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N° 57 - du 6 septembre 2007 au 12 septembre 2007

L'AIR DU TEMPS

Les FRAC viennent à vous

Pour le grand public, il s’agit d’un sigle un peu barbare, à placer à mi-chemin entre la FNAC, fournisseur de livres et de dvd, et le voyagiste FRAM. Les FRAC sont les Fonds régionaux d’art contemporain et ont été créés au début des années 1980 sous l’administration Jack Lang. Ils ont pour mission, en jonglant avec des budgets assez étriqués, de constituer des collections reflétant la création actuelle. S’ils organisent des expositions dans leurs sièges, dont certains sont des bâtiments remarquables (par exemple, le FRAC Lorraine, à Metz, dans un hôtel particulier du XVIIe siècle intelligemment rénové), ils ont aussi vocation à faire circuler leurs fonds pour mieux les faire connaître. Les grands moyens semblent avoir été utilisés pour sensibiliser les néophytes puisque, cet automne, les FRAC quittent leur coquille et s’invitent dans les grands magasins : de Bordeaux à Strasbourg, en passant par Berlin, neuf Galeries Lafayette présenteront – entre escalators, machines à laver et fournitures scolaires - des tableaux de Soulages, des sculptures de Wang Du ou des vidéos de Fischli & Weiss. Une confrontation salutaire et bonne pour le portefeuille : rien n’est à vendre.

  • L’art, c’est renversant, du 12 septembre au 6 octobre 2007 dans les Galeries Lafayette de Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Limoges, Marseille, Nantes, Paris, Strasbourg et Berlin

    Le site commun des FRAC

  • EXPOSITIONS

    Transit par Beyeler

    BALE – L’exposition qui célèbre la première décennie de la fondation Beyeler a une ressemblance marquée avec celle consacrée à Ambroise Vollard au musée d’Orsay. Dans les deux cas, il s’agit de présenter un florilège d’œuvres passées entre les mains d’un grand marchand au cours de son activité. Si l’exercice peut être attendu pour Vollard, mort en 1939, il l’est mois pour Ernst Beyeler (et son épouse), encore en vie. Dans ce dernier cas, on aurait plutôt tendance à montrer le « jardin secret », c’est-à-dire la collection personnelle du marchand (comme cela est en cours pour Jan Krugier à Berlin). Mais cela ne fera jamais justice des innombrables pièces qui ont réellement transité par une galerie influente. Pour Beyeler, actif depuis 60 ans à la même adresse (9 Bäumleingasse à Bâle), le chiffre astronomique de 16 000 est avancé. On ne les voit pas toutes, évidenment, mais un choix significatif, de Braque à Dubuffet, de Giacometti à Gris, de Kandinsky à Mondrian, de Picasso à Elsworth Kelly.

  • L’Autre Collection, hommage à Hildy et Ernst Beyeler à la fondation Beyeler, jusqu’au 6 janvier 2008.

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  • Pollock ou pas Pollock ?

    BOSTON - On en a tellement parlé, on va enfin les voir ! Il s’agit bien sûr de ces 32 tableaux inédits de Pollock, sortis comme par enchantement en 2002 du chapeau d’Alex Matter, fils d’amis intimes du peintre. La polémique fait rage depuis et leur authenticité a même été réfutée par des analyses en laboratoire à Harvard. Mais cela n’a pas convaincu tout le monde et on demande désormais au public de se faire son opinion sur 25 d’entre eux. C’est une démarche tout à fait dans l’air du temps : soyez votre propre expert ! Les considérations financières ne sont évidemment pas absentes : n’importe quel Pollock vaut très cher et le record pour une transaction privée (autour de 140 millions $) lui appartient avec la vente, l’an dernier, d’un n°5, 1948 de David Geffen, magnat de Hollywood. Pour le musée qui les expose, c’est assurément une belle opération médiatique : qui connaît le McMullen Museum of Art, à Boston ? Le vrai thème de l’exposition, mais il est occulté par cet encombrant ensemble, ce sont les rapports entre Pollock et le photographe Herbert Matter, qui aurait joué un rôle crucial dans la genèse du « dripping ».

