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N° 102 - du 18 septembre 2008 au 24 septembre 2008

L'AIR DU TEMPS

L’Acropole m’a tué

A Athènes, le serpent de mer qu’est le musée de l’Acropole prend enfin forme. Certains de ses espaces sont désormais ouverts au public le matin, de 10h à 12h, en matière de préfiguration. Le bâtiment dessiné par Bernard Tschumi n’a pas récupéré les célèbres frises de lord Elgin, toujours au British Museum, mais se prépare à une inauguration plusieurs fois repoussée - elle aurait dû coïncider avec les Jeux olympiques de 2004…. On espère que la même valse-hésitation sera profitable à l’édifice du 17 rue Denys l’Aréopagite, dessiné en 1930 par l’architecte Kouremenos. Autrefois demeure de Parthénis, un collègue de Matisse et Picasso, inscrit aux Monuments historiques depuis 1978, c’est le plus bel exemple d’architecture Art déco de la capitale grecque. Mais il a le malheur de gêner le « dialogue » entre l’Acropole et le nouveau musée, situé en contrebas. Entendez par là qu’il cache partiellement la vue du Parthénon… Dans l’ère actuelle des musées-ogres, une telle situation ne pouvait être tolérée. Le ministre de la Culture a donc résilié l’arrêté de protection et le bijou Art déco n’attend plus qu’un ordre de démolition. A moins que… Sur sa porte, une feuille volante recueille les signatures de protestation. Parallèlement, des personnalités internationales, dont Jean Clair, tentent de convaincre le gouvernement de faire marche arrière. Hier, on se fichait de l’Acropole au point d’en avoir fait une carrière de pierre. Aujourd’hui on l’a tellement sanctifiée qu’on est prêt à faire table rase alentour. Recherche voie médiane désespérément …

A consulter : le blog des défenseurs du bâtiment Art déco d’Aeropagitou 17

EXPOSITIONS

Boldini : cherchez la femme

MONTECATINI TERME - Comme celle de Domergue ou d’Helleu, la femme de Boldini est un idéal, symbole d’élégance snob et un peu vaniteuse, entre fin de siècle et Belle Epoque. Le peintre italien, né à Ferrare en 1842, s’installe à Paris après l’Exposition universelle de 1867 et y trouvera son milieu de prédilection, en devenant le portraitiste attitré de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie. Dans un lieu inattendu mais qui s’y prête bien par son cosmopolitisme - la grande station thermale toscane - ce sont les liens étroits entre Boldini et l’univers féminin qui sont explorés. De Berthe, sa première amante française, à la jeune et volage écrivain Emilia Cardona, qui deviendra son épouse, en passant par Madame Lanthème ou la comtesse de Rasty, une galerie de séductrices fines, racées, aux toilettes sophistiquées, défile, en 110 tableaux, 60 dessins et de nombreuses photographies.

  • Boldini mon amour aux ex-thermes Tamerici, du 18 septembre au 30 décembre 2008

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  • Un Oscar pour Corrège

    PARME – La réunion du plus grand nombre d’œuvres potentiellement transportables des musées du monde entier : ainsi est présentée la rétrospective du peintre émilien Antonio Allegri, dit Corrège (1489-1534), représentant du maniérisme le plus raffiné, dont les saints ont des cheveux d’or et une peau de pêche.. Ces prêts retracent tout sa carrière, de sa formation à Mantoue aux retables parmesans, en passant par les compositions d’architecture. Le cadre de l’exposition est en lui-même unique, partagé entre le palais de la Pilotta et le théâtre Farnèse, extraordinaire trompe-l’œil en bois. Un effort particulier a été fait pour apprécier ce qui existe aussi sur place, c’est-à-dire, tout simplement, ses plus grands chefs-d’œuvre : les cycles de la cathédrale, de Saint-Jean-l’Evangéliste et de la Chambre de l’abbesse à San Paolo. Des échafaudages ont été installés pour que les visiteurs puissent être à hauteur de fresque et l’illumination des coupoles conçues par le « peintre de la lumière » a été confiée à Vittorio Storaro, directeur de la photographie des films de Bernardo Bertolucci et vainqueur de trois Oscars, dont un pour Apocalypse Now. Du grand spectacle en perspective…

  • Corrège à la Galleria nazionale, du 20 septembre 2008 au 25 janviers 2009.

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  • Nolde, la peinture comme résistance

    PARIS – C’est la première fois que l’on verra en France le polyptyque de la Vie du Christ, conservé à Seebüll, en Allemagne. En réalité, beaucoup des œuvres exposées le seront pour la première fois puisque l’on n'a encore jamais présenté en France de rétrospective complète d’Emil Nolde, le peintre expressionniste mort en 1956. Mieux vaut tard que jamais : au Grand Palais puis au musée Fabre de Montpellier seront réunis un bel ensemble de quelque 90 tableaux et 70 dessins et gravures. « Grand-père » du groupe Die Brücke (il est plus âgé que ses compagnons), Nolde est un coloriste intense, décrit l’activité de la ville moderne mais participe aussi au renouveau de la figuration religieuse. Arrivé tard à la peinture – il était auparavant sculpteur sur bois et professeur de dessin industriel – Nolde s’y adonnera jusqu’à son grand âge. Son adhésion au parti nazi ne l’empêchera pas d’être classé parmi les peintres dégénérés en 1937 puis d’être interdit de peinture en 1941. Il produira alors un pan original de son œuvre, des milliers de petites aquarelles clandestines.

