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N° 126 - du 19 mars 2009 au 25 mars 2009

L'AIR DU TEMPS

Maître Bergé et ses Warhol

Il ne se lasse pas d’être à la une et ferait presque de l’ombre au très actif président français. Pierre Bergé est omniprésent. Quand ce n’est pas pour la vente de la collection amassée avec Yves Saint Laurent et pour les polémiques qui l’entourent (le rat et le lapin de Chine), c’est pour un gala contre le sida ou en tant qu’animateur des Amis de Ségolène. Mécène du prix littéraire Décembre, propriétaire d’une maison de ventes, titulaire du droit moral sur l’œuvre de Cocteau, membre du comité Jean-Michel Frank, l’homme à mille bras de la culture française en fait parfois trop, dérapant vers les caprices de diva. Yves Saint Laurent, que beaucoup s’attendent à trouver à la rétrospective Warhol du Grand Palais, n’y est pas : un conflit a opposé les organisateurs à Pierre Bergé. Ce dernier ne voulait pas que les quatre portraits de son compagnon soient au milieu des gens de la mode (qu’il porte généralement en piètre estime) mais avec les vrais « créateurs », Man Ray ou Joseph Beuys. Le commissaire Alain Cueff n’ayant pas accédé à l’injonction, YSL est retourné à la maison. « Qui oserait soutenir aujourd’hui qu’Yves Saint Laurent était seulement un couturier ? » écrit Pierre Bergé dans une lettre au Monde. Personne, sans doute. Mais ceci autorisait-il cela ? A propos, a-t-on dit à Mao qu'il était à côté des travestis ?

EXPOSITIONS

De la Roumanie avec amour

COMPIÈGNE – Des expéditions étrangères de Napoléon III, on retient généralement la guerre de Crimée et le fiasco de l’empire mexicain. D’autres entreprises, moins médiatiques, ont eu un succès plus durable, comme la contribution à la naissance de l’Etat roumain. C’est l’appui donné à l’autonomie puis à l’union des provinces de Moldavie et Valachie en 1859 qui est le fil conducteur de l’exposition. Le renforcement des liens avec la France se matérialise avec la venue de nombreux créateurs roumains à Paris, qui participent notamment à l’Exposition universelle de 1867. On a bien peu de connaissances sur les artistes antérieurs à Brassaï ou Brauner. En voici donc, de Theodor Aman à Nicolae Grigorescu. On voit également les Monet qui ont été collectionnés par un mécène du peintre, Georges de Bellio, ainsi que le trésor de Pietroasa (objets d’or ostrogoths découverts en 1837), qui n’était pas revenu en France depuis 1900. Le choix du château de Compiègne s’explique par le séjour du prince Karol Ier en 1863 : le mobilier qui composait ses appartements a été réuni pour l’occasion.

  • Napoléon III et les principautés roumaines au musée du château de Compiègne du 21 mars au 29 juin 2009.

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  • Ciels de Galilée

    FLORENCE - La science peut être belle. On en a la confirmation avec l’exposition consacrée à l’histoire de l’astronomie et à Galilée, qui, il y a exactement 400 ans, dévoilait l’existence des satellites de Jupiter et des taches solaires. L’année internationale de l’astronomie est évidemment une occasion unique pour réunir ces 250 objets qui remontent très loin dans le temps, de l’Antiquité au XVIIe siècle, avec atlas, télescopes et œuvres d’art (tableaux de Bruegel l’Ancien, de Botticelli, de Dürer, tapisserie « astronomique » de Tolède). On finit avec le local de l’étape, Galilée (mort en 1642), dont on peut voir aussi bien un rarissime télescope (l’un des deux seuls conservés) qu’une relique inattendue : un bout du doigt qui lui servait à orienter la lunette…

  • Galileo, immagini dell’universo dall’Antichità al telescopio au Palazzo Strozzi jusqu’au 30 août 2009.

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  • Lippi et fils

    PARIS - Sa vie est un roman, comme la Renaissance en a produit à foison. Frère carmélite, il mène une vie dissolue, enlève une religieuse et lui fait un enfant. Cela n’a pas empêché Filippo Lippi (1406-1469) d’être l’un des grands peintres de la Toscane du Quattrocento. Le musée du Luxembourg, profitant de la fermeture pour travaux de son homologue de Prato, a fait venir une partie de son fonds à Paris. On y trouve donc du Filippo – Vierge à l’enfant ou Nativité réalisée avec Fra Diamante – mais aussi du Filippino, son fils, né de l’union scandaleuse avec Lucrezia Buti. Celui-ci traite les mêmes thématiques que son père, en leur donnant une touche ésotérique et précieuse qui contribuera à faire éclore le maniérisme. Parmi la soixantaine d’œuvres figurent aussi des pièces de Lorenzo Monaco ou de Sandro Botticelli, qui fut élève du premier Lippi et maître du second.

  • Filippo et Filippino Lippi, la Renaissance à Prato au musée du Luxembourg, du 25 mars au 2 août 2009

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  • VENTES

    Monnaies du monde

    PARIS – Ecu à la mèche longue ? Ou quart d’écu à la mèche courte ? La numismatique est parfois un véritable poème. Dans la vacation du 25 mars, les 578 lots font voyager dans le temps et l’espace. Pour les fétichistes, il est toujours touchant de savoir qu’ils peuvent s’approprier pour une centaine d’euros – l’équivalent d’un plein d’essence – une monnaie qui a été manipulée par nos semblables normands d’il y a quatre siècles. Pour guère plus (400 euros), c’est un didrachme tarentais du IVe siècle av. J-C, avec le roi Taras chevauchant un dauphin. Les pièces un peu plus anciennes de Sybaris et de Crotone monteront à 2 000 ou 3000 euros.Un tétradrachme avec une tête d’Athéna à l’avers et une chouette au revers est attendue à 5 000 euros et plus. Sinope, Corinthe, Thèbes, Pergame ou Magnésie du Méandre : c’est tout le monde grec qui s’offre, avant les Romains, les Byzantins, les rois catholiques ou Dole et ses demi-patagons. A l’heure où nos monnaies dématérialisées perdent de leur valeur, pourquoi ne pas se réfugier dans l’argent et le bronze d’antan ?