  • Pollock matters, au Mc Mullen Museum, du 2 septembre au 9 décembre 2007

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  • Sur les traces de Jason

    PARIS – Comme les pharaons ou les Incas, les trésors sont l’un des « marronniers » ou thèmes préférés du public. Cela permet quelques découvertes intéressantes : après l’or des Scythes, des Thraces et des Bulgares, voici celui, bien moins souvent montré, de Georgie. Cette terre au bord de la mer Noire était connue dans l’Antiquité sous le nom de Colchide et abritait la Toison d’or, qui excita les désirs de Jason et de ses Argonautes. Si le site de Vani, sur un affluent du Riomi (l’ancien Phase), a été fouillé depuis plus d’un siècle, les pièces exposées proviennent de la découverte très récente – en 2004 – de tombes pourvues d’un riche mobilier funèbre. Bijoux angulaires avec pendentifs en volutes, chevalières, bracelets et colliers, perles en forme de melon, pinces à cheveux avec des cerfs montrent la virtuosité des artisans dans le travail de l’or, du Ve au Ier siècle avant notre ère.

  • L’Or de la Toison d’or à la Monnaie de Paris, du 11 septembre au 7 novembre 2007

  • PHOTOGRAPHIE

    Menaces sur le photojournalisme

    PERPIGNAN - « L’objectif premier du festival est de rétablir le rôle de la photo de presse » : la philosophie de Visa pour l’Image, qui en est à sa 19e édition, tient tout entière dans cette phrase-manifeste. Alors que la « pipolisation » de l’image atteint des sommets, le travail de fond sur des sujets difficiles trouve de plus en plus difficilement sa place dans les pages des magazines. Les amours de François Hollande ou les grossesses de Britney Spears poussent à la marge les enquêtes sur la malaria dans le monde, les bidonvilles de Bombay ou les « enfant jetables du Ghana ». Ces trois reportages de John Stanmeyer, Jonas Bendiksen et Ian Berry sont des exemples parmi d’autres de thématiques présentées à Perpignan, qui pourraient bien appartenir à un genre en voie de disparition. La fréquentation du festival, passée de 35 000 visiteurs en 1989 à 183 000 en 2006, semble pourtant indiquer qu’un public croissant ne se satisfait plus de cet état de choses.

  • Visa pour l’Image, 19e festival international de photojournalisme, jusqu’au 16 septembre

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  • L'ARTISTE DE LA SEMAINE



    Le studio de Malick Sidibé © Malick Sidibé Courtesy galerie Claude Samuel

    Malik Sidibé, objectif Afrique

    Il avait déjà reçu le prestigieux prix Hasselblad en 2003. Mais c’est le Lion d’or à la carrière, décerné par la Biennale de Venise en juin 2007, qui a marqué sa véritable consécration (ainsi que celle, par ricochet, de la photographie africaine). Né en 1936 à Bamako, Malick Sidibé a ouvert son studio en 1962 dans son village natal de Wassolo, près de la frontière guinéenne. Pendant des décennies, il y a tiré le portrait des notables, des adolescents, des

    boxeurs, des événements qui rythment la vie locale – baptêmes, mariages ou funérailles. Si l’essentiel de son œuvre est en noir et blanc, il a également produit en couleur. Sa cote, jusqu’à présent très contenue – pas plus de 3000 € pour des « vintages » grand format des années 1960 - pourrait connaître une envolée.

  • Malick Sidibé est exposé à la galerie Claude Samuel (69 avenue Daumesnil, 75012 Paris), du 8 septembre au 27 octobre 2007.

