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Tour Eiffel à collerette

PARIS - On sait bien qu’elle a longtemps été en sursis et que de grands écrivains du XIXe siècle – Dumas fils ou Maupassant - avaient pétitionné pour demander que le monstre d’acier soit abattu avant l’expiration de sa concession de 20 ans. Aujourd’hui, en revanche, la « tour de 300 mètres », est devenue l'emblème de Paris et de la France - et peut-être le monument le plus connu au monde - et l’on se trouve dans le cas de figure contraire : toute atteinte à son anatomie est vue d’un très mauvais œil. C’est le cas pour le projet récemment dévoilé par la SETE (Société d’exploitation de la tour Eiffel) de la doter pour son 120e anniversaire, en 2009, au dernier étage, d’une sorte de collier ras du cou. L’objectif de l’opération est de pouvoir accommoder davantage de touristes (ils sont déjà près de 7 millions par an), en doublant la surface, à 580 m2. Les éditorialistes anglo-saxons ont déjà dégainé contre cette intervention, qui semble principalement dictée par des impératifs commerciaux. Serero, les architectes lauréats, en font déjà état mais le site de la tour reste curieusement muet. La chirurgie plastique doit faire débat en interne…

Le site de la tour Eiffel

Le site de Serero Architectes

La Renaissance, côté médecine

ECOUEN - On peut bien pester contre le progrès mais, en parcourant cette exposition, on se dit qu’il a parfois du bon. Qui aurait aimé se faire soigner avec ces clystères, palettes à saignées ou cautères ? Ou subir une opération « lourde » au moyen d’une scie d’amputation, d’un trépan ou d’un tire-balle ? En une centaine de pièces venues de collections françaises (bibliothèques et académies), l’histoire de la médecine du XVIe siècle est retracée. On voit évidemment des instruments chirurgicaux mais aussi le célèbre journal d’Héroard, le médecin de Louis XIII ou des manuels pionniers. Les bons artistes de l’époque ne rechignaient pas à les illustrer, comme on le vérifie avec le traité d’anatomie de Vésale, dont les planches sont signées par van Calcar, un élève de Titien, ou avec celui de Vidius, enrichi de dessins par Salviati.

Clichés italiens

ROME – Le musée Bilotti, dans le cadre délicieux de l’Orangerie de la Villa Borghèse, accueille une importante collection de photographie italienne, déjà montrée en 2006 à la Maison européenne de la photographie, mais qui a eu le temps de se renforcer depuis. Formée par l’héritier d’une grande industrie du métal et par son épouse, Giovanni et Anna Rosa Cotroneo, la collection propose un panorama synthétique qui part idéalement des miroirs de Michelangelo Pistoletto. Elle passe ensuite par les paysages panoramiques de Mimmo Jodice, les villes vides de Gabriele Basilico et les moissons de couleurs de Franco Fontana. Elle aborde enfin des thématiques comme la mémoire (avec la recréation d’ambiances de guerre par Paolo Ventua) et le corps (avec Vettor Pisani ou Roberto De Paolis). Ou simplement le vent, que Mario Giacomelli réussit à rendre par de simples images de linge qui sèche.

Rendez-vous parisiens

PARIS – Art Paris souffle ses dix bougies en rassemblant 115 galeries d’art moderne et contemporain dont 40% viennent de l’étranger. Pour bien marquer sa nouvelle aventure orientale (Art Paris Abu Dhabi a tenu sa première édition en novembre 2007), le salon propose une exposition thématique sur les jeunes artistes arabes : une vingtaine de plasticiens d’Egypte, du Liban, de Palestine ou d’Algérie sont installés sur un espace de 200 m2. De l’autre côté de la place de la Concorde, l’ancien Pavillon des antiquaires a changé de nom pour refléter un positionnement plus contemporain. Renommé Pavillon des arts et du design et réduit à 5 jours, il accueille sous sa tente blanche du jardin des Tuileries des meubles et objets d’art des années 1860 (les débuts du mobilier industriel) jusqu’à nos jours. Les exposants déploient un vaste choix, de la création en verre (Clara Scremini) aux tableaux du XXe siècle, du mobilier d’artistes (Avant-scène) au design scandinave (Dansk Mebelkunst), de l’Art déco (Downtown) à l’Art déco lyonnais (Marcelpoil), de la photographie (Armand Lesaffre) à l’art impressionniste (Hopkins-Custot). L’organisateur du Pavillon, Patrick Perrin, a l’ambition pour 2009 de réunir sa manifestation, Art Paris, le Salon du dessin et le Salon du dessin contemporain en une seule « plateforme ».

Mai 68 : in memoriam

Nicolas Sarkozy avait décrété son enterrement peut-être un peu vite : arrivé au bel âge de 40 ans, Mai 68 resurgit de toutes parts, avec des manifestations de souvenirs et des publications sans nombre, dont quelques volumes ont eu la bonne idée de paraître sous forme de pavé. Il y en aura aussi pour les fétichistes de l’affiche. Camard & Associés propose une vente de 350 placards, produits pour l’essentiel par l’atelier de création populaire de l’Ecole des beaux-arts. Derrière les célèbres « Il est interdit d’interdire » et « La chienlit c’est lui », bien d’autres slogans chocs ont fleuri.On retrouvera les poings fermés, les banderoles, l’illustration façon xylographie pour « L’intox vient à domicile », « Les conquêtes noyées, les profits montent » ou « Les CRS veautent voui à de Gaulle ». Très prudemment évaluées entre 100 et 500 euros, ces pièces d’histoire pourraient largement enfoncer leur estimation.