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N° 61 - du 4 octobre 2007 au 10 octobre 2007

L'AIR DU TEMPS

Petit mécénat deviendra grand

La nécessité toujours plus pressante qu’a la culture d’être financée par des canaux non institutionnels exige un développement du mécénat. Si cette action est entrée dans les mœurs des multinationales, dont on voit souvent le logo orner les affiches des grandes expositions, il est plus difficile à mettre en œuvre dans les PME. Un Monsieur Mécénat se charge, au ministère de la Culture, de diffuser la bonne parole et de faire connaître les dispositions intéressantes en termes de déductions fiscales de la loi Aillagon. Quelques exemples semblent montrer que les choses bougent et que l’initiative peut venir de structures locales. La COPARY, communauté de communes du pays de Revigny, dans la Meuse, a ainsi coordonné une originale action de sensibilisation. Dans 14 entreprises, d’un cabinet médical à une menuiserie, d’une société de BTP à un fabriquant de tuiles, le mécénat est devenu une réalité tout à fait tangible, mise sur pied à partir de questions simples. Quel genre d’art vous correspond ? Comment pourriez-vous collaborer avec un artiste ? Que peut-il vous apporter ? On peut supposer que cette première expérience, à observer sur place jusqu’au 30 novembre, donnera à certains le goût de continuer.

  • Cop’art dans 14 entreprises du pays de Revigny-sur-Orain, du 5 octobre au 30 novembre 2007. Informations au 03 29 78 75 69.

  • EXPOSITIONS

    Ce que fut le Nigéria…

    PARIS - Cent dix ans qu'on attendait de les voir : les plus belles pièces de la civilisation de Bénin, emportées par les Britanniques après la prise de Benin City en 1897, et qui avaient abouti dans quelques grands musées européens (le British Museum, bien sûr, mais aussi ceux de Berlin et de Vienne) arrivent enfin en France. Il s'agit de bronzes à la cire perdue (effigies de souverains, animaux ou boites), d'ivoires sculptés (dont des salières qui faisaient l'orgueil des princes de la Renaissance) ou encore d'habits de cérémonie à base de corail. L'exposition ne se borne pas à présenter, en 280 numéros, les chefs-d'œuvre de cet art d'Afrique noire, qui s'est développé entre le XIV et le XIXe siècle sur le territoire de l'actuel Nigeria. Elle explicite aussi l'organisation de la cour, les rituels ou les rapports commerciaux avec les colons portugais. Ces derniers, avec leurs longues barbes, apparaissent fréquemment sur les plaques sculptées en bois, bronze ou en laiton, avec leurs armes et leurs manilles, ces objets monétaires qui leur permettaient d'acheter les productions locales. Il y a cinq siècles déjà, le métissage des cultures n’était pas un vain mot…

  • Bénin, cinq siècles d’art royal au musée du Quai Branly, du 2 octobre 2007 au 6 janvier 2008

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  • Rothko, un automne romain

    ROME - Les compositions de couleur qui ont fait sa réputation sont là, bien sûr, huiles et acryliques sur toile, intitulées Black over Reds, Dark Greens on Blue with Green Band, allusivement N° 15, N° 20, N° 11 ou, encore plus simplement, Untitled. Mais le mystérieux Mark Rothko, qui naquit en Russie et se suicida à New York le 25 février 1970, est aussi présent avec des tableaux plus inattendus car plus « classiques », c’est-à-dire figuratifs, dont des œuvres surréalistes de jeunesse, un autoportrait de 1936 ou une Entrée de métro de 1938. Au total, c’est une véritable rétrospective, avec environ 65 tableaux, qu’a réussi à monter le commissaire Oliver Wick, à partir des fonds des musées américains, anglais, allemands, canadiens ou australiens, ainsi que des collections de la famille. Vu les prix atteints par Rothko (73 millions $ en mai 2007), on peut supposer que ce genre de rassemblement se fera de plus en plus rare. En attendant l’ouverture du Maxxxi et du Macro (les institutions dédiées à l’art contemporain dessinées par Zaha Hadid et Odile Decq), c’est aussi un moyen de replacer Rome sur la route des grands événements culturels : le Palazzo delle Esposizioni rouvre pour l’occasion au public après une longue restauration.