  • Emil Nolde au Grand-Palais, du 24 septembre 2008 au 19 janvier 2009.

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  • VENTES

    Autographes gothiques

    PARIS – A l’âge de la signature électronique, quoi de plus exotique qu’un sceau du XIIIe siècle ? Circulaire ou ovale, ogival ou hexagonal, voire orbiculaire, en cuivre ou en bronze, doré ou pas : le choix est quasiment illimité. D’autant que la différenciation se fait ensuite par les motifs : étoile, branche de houx, hameçon, fleur de lys ou animaux – du mouton au lion, de l’ours à la poule … Le 23 septembre, c’est une entière collection de sceaux produits du XIIIe au XVIIIe siècle, originaires de Touraine, d’Angleterre, de Rhénanie ou d’Espagne, qui passe sous le marteau de l’étude Damien Libert. Avec des estimations étonnamment sages pour des tranches d’histoire aussi anciennes,. Ainsi, ce sceau circulaire en cuivre, d’un diamètre de 22 mm, qui appartint à Raoul, clerc du XIVe siècle : il est évalué entre 100 et 200 €. Mais il faudra probablement mettre dix fois plus pour ce sceau de la même époque, à prise pyramidale à anneau, décoré d’un agneau pascal et d’une bannière…

  • Vente de sceaux gothiques, étude Damien Libert, à l’Hôtel-Drouot, le 24 septembre à 14 h.

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  • L'ARTISTE DE LA SEMAINE


    Samedi, acrylique sur bois, 56 x 56 cm, courtesy galerie Alain Blondel, Paris

    PJ Crook : l’horreur du vide

    Elle se définit sur son site web comme « une femme artiste, peignant des foules grotesques, restituées avec de l’acrylique puissamment coloré. » Et c’est ce que l’on ressent en voyant ses séries de personnages nombreux, conteurs arabes ou lecteurs de journaux britanniques. Née en 1945 dans le Gloucestershire, PJ Crook est évidemment apôtre du courant figuratif même si ses accumulations, lorsqu’elles concernent

    des objets, commes les chaussures de femmes ou les cafetières, prennent quasiment une dimension abstraite. L’horror vacui des baroques est partagée par Crook : ses tableaux sont bourrés à la gueule et l’acheteur en a « pour son argent ». Parmi ses admirateurs, on compte le guitariste de King Crimson et sans doute une frange de collectionneurs français : le galeriste alain Blondel l’expose depuis près de vingt ans.

  • PJ Crook est présentée à la galerie Alain Blondel (128 rue Vieille du Temple, 75003) du 13 septembre au 31 octobre 2008

    Le site de la galerie Alain Blondel

  • LIVRES

    Pax scandinavia

    Des intérieurs bourgeois avec des fenêtres à croisillons. Des portes, des tables, des tableaux au mur. Des femmes assises, généralement de dos, en noir, en train de lire, de coudre ou de jouer du piano. Des teintes grises, brunes, bistres, un peu sales. Aucun mouvement violent, aucune conversation, aucune scène de rue ou de marché. Felix Krämer, l’un des auteurs de la monographie consacrée à Vilhelm Hammershoi résume la production de ce peintre par le terme bien trouvé de « poétique du silence ». Dans sa vie même, Hammershoi, mort en 1916 à Copenhague à 52 ans, a fait bien peu de vagues. Sa (re)découverte en Europe à partir des années 1980 a fait l’effet d’une petite bombe, tant son univers ouaté contraste avec notre frénésie contemporaine. Le présent catalogue accompagne l’exposition présentée à la Royal Academy de Londres mais constitue, avec 72 tableaux commentés, une bonne introduction à son œuvre.

  • Hammershoi, ouvrage collectif, éditions Hazan, 2008, ISBN : 978-2-7541-0317-6, 160 p., 39 €

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  • BRÈVES

    LIVERPOOL - La 5e biennale d'art contemporain de Liverpool ouvre le 19 septembre 2008 et se prolonge jusqu'au 30 novembre.

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    LONDRES - Le pari de Damien Hirst - proposer directement ses œuvres aux enchères sans passer par les galeries - a payé. La vente des 15 et 16 mai chez Sotheby's a rapporté 70 millions £ pour 56 lots, soit 7 millions £ au-dessus de l'estimation haute.

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    MILAN - Start Milano, le vernissage simultané de 41 galeries milanaises, se tient du 19 au 21 septembre 2008.

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    PARIS – Du 17 au 23 septembre, Sotheby’s présente à la galerie Charpentier l’exposition « L’âge d’or des Ballets russes ». Le centenaire de la célèbre compagnie de danse y est célébré au moyen d’une centaine de tableaux, affiches, costumes et photographies.

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    PARIS - Les Journées du patrimoine 2008, avec ouverture au public de nombreux monuments et sites, se tiennent les 20 et 21 septembre 2008 en France et dans d'autres pays européens.

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    ROME - Les prix Praemium Imperiale, parmi les plus prestigieux dans le monde de l'art, viennent d'être décernés par la Japan Art Association. Parmi les lauréats 2008 figurent Peter Zumthor (architecture), Richard Hamilton (peinture) et le couple Ilya et Emilia Kabakov (sculpture).

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    Cette semaine, ne manquez pas

    SERGE LOPEZ

    BERCK-SUR-MER - Le Musée d'Opale-Sud consacre une exposition aux photographies de Serge Lopez, qui a porté son regard de la Baie de Somme à la Baie d'Authie. Dans l'immensité des paysages, sous des lumières sans cesse changeantes, l'homme y est réduit à un simple élément de figuration.

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