MARKUS LÜPERTZ. TOURS ET DÉTOURS.
RÉTROSPECTIVE
PEINTURES ET SCULPTURES DE 1963 À 2009

Né en 1941, Markus Lüpertz est depuis le milieu des années soixante l'un des peintres contemporains les plus influents. Dans la foulée de ses grandes expositions monographiques de peintres allemands – Gerhard Richter en 1993/94, Sigmar Polke en 1997 et en 2000/2001, Georg Baselitz en 2004 – le Centre National d'Art et d'Expositions présente aujourd’hui à Bonn, sur près de 2000 m2, la plus vaste rétrospective jamais organisée de l’œuvre de Markus Lüpertz.

Près de cinquante ans de création

L’exposition met en avant un choix représentatif d’environ 150 tableaux et sculptures de l’artiste, qui s’est toujours présenté comme «l’enfant terrible» ou le «prince des peintres". L’œuvre de Lüpertz s’étend sur une période de près d’un demi-siècle, évoluant d’une «anti-peinture» très liée au Pop Art des années soixante jusqu’au réexamen de la peinture classique qui définit sa création des deux dernières décennies. Comme il l’écrivit lui-même en 1989 : «Cela a commencé en 1962 avec les premières images de la série de Mickey qui avait encore une coloration tachiste. Elles faisaient corps avec leur époque en adoptant la couleur, la reproductibilité et la banalité de la bande dessinée (…) Ces peintures parlaient à travers les contrastes et rejetaient toute approche tri-dimensionnelle.»

Illustration : Markus Lüpertz, Segel, 1966, détrempe sur toile, 300 x 150 cm, collection privée, © Markus Lüpertz, courtesy Galerie Michael Werner Berlin, Köln & New York

Du dithyrambe au paysage

L’exposition explore toutes les facettes de l’œuvre de Lüpertz, la passion qui l’anime et sa rigueur intellectuelle. Elle présente un artiste qui ne s’est jamais senti lié à aucun style, qui n’a jamais cru en l’art comme simple moyen de représentation, un artiste qui a inlassablement recherché ce qu’il appelle la «peinture potentielle». L’exposition retrace le parcours de Lüpertz depuis les «peintures dithyrambiques», qui l’ont fait connaître au milieu des années soixante, en passant par les «motifs allemands» des années soixante-dix, les «peintures de style» abstraites, les oniriques «Zwischenraumgespenster» (littéralement, les «Fantômes interstitiels»), et les Daphné sculptées qui ont remporté un grand succès. Elle se conclut avec les peintures de paysage des années quatre-vingt-dix et les travaux des premières années du nouveau millénaire.

Un riche calendrier d’activités

Après avoir travaillé dans une mine de charbon et dans la construction de routes, Lüpertz a embrassé la peinture en 1961, à l’âge de 20 ans. Dès le début, il s’est non seulement consacré aux beaux-arts mais aussi à la poésie et à la prose ainsi qu’à la musique et au théâtre. Une multiplicité d’engagements qu’il a toujours menés de façon cohérente, comme il l’a expliqué en ces termes : «Tout ce que je fais, c’est peindre. J’écris de la poésie comme un peintre, je crée des sculptures comme un peintre, j’écris comme un peintre. Tout ce que je connais, je le connais sur la base de la peinture.» Ces différents aspects de la création de l’artiste sont abordés grâce à un riche programme d’activités. Des ateliers pour enfants, adolescents et adultes se concentrent sur les thématiques traitées dans l’exposition et donnent aux participants l’occasion de se mesurer aux œuvres dans une démarche créative.

PUBLICATION :

Catalogue Markus Lüpertz, 376 p., ill. en couleur, relié. Edition du musée : 34,90 €. En librairie, publié par Snoeck Verlag.

Illustration : Portrait de Markus Lüpertz, 2006, © Photo: Andrea Stappert, Berlin

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