  • Mark Rothko, au Palazzo delle Esposizioni, du 6 octobre 2007 au 6 janvier 2008

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  • La charge persane

    PARIS – Alors que l’Iran est au ban des nations, la Perse est accueillie à bras ouverts. Il s’agit pourtant de la même nation, le recul historique en plus… Le Louvre propose un doublé original. Dans « Le chant du monde », c’est l’art de l’Iran sous la dynastie safavide (1501-1736) qui est présenté, une période de raffinement où se sont juxtaposés manuscrits enluminés, objets en métal ciselé, céramiques historiées, gouaches sur papier. En parallèle, est offert un aperçu du futur Musée de l’Aga Khan, qui a « échappé » à Londres et à l’Europe et qui naîtra en 2011 à Toronto, sur les plans de l’architecte Fumihiro Maki. Le discours est ici plus large puisqu’il englobe les productions de l’Asie centrale, de l’Inde ou de l’Europe musulmane au Moyen Age, de manteaux en soie façonnée aux anciens corans.

  • Le chant du monde et Chefs-d’œuvre islamiques de l’Aga Khan Museum au musée du Louvre, du 5 octobre 2007 au 7 janvier 2008.

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  • FESTIVAL

    L’Europe en résumé

    BRUXELLES – Composer un « best of » est toujours une entreprise délicate. Il suffit de citer la récente liste des sept nouvelles merveilles du monde, dans laquelle le poids des internautes chinois a fait pencher la balance vers la Grande Muraille au détriment d’Angkor ou des pyramides d’Egypte… Dans le cadre d’Europalia, festival censé célébrer l’esprit communautaire, c’est à un spécialiste reconnu, Roland Recht, qu’il a été demandé de coordonner la sélection de chefs-d’œuvre de l’art européen, au long d’un millénaire et demi, du Ve au XVIIIe siècle. On pourra toujours discuter de la pertinence d’un élu ou regretter une absence. Mais ce florilège doit être lu comme les expositions universelles du XIXe siècle : un catalogue tous azimuths permettant des rencontres inattendues. Les 350 pièces proviennent en effet de 150 institutions différentes et mettent en regard sculptures, statues, dessins, enluminures, dont des œuvres jamais sorties de leur musée comme le Book of Dimma (Trinity College, Dublin) ou les Très Belles Heures de Jan Van Eyck (Museo Civico, Turin)

  • Le Grand Atelier, chemins de l’art en Europe au Palais des beaux-arts, du 3 octobre 2007 au 20 janvier 2008.

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  • L'ARTISTE DE LA SEMAINE


    Claude Lévêque, Tous les soleils © P. Bodez - Conseil Régional de Lorraine

    Claude Lévêque : ode au haut fourneau

    C’est une des valeurs sûres de l’art contemporain français. Claude Lévêque (né en 1953), qui ne renie pas l’influence de la scène américaine et qui a parfois été comparé à Bruce Naumann, se distingue par son sens de l’installation. Qu’il s’agisse de rideaux roses froissés par un souffle de vent ou d’une tôle réfléchissante martelée (une commande du tramway parisien), il aime travailler les matériaux les plus divers et les mettre en scène, en musique et en couleurs.

    Sa dernière intervention, une commande du ministère de la Culture, est peut-être la plus volumineuse puisqu’elle s’est appliquée à une cathédrale industrielle : un haut-fourneau, le U4 d’Uckange, vestige de la métallurgie du XXe siècle, inactif depuis 1991 et classé monument historique, qui s’éclaire de rouge et de jaune à la nuit tombée.

  • L’installation Tous les soleils, visible du 2 octobre au 4 novembre, marque l’ouverture au public du parc du haut-fourneau d’Uckange, en Moselle.

