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N° 138 - du 11 juin 2009 au 17 juin 2009

L'AIR DU TEMPS

Ceci est mon sang

Ces jours-ci, Bâle est, en partenariat avec Venise, la capitale mondiale de l’art. A la foire Art Basel, les galeristes les plus huppés présentent les artistes dont on parle. Il y a là la Suédoise Nathalie Djurberg (galerie Marconi), l’Allemand Hans Peter Feldmann (galerie Fischer) ou la Camerounaise Pascale Thayou (galerie Continua). Tous trois se sont déjà taillé un francs succès à Venise avec, respectivement, leurs installations de fleurs géantes, d’ombres mouvantes et de village africain. Combien cela vaut-il ? Sur ce plan, la crise aidant, on est plus circonspect. De toutes façons, le marché est fou, confirment certains artistes comme l’Italien Gabriele Di Matteo (galerie Pepe Cobo). Celui-ci a copié des œuvres de l’artiste chinois Yue Minjun (qui valent des millions de dollars) et les vend à prix unique : 3000 euros, quelle que soit la dimension de la toile. La question est posée de façon différente par Marc Quinn, camarade de Damien Hirst au sein des Young British Artists. Au sous-sol de la fondation Beyeler, il présente quatre Self, des bustes de lui-même, réalisés en 1991, 1996, 2001 et 2006, avec son propre sang congelé. Chacun, conservé dans une armoire réfrigérée, a nécessité cinq litres de liquide, la totalité de ce qui coule dans son organisme. Voilà qui n’a pas de prix (les Self appartiennent à des institutions) mais indubitablement de la valeur.

  • Art Basel se tient jusqu’au 14 juin 2009 à Messe Basel

    Le site d'Art Basel

  • EXPOSITIONS

    Lumière sur le Settecento florentin

    FLORENCE – Les grands siècles florentins, ce sont le XVe et le XVIe : la formation et l’épanouissement de la Renaissance. Au-delà, notre perception de la capitale toscane est beaucoup plus floue. Ainsi, en ce qui concerne le XVIIIe siècle (ou Settecento), si l’on peut attribuer des vedutistes comme Canaletto à Venise, qui mettre en avant du côté de l’Arno ? C’est ce qu’entreprend l’exposition des Offices, en 150 pièces choisies : illustrer une période de transition, qui correspond aux derniers feux du baroque et de la dynastie des Médicis. A côté des chefs-d’œuvre de l’art décoratif (dont les mosaïques de pierres dures), voici donc apparaître des interprètes mal connus de l’art néo-classique, des sculpteurs en bronze (Foggini), de bons fresquistes actifs dans les villas des collines (Giovanni Domenico Ferretti), des paysagistes (Zocchi). Les vraies stars restent cependant les étrangers de passage : Magnasco, Vanvitelli et tous les voyageurs du Grand Tour, dont Zoffany et Fabre sont les représentants les plus notoires.

  • Il fasto e la ragione, arte del Settecento a Firenze au musée des Offices, jusqu’au 30 septembre 2009

    Le site de l’exposition

  • Richard Long, l’artiste aux semelles de vent

    LONDRES – Voilà l’exposition casse-tête : comment présenter l’un des principaux exposants du Land Art en restant enfermé entre quatre murs ? Le nom de Richard Long (né en 1945) invite à partir : en Ecosse, en Bolivie, en Espagne, retrouver la trace des sentiers qu’il a tracés, la forme des pierres par lui agencées, les murs de boue levés ici et là. Autant d’œuvres continuellement et définitivement modifiées par le temps et par les éléments. Heureusement, Richard Long a pris des photos et s’est aussi astreint a créer dans l’espace des galeries. La rétrospective de la Tate permet donc de synthétiser, en 80 pièces, près d’un demi-siècle de création, de sa première œuvre de 1967, la ligne droite dessinée par une promenade, jusqu’aux cercles de craie et de granite, en Alaska, en Inde ou au Sahara.

  • Richard Long à la Tate Britain, jusqu’au 6 septembre 2009.

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  • L’Afrique rêvée de Tarzan

    PARIS – Il possédait le « stoïcisme d’un animal et l’intelligence d’un homme ». « Il », c’est Tarzan, l’homme singe inventé en 1912 par Edgar Rice Burroughs et appelé à une notoriété planétaire. Alors que l’heure de son centenaire n’a pas encore sonné, il fait l’objet d’une rétrospective au musée du quai Branly. Rétrospective « transversale » en diable : on y décrypte une image idéalisée de l’Afrique (Burroughs n’y était jamais allé tout comme Shakespeare n’avait jamais mis les pieds à Vérone pour écrire Roméo et Juliette) mais aussi le mode de construction du super-héros ou la naissance d’une sensibilité écologique avant l’heure. Des planches de Burne Hogarth (à ne pas confondre avec William Hogarth !) au léopard naturalisé du prince d’Arenberg, des amulettes éthiopiennes en dents de léopard aux photogrammes de Johnny Weissmuller, ce voyage exotique se fait plus commodément en compagnie de guides spécialisés comme Ridder Haggard ou Rudyard Kipling…

