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N° 44 - du 19 avril 2007 au 25 avril 2007

L'AIR DU TEMPS

Le Metropolitan révise ses classiques grecs et latins

NEW YORK – A l'heure où de nombreux musées sont engagés dans d'ambitieuses opérations à l'étranger (le Louvre et le Guggenheim en tête de liste) ou dans la multiplication de filiales sur leur territoire (le centre Pompidou à Metz, le Louvre à Lens, le Prado à Barcelone, etc), les grands musées new-yorkais font un peu figure d'exception. Le MoMA, après l'inauguration de son nouveau bâtiment, continue de grignoter des terrains proches pour s'étendre sans quitter son siège historique. Quant au Metropolitan Museum, il investit ses ressources dans la rénovation spectaculaire de ses espaces. Dernier en date, le département des arts grecs, romains et étrusques est inauguré ce 20 avril autour d'un patio qui accueillait l'ancien restaurant - lequel, en 1949, avait pris la place des colonnes corinthiennes, Eros, Hercule et autres chars étrusques qui y étaient installés. C'est donc un retour éclatant au passé auquel on assiste avec un doublement de la surface du département (aujourd'hui près de 6000 m2) qui permet de présenter de nombreuses pièces conservées en dépôt. Les conservateurs et le directeur Philippe de Montebello ne cachent pas leur satisfaction – tout en nourrissant peut-être quelque crainte : le mouvement de fond auquel on assiste depuis quelques mois - l'avalanche de demandes de restitution de statues illégalement exportées - va-t-il gâcher la fête ?

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EXPOSITIONS

En ville

Airs de Paris : le titre est un peu trompeur. On s’attend à un énième hommage à Duchamp, divinité tutélaire de tous les arts contemporains. Hormis le titre, qui fait référence à la fiole conceptuelle que le grand Marcel offrit en 1919 à ses fidèles collectionneurs, le couple Arensberg, et au fait que la première rétrospective du jeune Centre Pompidou lui fut consacrée en 1977, il n’y a pas d’autres parallèles. On s’attaque ici à un problème autrement plus actuel : les mutations de la société qui font que la population urbaine a, pour la première fois, dépassé la population rurale. La ville ? Quelle ville ? Comment la vivre ? Ce sont les questions auxquels plus de 70 artistes tentent d’apporter une réponse à travers des thématiques comme les biotechnologies, les communautés, les paysages verticaux, l’intimité. Des architectes comme Didier Fiuza, des cinéastes comme Chris Marker, des vidéastes comme Anri Sala, des plasticiens, de Louise Bourgeois à Adel Abdessemed ou Daniel Buren, apportent chacun leur regard.

  • Airs de Paris au Centre Pompidou, du 25 avril au 15 août 2007

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  • Max et les Hollandais

    AMSTERDAM – On associe spontanément Max Beckmann à Berlin, peut-être aux Etats-Unis, où il est mort en 1950, à 66 ans. Mais aux Pays-Bas ? C’est pourtant la décennie passée à Amsterdam qui sera la plus productive de sa carrière. Il y arrive en 1937, le lendemain du discours de Hitler sur l’art dégénéré et y produira notamment cinq de ses neuf grands triptyques. Parmi la centaine d’œuvres exposées figurent trois de ces compositions : Carnaval, Les Acteurs et Persée. L’influence des primitifs flamands ou de Van Gogh, le goût pour le cabaret, l’inspiration fournie par la vie urbaine d’Amsterdam confluent dans ses tableaux hollandais au chromatisme violent, où la comédie humaine est plus dérisoire que jamais. Après l’exposition, on pourra effectuer une visite de la ville en 25 stations qui entretiennent le souvenir de Beckmann et voir au musée de la Bible ses lithographies sur l’Apocalypse.

  • Max Beckmann à Amsterdam au Van Gogh Museum, du 6 avril au 19 août 2007

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  • Cheval de retour

    PARIS – Hauterives, dans la Drôme, c’est comme Lourdes, un lieu qui attire son contingent de pèlerins. Ici, il s’agit des sectateurs de l’art brut. Leur prophète, c’est ce fameux facteur Cheval qui, pendant des décennies, lors de sa tournée quotidienne de 33 kilomètres, ramassa des tonnes de pierres sur les chemins dont il bâtit un temple, fini en 1902. Où exposer l’héritage d’un facteur ? Au musée de la Poste, évidemment. Voici donc, autour d’une impressionnante maquette du monument, commandée en son temps par Harald Szeeman, nombre d’épigones modernes. Paul Amar, qui invente des retables, tout en coquillages recouverts de couleurs kitsch ; Richard Fauguet qui assemble des monceaux de vaisselle pyrex ; Marie-Rose Lortet qui fait des constructions de dentelle solidifiées au sucre. Un autre alter ego de Cheval, le tout à fait excentrique Ecossais Edward James (qui donna à Dali l’idée du téléphone-homard), n’est présent que par vidéo interposée. Son temple à lui est dans la forêt tropicale mexicaine. Il est plus récent (il y a travaillé jusqu’à sa mort en 1984) mais l’humidité, la végétation envahissante ne lui permettront pas de vivre vieux. Une bonne idée de voyage : foncer à Las Pozas (près de Xilitla) avant qu’il ne soit trop tard…

