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FRANCIS HARBURGER
Le langage de la peinture

DU 25 JUIN AU 31 OCTOBRE 2009

Un peintre original, en marge des grands courants artistiques de l’après-guerre

Les pommes, 1953, Huile sur toile. Collection particulière, Photo A. Leprince © ADAGP Paris 2009

 

MUSÉE DÉPARTEMENTAL DE L’OISE

Ancien Palais Episcopal - BP 941
60024 Beauvais Cedex

INFORMATIONS :

  • Tél : 03 44 10 40 50
  • Site : oise.fr

    HORAIRES :

  • Jusqu’au 30 juin, de 10h à 12h et de 14h à 18h.
  • Du 1er juillet au 30 septembre, de 10h à 18h.
  • Fermeture hebdomadaire le mardi et certains jours fériés.

    PRIX D’ENTRÉE :

    Entrée libre

    COMMISSARIAT :

  • Roubaix, La Piscine : Bruno Gaudichon, conservateur en chef du patrimoine
  • Trouville-sur-mer, Musée Villa Montebello : Hélène Decaen Le Boulanger, conservateur
  • Beauvais, Musée départemental de l'Oise : Josette Galiègue, conservateur en chef

    CONTACT PRESSE :

    Marie-Laure Trouvé

  • Tél : 03 44 10 40 63
  • E-mail :
    TROUVE.Marie-Laure@cg60.fr


  • Volontairement resté en marge de l'histoire de l'art moderne dont il fut pourtant le témoin attentif, le peintre Francis Harburger apparaît aujourd'hui comme un artiste farouchement indépendant et passionné par la question de la représentation de l'objet. Fruit d'une étroite collaboration entre les musées La Piscine de Roubaix, le Musée Villa Montebello de Trouville sur-Mer et le Musée départemental de l'Oise à Beauvais, cette exposition réunit une soixantaine d'œuvres empruntées à des collections particulières. Ces assemblages révèlent, à travers des carnets de notes et des dessins préparatoires, la méthode de l'artiste, initiateur d'une séduisante théorie du regard sur le sujet et le motif.


    La nature morte : une véritable quête

    L’exposition est centrée sur un volet essentiel de l’œuvre d’Harburger, la nature morte. C’est par son étude double des objets du quotidien, tantôt sous une forme traditionnelle illusionniste qu’il nomme Natures mortes de la réalité, tantôt sous la forme d’inspiration néo-cubiste des Hiéroglyphes, qu’il poursuit sa quête de la représentation de l’aspect et de l’essence du réel. Il avait souhaité qu’une exposition soit consacrée à ses i>Hiéroglyphes, ce qui n’eut jamais lieu de son vivant. Outre ces deux recherches qu’il mena de front des années 50 jusqu’à la fin de sa vie, l’exposition présente des œuvres de la série Abstractions concrètes, où Harburger colle sur le support des objets et des morceaux d’objets pour créer des compositions abstraites qui jouent avec la réalité sensible de la matière. De nombreux croquis préparatoires accompagnent les œuvres définitives afin d’en suivre la conception. Grâce à des prêts supplémentaires consentis par Sylvie Harburger, l’exposition permet également de découvrir son travail de peintre décorateur et ses Compositions civiques.


    Illustration : Pain, fromage, couteau, 1971, Huile sur toile. Collection particulière, Photo A. Leprince © ADAGP Paris 2009


    Un volet décoratif

    Harburger commença son activité de peintre décorateur dans l’entre-deux-guerres. Il décora notamment un bar-tabac du boulevard des Italiens à Paris et participa à l’exposition internationale de 1937. Dans ses œuvres décoratives figure déjà la dissociation entre la couleur et la ligne, qui sera l’une des caractéristiques fondamentales de la série des Hiéroglyphes. Après la guerre, il poursuit son activité de décorateur par l’intermédiaire du 1% artistique et décore ainsi de nombreux édifices publics dont plusieurs écoles. Le projet de 1953 présenté dans l’exposition fut réalisé pour l’école de Valentigney. Il s’inspire du purisme et du cubisme décoratif d’Amédée Ozenfant et de Le Corbusier et publiera plus tard ses propres théories artistiques sous la forme d’un traité, Le langage de la peinture. Les œuvres décoratives de Francis Harburger, qui lui permettent de vivre et de se réinstaller sur Paris dans les années cinquante, sont un jalon essentiel de son cheminement artistique.


    Un engagement humaniste

    Quant aux Compositions civiques, elles évoquent les engagements moraux d’Harburger. Il fait de la représentation du réel un véritable manifeste humaniste : la peinture est au service de l’homme et de ses idées. Par cette série de tableaux, il témoigne de son engagement dans plusieurs des débats fondamentaux qui traversent la société française : l’Europe (1950), le racisme (1952), les crises politiques (1957), le mercantilisme de l’art (1962), l’écologie (1977). Ce travail, inauguré en 1949 avec sa peinture intitulée Manifeste du réalisme humaniste, fait l’objet d’un texte fondateur, Manifeste pictural, qu’il publie l’année suivante dans la revue Esprit. Ainsi, bien que la forme puisse sembler très éloignée des natures mortes voire des Hiéroglyphes, les Compositions civiques font partie de cette même préoccupation artistique constante chez Harburger de son rapport à la réalité. Tout son travail consiste à se demander comment peindre la réalité, son «épiderme» aussi bien que sa substance, et pourquoi, en engageant sa peinture au service d’idéaux humanistes.


    Illustration : Cafetière et la boîte à café , 1972, Peinture à l'huile, carton, toile cirée. Collection particulière, Photo A. Leprince © ADAGP Paris 2009