    Le site de la galerie Claude Samuel

  • LIVRES

    Kiki en bulles

    Raconter l’histoire de Kiki de Montparnasse, la célèbre égérie des années vingt ? Cela a déjà été fait, notamment par l’intéressée elle-même dans Souvenirs retrouvés. Ce qui est nouveau, en revanche, c’est le traitement : la pétulante Alice Prin, native de Châtillon-sur-Seine, revit en BD. Dans son dessin, Catel Muller est tenante d’une ligne claire, sans fioritures mais informative. Le scénario de José-Louis Bocquet fait intervenir les principaux personnages de cette république des arts : Man Ray, bien sûr, l’amant de Kiki (mais il ne fut pas le seul !), Pascin, Foujita, Desnos, Cocteau ou Paul-Henri Roché, le dandy auteur de Jules et Jim. Les belles heures de la Coupole, du bal Bullier, des folies dadaïstes et des amours innombrables, rue Broca, rue Delambre ou rue Campagne-Première, sont bien croquées. Jusqu’à la fin, qui n’a rien d’un conte de fées : Kiki voit son compagnon Henri Broca finir à l’hôpital psychiatrique tandis qu’elle-même, cocaïnomane et hydropisique, enfle démesurément et meurt, pauvre, à 52 ans, en 1953.

  • Kiki, par Catel et Bocquet, éditions Casterman, ISBN : 978-2-203-39621-0, 2007, 384 p., 18,95 €

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  • BRÈVES

    BRUXELLES – La fondation de Moffarts institue un prix « Art in the media », doté de 2500 €, pour récompenser un travail de critique d’art de qualité. Les dossiers de participation doivent être envoyés avant le 16 septembre 2007.

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    BRUXELLES – La première manifestation Design September, réunissant une trentaine d’événements (expositions, conférences, ateliers, menus design, etc), est organisée du 10 au 30 septembre.

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    ISTANBUL – La 10e Biennale d’art contemporain d’Istanbul, qui présente 96 artistes sous la direction de son commissaire, Hou Hanru, se tient du 8 septembre au 11 novembre.

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    LUXEMBOURG – art4lux, le 3e Forum européen de la jeune création qui réunit plus d’une centaine d’artistes, se déroule du 10 au 16 septembre au Casino Luxembourg et au Centre culturel Abbaye de Neumünster.

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    MANTOUE – Le château de San Giorgio accueille du 6 septembre 2007 au 6 janvier 2008 une exposition de sculptures de Lucio Fontana. L’inauguration sera concomitante avec celle du festival de la littérature, auquel prendront notamment part Yves Bonnefoy et John Berger.

    Pour voir quelques-unes des œuvres exposées

    PARIS – Après une campagne de travaux et de remise aux normes commencée en décembre 2004, la Grande Halle de la Villette rouvre avec l’exposition Bêtes et hommes, présentée du 12 septembre 2007 au 20 janvier 2008. Elle est désormais dotée d’un restaurant et d’une librairie.

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    PARIS – L’Etat vient d'acquérir pour le château d’Ecouen (Musée national de la Renaissance) deux tapisseries de la Tenture de l’histoire de Diane. Celle-ci avait été commandée vers 1550 par Henri II pour Diane de Poitiers.

    PARIS - La 6e édition du Parcours des mondes, consacré aux arts "premiers", se tient du 12 au 16 septembre à Saint-Germain-des-Prés avec la participation de 53 marchands français et étrangers. Parmi les nouveaux venus : Charles-Wesley Hourdé (Afrique et Océanie), Sam Fogg (Ethiopie) ou Tony Anninos (Tibet, Népal).

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    SUR ARTAUJOURDHUI.INFO

    Cette semaine, ne manquez pas

    ARTéNIM

    NÎMES - La foire internationale d'art contemporain du sud, qui en est à sa 8e édition, se veut une fenêtre ouverte sur les tendances artistiques du monde. Quelque 70 exposants sont présents et l'on remarque, parmi les artistes mis en avant, Eduardo Arroyo, Guy de Rougemont ou Tony Soulié.

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    3e Salon du Collectionneur

    PARIS - Un salon avec une véritable vocation pédagogique : c'est ainsi que se présente la manifestation qui se tient en alternance avec la Biennale des antiquaires. Au Grand Palais, plus de 120 exposants de 12 pays sont réunis par spécialités, du mobilier aux arts primitifs en passant par l'orfèvrerie.

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