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  • LIVRES

    Etre artiste au XIXe

    Comment Gauguin, Matisse et Degas ont-ils décidé de devenir artistes ? Comment vivaient Courbet, Manet et Signac ? Comment choisissaient-ils leur modèle ? Comment se pliaient-ils aux exigences du prix de Rome ou du salon annuel ? Qui étaient leurs collectionneurs, leurs marchands, leurs critiques ? Cette étude très documentée se lie sans difficulté tant l’information « brute » (les procédures d’entrée à l’Ecole des beaux-arts, par exemple, ou la gestion de la galerie Goupil) voisine agréablement avec l’anecdote. On y apprend ce qu’était la Masse des beaux-arts (la cagnotte des étudiants pour se payer des modèles), que Rodin a décidé de devenir sculpteur en lisant un livre sur Michel-Ange ou que Ingres fut un directeur mortifère de l’Académie de France à Rome. Dans un siècle qui a vu fleurir et disparaître (en 1880) le Salon officiel, naître Drouot (en 1852) et accepter les femmes à l’Ecole des beaux-arts (1897), la vie quotidienne des artistes se lit comme un vrai sujet de roman.

  • La vie d'artiste au XIXe siècle par Anne Martin-Fugier, éditions Audibert, 2007, 29 €, ISBN : 978-2-84749-084-8

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  • BRÈVES

    CARDIFF – Le prix Artes Mundi, l’un des plus richement dotés dans le domaine de l’art contemporain, vient d’annoncer la liste des neuf finalistes. Ce sont Lida Abdul, Vasco Araújo, Mircea Cantor, Dalziel et Scullion, N. S. Harsha, Abdoulaye Konaté, Susan Norrie et Rosângela Renno.

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    LONDRES – Le Turner Prize, l’une des récompenses les plus médiatisées de l’art contemporain, sera décerné pour la première fois à Liverpool. Une exposition à la Tate Britain, ouverte du 2 octobre au 6 janvier, tire le bilan de ses 23 années d’existence.

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    MILAN – Le premier chantier de restauration d’art contemporain ouvert au public : c’est ainsi qu’est présentée l’opération de sauvetage du plafond peint par Lucio Fontana au palazzo Litta, visitable depuis le 29 septembre et jusqu’au 20 décembre.

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    NEW YORK – L’International Art & Design Fair se tient du 5 au 10 octobre au Park Avenue Armory, avec 56 galeries internationales.

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    PARIS – La 6e Nuit blanche parisienne se tient du samedi 6 octobre jusqu'au matin du dimanche 7 octobre, avec de nombreux événements et installations artistiques. Cette édition, dirigée par Jean-Marie Sogy et Jérôme Delormas, est dédiée à Ingrid Betancourt.

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    PARIS – Le premier prix littéraire Drouot, qui récompense une œuvre de fiction faisant référence à l’univers de l’art, a été attribué à Antoine Laurain pour son roman Ailleurs si j’y suis.

    PARIS – Le prix Gruppo Campari de la jeune création française 2007 a été attribué au vidéaste Eric Baudart.

    SUR ARTAUJOURDHUI.INFO

    Cette semaine, ne manquez pas

    TURNER - HUGO - MOREAU, LA DÉCOUVERTE DE L'ABSTRACTION

    FRANCFORT - La Schirn Kunsthalle montre combien le recours à des motifs non figuratifs est antérieur aux recherches de Kandinsky, traditionnellement considérées comme leur point de départ. Chez Turner, Victor Hugo et Moreau, l'abstraction était déjà une réalité même si elle n'avait pas encore accédé au statut d'œuvre d'art.

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    L'ART DES FRÈRES D'AMBOISE

    PARIS - ECOUEN - Conjointement organisée par les musées nationaux du Moyen Age et de la Renaissance, cette exposition présente les fastueux décors religieux - notamment les chapelles de l'hôtel de Cluny et le château de Gaillon - commandés par la famille d'Amboise aux meilleurs artistes de la Renaissance.

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