  • Avec le facteur Cheval au musée de la Poste, jusqu’au 1er septembre 2006

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  • SALONS

    Du côté de Bruxelles

    A force de dire que c’est la petite foire qui monte, on y est sans doute… Près de 150 galeries, 30 000 visiteurs et une forte fréquentation de collectionneurs : les organisateurs sont heureux de faire savoir qu’il s’agit probablement de la plus internationale des foires avec 80% des visiteurs provenant de 20 pays différents, en dehors de la Belgique. Le plat pays n'en est pas pour autant oublié : pour fêter cette 25e édition, artbrussels met l'accent sur la création contemporaine belge. D'Op de Beeck (vidéo) à Jan De Cock (un kiosque à l'entrée du hall 11), de Kris Martin à Eric Duyckaert ou Ann-Veronica Janssens (un projet de ‘miroir convexe’ démultiplié sur les jantes des voitures VIP), cinq plasticiens interviennent sur la foire. Comme leur nom l'indique, First Call et Young Talent sont les espaces qui permettront de voir du nouveau, à côté des galeries établies.

  • artbrussels, du 20 au 23 avril 2007 à Brussels Expo, halls 11 et 12

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  • L’ARTISTE DE LA SEMAINE

    Hiroshi Sugimoto : le noir et le blanc

    VENISE – Né en 1948, le photographe japonais est peu connu du grand public. Il compte cependant parmi les valeurs sûres de l’art contemporain. L’une de ses images, représentant les falaises de Douvres, a été vendue plus de 650 000 € chez Christie’s à Londres en février dernier. Sugimoto prend son temps pour travailler ses séries et réalise des tirages à l’ancienne, en noir et blanc, à la gélatine d’argent. A partir des années 1970, il a traité les grandes salles de cinémas historiques des Etats-Unid, dont il a photographié les intérieurs dans le noir, simplement illuminés par la lumière venant de l’écran, avec des poses très longues. Attaché à donner une réalité aux objets immobiles, il s’est aussi consacré à photographier les statues de cire des personnages du passé, auxquels il donne une apparence de vie. Il a procédé de même avec les reconstitutions de biotopes dans les musées d’histoire naturelle. On peut voir à La Villa Manin, centre d’art contemporain inauguré en 2004 près de Venise, l’ensemble de son œuvre.

    Sugimoto à la Villa Manin jusqu'au 30 septembre 2007

    LIVRES

    Une vie de Mies

    Même pour des monstres sacrés comme Mies van der Rohe, tout n’a pas été dit. Le centenaire de l’architecte d’origine allemande, en 1986, a libéré des énergies qui continuent de se faire sentir. On continue de découvrir des édifices qu’il a conçus (notamment à Potsdam) et le dépouillement de ses écrits montre un personnage plus cultivé que celui d’un simple « architecte du grand capital ». De sa jeunesse à Aix-la-Chapelle où son père est tailleur de pierre, de ses débuts dans l’agence de Peter Behrens, des influences qui le marquent – Schinkel ou Berlage – jusqu’à sa seconde carrière américaine, l’auteur, mettant à jour un ouvrage paru en 1994, passe en revue des moments et des monuments-clés. Parmi ceux-ci figurent le célèbre pavillon allemand de l’Exposition de Barcelone en 1929, la fin du Bauhaus, dont il est alors directeur, la maison Tugendhat à Brno, le projet pour la Reichsbank. C’est à Chicago, où il s’installe en 1938, que Mies van der Rohe pourra enfin donner libre cours à sa conception du gratte-ciel et du « plan libre ». Collectionneur de Klee et Schwitters, Don Juan, praticien peu maniable (l’épisode de la commande de la Farnworth House) : la riche psychologie de Mies court en filigrane tout au long du livre.

  • Mies van der Rohe par Jean-Louis Cohen, éditions Hazan, 2007, ISBN : 978-2-8502-5992-0, 240 p., 39 €

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  • BRÈVES

    BEAUVAIS – Une commande publique à Mattia Bonetti – une tapisserie pour la cathédrale de Metz - sera dévoilée le 23 avril à la manufacture de Beauvais.

    CUENCA (Equateur) – La 9e biennale d’art contemporain de Cuenca ouvre le 25 avril et se prolonge jusqu’au 8 juin.

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    NEW YORK – Christie’s met en vente le 25 avril 68 perles mythiques. Elles firent partie d’un des plus célèbres colliers du monde, celui de maharajah de Baroda, qui comptait 7 rangs de perles naturelles. Le lot est estimé 7 millions $.

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    MILAN – Le salon du Meuble – le plus important au monde – se tient du 18 au 23 avril à la Fiera di Milano.

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    PARIS – Le ministre de la Culture a placé l’hôtel Lutétia, remarquable exemple d’Art déco (1910) qui doit faire l’objet de travaux de rénovation, en instance de classement au titre des monuments historiques.

    SUR ARTAUJOURDHUI.INFO

    Cette semaine, ne manquez pas

    Anselm Kiefer

    BILBAO - L'un des points forts du 10e anniversaire du Guggenheim Bilbao est l'exposition consacrée à la dernière décennie de création d'Anselm Kiefer : une centaine d'œuvres, dont beaucoup de la collection personnelle de l'artiste, utilisant des matériaux inattendus - poussière, fil de fer, graines, paille, cendre - et tissant des liens étroits avec l'architecture.

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