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ROBERT RAUSCHENBERG: GLUTS

DU 14 OCTOBRE 2009 AU 17 JANVIER 2010

La poétique des objets chez l’artiste américain à travers une série peu connue d’œuvres en métal

Robert Rauschenberg, West-Ho Glut, 1986, assemblage de métal, 208,3 x 162,6 x 26,7 cm, Palazzo Reale Caserta, © 2009, Estate of Robert Rauschenberg / licensed by VAGA, New York, NY / ProLitteris, 8033 Zürich. Photo: Courtesy Palazzo Reale Caserta

 

MUSÉE TINGUELY

Paul Sacher-Anlage 1
4002 BASEL

INFORMATIONS :

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    HORAIRES :

  • Du mardi au dimanche, 11h–19h. Fermé le lundi
  • 24 décembre, 11h–16h
  • 26 décembre, 11h–17h
  • 31 décembre, 11h–16h
  • Fermé 1er janvier, 25 décembre.

    PRIX D’ENTRÉE :

  • Adultes : 15 FS
  • Etudiants, apprentis et retraités : 10 FS
  • Moins de 16 ans : gratuit

    COMMISSARIAT :

    Susan Davidson, conservatrice au musée Guggenheim de New York, et David White, conservateur à l’Estate of Robert Rauschenberg.

    CONTACT PRESSE :

    Laurentia Leon

  • Tél : +41 (0)61 687 46 08
  • laurentia.leon@roche.com


  • Adepte du recyclage, Rauschenberg a inventé de nouvelles manières d’utiliser ce que les autres jettent au rebut, donnant aux détritus une seconde vie révélatrice. Dans son studio jonché d'objets disparates, il choisit une approche sans détour en créant les Gluts (1986–89 et 1991–95), sa dernière série de sculptures. Pendant près de dix ans, Rauschenberg se rend régulièrement au Gulf Iron and Metal Junkyard, non loin de chez lui, près de Fort Myers, en Floride, pour y collecter des éléments métalliques - panneaux de circulation, pots d’échappement ou grilles de radiateurs. Il incorpore ensuite ces éléments dans ses assemblages poétiques et pleins d’humour, où l’ensemble devient plus important que la somme des parties.


    Coup de tonnerre à Venise

    En 1964, Rauschenberg obtient, à l’âge de 38 ans, le Grand Prix de la peinture de la 32e Biennale de Venise. Cette récompense, qui assoit sa réputation, crée la surprise - depuis la fin de la guerre tous les prix allaient à des grands maîtres européens établis – et met sous le feu des projecteurs la rivalité entre Paris et New York dans les arts visuels. Alan Solomon, commissaire du pavillon américain, avait apporté à Venise des pièces emblématiques de la série Combines, telles que Factum I et II (1957), Winter Pool (1959) et Third Time Painting (1961). Susan Davidson explique que, dans les années 1980, le travail artistique de Rauschenberg s’est de plus en plus orienté vers l’exploration des propriétés visuelles du métal. Qu’il s’agisse d’assembler des objets métalliques, d’expérimenter de nouvelles manières de sérigraphier ses photographies sur des supports en aluminium, en laiton ou en cuivre, Rauschenberg cherchait à exploiter toutes les possibilités des matériaux.


    Les Gluts, reflet de la société du gaspillage

    Les premières œuvres créées dans cette nouvelle matière sont les Gluts. La série a été inspirée par une visite à Houston à l’occasion de l’exposition «Robert Rauschenberg, Work from Four Series: A Sesquicentennial Exhibition», organisée au musée d’Art contemporain de la ville. Au milieu des années 1980, l’économie du Texas était en pleine récession en raison d'une surabondance (glut en anglais) de l’offre sur le marché pétrolier. Rauschenberg prend conscience de la misère économique de la région tandis qu’il collecte des panneaux de stations essence et des éléments automobiles et industriels endommagés qui jonchent le paysage. À son retour à son studio, sur l’île de Captiva, en Floride, il transforme ces détritus métalliques en reliefs muraux et en sculptures qui rappellent les pièces des Combines.


    L’âme des objets abandonnés

    Lorsqu’on l’interrogeait sur la signification de Gluts, Rauschenberg répondait: «Nous vivons à une époque de surabondance. L’avidité est sans limite. Je ne fais que l’exposer, j’essaie de réveiller les gens. Je veux simplement confronter les individus avec leurs ruines […] Les Gluts sont des sortes de souvenirs sans nostalgie. À mes yeux, elles doivent permettre aux gens de regarder tout objet du point de vue des potentialités qu’il contient.» Rauschenberg a choisi ces objets non seulement pour leur dimension quotidienne, mais aussi pour leurs propriétés formelles. Pris individuellement ou collectivement, ces matériaux constituent la base même de son langage artistique. Rauschenberg nourrissait de fait une affection viscérale pour ce type de détritus. «J’éprouve de la sympathie pour les objets abandonnés, je fais donc de mon mieux pour les sauver.»


    Illustration : Robert Rauschenberg, Primary Mobiloid Glut, 1988. Assemblage d'acier, aluminium et caoutchouc 111,8 x 170,2 x 68,6 cm. Collection particulière © 2009, Estate of Robert Rauschenberg / licensed by VAGA, New York, NY / ProLitteris, 8033 Zürich
    Photo: Glenn Steigelman


    PUBLICATION :

    Le catalogue Robert Rauschenberg: Gluts paraît en allemand, avec une préface signée par Roland Wetzel, un avant-propos de Richard Armstrong et de Philip Rylands, une introduction de Susan Davidson et David White, ainsi que des essais de Susan Davidson, Mimi Thompson et Trisha Brown. Guggenheim Publications, New York, 2009, 120 pp., nombreuses illustrations noir & blanc et couleur, CHF 42.-


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