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Le Hearst Castle, demeure du magnat de la presse Randolph Hearst qui inspira le film Citizen Kane d’Orson Welles, va s’appauvrir de deux tableaux. La folie architecturale, qui draine des millions de touristes sur la route côtière entre Los Angeles et San Francisco, a accepté de rendre deux œuvres aux héritiers de propriétaires juifs spoliés pendant la Seconde Guerre mondiale, Jakob et Rosa Oppenheimer. Il s’agit d’un Portrait d’Alvise Vendramin par un disciple du Tintoret et d’un Portrait de vieillard par Giovanni Cariani. Un troisième tableau, par un suiveur de Paris Bordone, restera sur place comme symbole de la politique de spoliation menée par les nazis. Dans un autre genre, on ne compte plus les accords conclus pour restituer à l’Italie des objets antiques acquis illégalement : les grands musées américains s’y sont tous pliés et le Getty Museum vient même de devancer l’appel en annonçant qu’il rendait un fragment de fresque. Rares sont les récalcitrants. La position de la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague, qui refuse de se défaire de harnais étrusques en bronze, risque fort de devenir intenable. Ce mouvement, qui ne fait probablement que débuter, inquiète les grands musées « universaux » comme le British Museum et le Louvre, construits sur des acquisitions pas toujours défendables. Ces restitutions ont au moins un avantage : elles permettent un brassage des collections publiques et nourrissent le marché de l’art par l’apport d’œuvres fraîches.

Les restitutions du Hearst Castle

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Rivière, Japonais de France

PARIS - Il fut l’une des grandes figures du cabaret montmartrois le Chat noir, pour lequel il mit au point un théâtre d’ombres. Henri Rivière, à la longue vie (1864-1951), a marqué la fin du XIXe siècle par ses estampes, d’inspiration japonaise mais traitant de thèmes très français – les paysages bretons ou la tour Eiffel, dont il a laissé Trente-six vues célèbres. Au déclenchement de la Grande Guerre, Rivière abandonne la gravure et se dédie exclusivement à l’aquarelle - cette période est également bien représentée. L’exposition tire une bonne partie de son contenu de la récente dation (2006) du fonds d’atelier de l’artiste, ce qui permet de montrer également des carnets de croquis, diverses matrices en bois et zinc et sa collection personnelle d’estampes japonaises.

Les animaux de Masson

PARIS – Les surréalistes étaient plutôt attirés par le paysage urbain, par les dérives de la ville. André Masson (1896-1987), bien que membre du groupe, a, en revanche, toujours été fasciné par la nature. Pour le prouver, le musée de la Poste a réuni environ 150 œuvres, aussi bien tableaux que dessins ou livres. Le règne animal – taureaux, poules, insectes – y est très varié, souvent engagé dans des activités violentes, et les espèces parfois croisées avec l’homme (le Minotaure) ou le règne végétal. De vrais OGM ! L’exposition contient aussi un petit cabinet secret – un bestiaire érotique – pour confirmer que la fadeur ou le politiquement correct ne sont pas ici de mise.

Sculpture Champagne

TROYES - Sainte Barbe, saint Eloi ou saint Christophe, ça ne dit pas grand chose à nos contemporains. Au XVIe siècle, les fidèles les reconnaissaient immédiatement, sur le porche ou à l’intérieur des lieux de culte, grâce à leurs attributs sculptés, la tour, la tenaille ou le Christ. La Champagne était alors prise d’une remarquable effervescence créatrice, à la croisée des influences flamande, allemande et italienne. C’est ce moment de passage du gothique au maniérisme que l’exposition évoque, en faisant le choix d’un rassemblement in situ, dans une église restaurée pour l’occasion, Saint-Jean-au-Marché. Les 94 statues, dont les deux tiers ont été également restaurées, proviennent de New York, Cleveland, Londres ou Paris.

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Les Dufy d’Oury

PARIS - On connaît Gérard Oury (1919-2006) comme le réalisateur de la Grande Vadrouille et de Rabbi Jacob, les films les plus célèbres du « comique à la française ». Mais qui sait qu’il fut aussi pensionnaire de la Comédie-Française et qu’il passa, grâce à sa mère qui fréquentait le milieu artistique, sa jeunesse auprès de Derain, Paul Poiret ou Blaise Cendrars ? Le succès venu, Gérard Oury se mit à collectionner, surtout Raoul Dufy, dont il avait été très proche, mais aussi Gromaire, Foujita ou Charles Lapicque. Les quelque 300 œuvres de sa collection sont mises en vente par sa fille Danièle Thomson. Du côté de Dufy, on attend 400 000 euros de Bateaux et barques aux Martigues (1907-08) et 600 000 euros pour une Scène de pesage bien plus tardive (1949). Les dessins de Villon ou Gromaire ont des estimations beaucoup plus sages à partir de quelques milliers d’euros.