menu de certains restaurants asiatiques. Ce qui est insupportable pour les uns devient délicieux pour d'autres: question de latitude, d'histoire, de nécessité aussi… Des latitudes, Nicolas Guilbert en a parcourues plus d'une. Son propos est avant tout d'observer le moment décisif de la rencontre entre l'animalité et l'humanité : celle de l'homme avec l'animal, celle de l'animal avec les réalisations humaines.
Illustration : Nicolas Guilbert Prix d’Amérique, hippodrome de Vincennes, 2007
Valse de volatiles sur fond d’architecture
Les monuments délimitent les nouvelles aires d'évolution auxquelles les animaux s'adaptent. Ils constituent également les structures de l'image du photographe qui sait parfaitement exploiter leurs lignes de forces. Observer la ville, c'est souvent regarder en l'air et bien souvent visionner la valse des volatiles dont l'agilité tranche avec le hiératisme architectural. Nicolas Guilbert montre combien l'animal est ancré en chacun de nous, fait partie de notre quotidien, aiguise notre curiosité et alimente notre fascination. Il montre aussi par le noir et blanc, combien l'humanité peut se transcrire à travers chaque animal et donne de ce simple fait, des couleurs nouvelles à notre regard.
PUBLICATION :
Catalogue 21x24 cm, 48 pages, 15 €
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