  • Numismatique le 25 mars à 14 h à Drouot-Richelieu (SVV Lasseron)

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  • L'ARTISTE DE LA SEMAINE


    Pascale Mérita, Sans titre, 2005, 114 x 146 cm, courtesy galerie Marion Meyer, Paris.

    Pascale Rémita : recycler l’image

    Dans un monde où l’avalanche d’images tue l’image – chaque événement étant aussitôt déplacé dans notre mémoire par le suivant – pourquoi en créer d’autres ? Pascale Rémita préfère réutiliser le stock immense que nous déversent les écrans du matin au soir. Il ne s’agit pas d’une démarche purement conceptuelle, visant à s’approprier la production d’autrui. Mais plutôt d’une réélaboration d’un matériau pour le transférer sur la toile. L‘artiste joue avec les images sélectionnées – paysages, vues satellites, films des caméras de surveillance - par des jeux de gros plans, de floutés, jusqu’au point où l’observateur perd ses repères et est obligé de regarder d’un nouvel œil. Une mise à distance salutaire qui a été récemment montrée au FRAC Pays de la Loire et que l’on peut approcher à la galerie Marion Meyer.

  • Pascale Rémita est présentée à la galerie Marion Meyer (15 rue Guénégaud, 75006 Paris) jusqu’au 30 avril 2009

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  • LIVRES

    La Ruche bourdonne encore

    Chagall, Archipenko, Léger, Modigliani, Soutine y sont passés. La Ruche, phalanstère artistique créé par Alfred Boucher, qui fut l’un des maîtres de Camille Claudel, est entrée depuis longtemps dans la légende de l’art moderne. Janine Warnod ou Jean-Marie Drot en ont déjà parlé dans leurs ouvrages mais il manquait un catalogue exhaustif. Celui-ci, qui accompagne une exposition présentée au Palais Lumière à Evian, déploie une riche iconographie. On regrette l’absence d’index pour se retrouver dans la profusion d’artistes qui l’ont habitée, et on est parfois irrité par la difficulté d’associer les légendes aux images correspondantes. L’essentiel est cependant là : on suit les grandeurs et les misères de la Ruche, notamment les heures difficiles des années 1960, lorsqu’elle ne fut sauvée du bulldozer que par la combativité de Chagall, de Gisèle Halimi ou de Rebeyrolle. Et l’on y fait de nombreuses découvertes : sur plus d’un siècle d’existence (1902-2009) il était inévitable que de nombreux artistes méconnus ou oubliés apparaissent au fil des pages.

  • La Ruche, éditions Alternatives, 2009, 208 p., 35 €, ISBN : 9782862275956

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  • BRÈVES

    BRUXELLES – Le salon Eurantica, réunissant 150 antiquaires et galeristes internationaux, se tient à Brussels Expo du 20 au 29 mars 2009.

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    BRUXELLES – Les sociétés de ventes Millon et Cornette de Saint-Cyr, qui viennent de fusionner, organisent leur première vente commune, consacrée à la BD, au Théâtre du Vaudeville.

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    GUATEMALA – Richard Hansen, directeur des fouilles sur le site maya de El Mirador, a annoncé la découverte des plus anciens bas-reliefs consacrés au mythe du Popol-Vuh.

    L’information sur Reuters

    LONDRES – Un nouvel espace consacré à l’art européen du Moyen Age, la Paul and Jill Ruddock Gallery, ouvre le 25 mars 2009 au British Museum.

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    PARIS – Le 9e salon d’art moderne et contemporain Art Paris se tient au Grand Palais du 19 au 23 mars 2009. Il est marqué cette année par une section BD, par les Nuits d’Art Paris (du 19 au 21, jusqu’à 2 heures du matin) et par la remise de plusieurs prix, notamment Noilly-Prat pour la sculpture contemporaine et Henriot pour le catalogue d’artiste.

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    PARIS – La vente de dessins de la collection Lebel, chez Sotheby’s, le 25 mars 2009, a pour pièce maîtresse une sanguine du Parmesan, préparatoire à la Madone au long cou, estimé 500 000 euros.

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    PARIS – La collection Jean Bourgogne de verrerie Art nouveau est proposée par la maison Ader, le 20 mars 2009.

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    PARIS – Les assises ADMICAL du mécénat d’entreprise se tiennent à Paris le 24 mars 2009.

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    STRASBOURG – un week-end de l’art contemporain est organisé en région Alsace le 21 et 22 mars 2009.

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    SUR ARTAUJOURDHUI.INFO

    Cette semaine, ne manquez pas

    TRAVERSÉES

    SAINT-CLAUDE - L'exposition du musée de l'Abbaye, centrée autour de Reconnaissance de la rivière, un grand panorama photographique de Jean-Louis Elzéard, examine les rapports de l'artiste au paysage. Cinq jeunes créatrices, issues de la Haute Ecole d'art et de design de Genève, tissent avec lui des liens visuels, sonores ou littéraires.

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