  • Tarzan ! ou Rousseau chez les Waziri au musée du Quai Branly, du 16 juin au 27 septembre 2009

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  • La rédaction d'Artaujourdhui vous conseille aussi…

  • Avec Futurism, la Tate Modern de Londres apporte sa contribution au centenaire du mouvement italien animé par Marinetti et consorts. Du 12 juin au 20 septembre 2009.

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  • Pour le 200e anniversaire de sa publication, le musée de l’Armée, à Paris, évoque la genèse d’une ambitieuse aventure éditoriale, la Description de l’Egypte, voulue par Napoléon. Du 17 juin au 21 septembre 2009.

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  • En marge de la Biennale de Venise, le collectionneur Axel Vervoordt présente au palazzo Fortuny le troisième volet de son exposition In-finitum, qui rapproche chefs-d’œuvre de l’art classique et créations contemporaines. Jusqu’au 15 novembre 2009.

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  • VENTES

    Esprit de Kenzo

    PARIS - L’heure est aux couturiers. Après celles d’Yves Saint Laurent et de Gianni Versace, c’est au tour de la collection d’art de Kenzo de passer sous le feu des enchères. Abondante – plus de mille lots seront proposés au cours de deux journées de vente – elle est beaucoup plus inégale, mêlant des bibelots à quelques dizaines d’euros (chandeliers, coffrets, brûle-parfums, pots en bambou), des gouaches napolitaines, des scènes orientalistes et quelques sculptures et tableaux contemporains (Cathelin, Pierre Skira, Billy Sullivan, Irmgard Sigg), jusqu’aux créations plastiques de Kenzo lui-même. Les chefs-d’œuvre sont à rechercher dans les objets d’art asiatique : aiguière Yuto du XVIe siècle (Japon) ou figurines funéraires minqqi du IIIe siècle av. J.-C. (Chine). La plus belle pièce est un cheval en bois minqqi, estimé près de 100 000 euros provenant d’un tombeau du Nord-Ouest de la Chine.

  • Kenzo Takada, la collection d’un citoyen du monde à Drouot-Montaigne (SVV Aguttes) les 16 et 17 juin 2009.

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  • L'ARTISTE DE LA SEMAINE


    Antoine de La Boulaye, Pause, huile sur toile, 2009, 130 x 97 cm, courtesy galerie Yves Faurie, Sète

    Antoine de la Boulaye : persistance rétinienne

    D’où vient l’inspiration de l’artiste ? Comment se produit le déclic créateur ? Ce peut être le fruit d’une réflexion métaphysique ou… de la lecture d’une simple coupure de journal. C’est la parabole qu’illustre la dernière exposition d’Antoine de La Boulaye. Sur ses grandes toiles au format uniforme (130 x 97 cm), répparaît, comme un « jingle » musical, le motif d’une bouche féminine bien en chair. Dans des compositions où l’on peut trouver des analogies avec les collages surréalistes aussi bien qu’avec les annotations en marge d’Alechinsky, les lèvres entrouvertes s’accolent à des cercles, à des paysages sétois, à des motifs typographiques, à des cibles qui nous rappellent Picabia. Cette bouche envoûtante, l’artiste l’avait découverte au dos d’une critique gastronomique. Un jour, après avoir achevé sa série de tableaux, il la retrouva par hasard sur le panneau d’affichage d’une célèbre publicité. A l’âge de la communication, la peinture demeure une quête qui peut prendre des formes inattendues…

  • Antoine de La Boulaye est présenté à la galerie Yves Faurie (5 rue Lazare-Carnot, 34200 Sète, tél. : 04 67 51 94 10) jusqu’au 30 juin 2009.

  • LIVRES

    Images d'URSS

    La famine en Ukraine, les photomatons des condamnés aux procès de Moscou, Maïakovski suicidé avec une tache rouge au niveau du cœur, la bataille de Minsk – la plus terrible bataille de chars de la Seconde Guerre mondiale. Ce sont quelques-unes des innombrables images qui dessinent quarante terribles années de l’histoire russe et soviétique, dont la mort de Staline marque la fin symbolique en 1953. Cette iconographie accumulée par un graphiste britannique de renom sur une période aussi longue que celle qu’elle décrit (de 1970 à aujourd’hui) mêle la photographie, des scènes de film, un ensemble remarquable d’affiches révolutionnaires et de manifestes typographiques. Si Staline, Beria ou Joukov y apparaissent évidemment, les exclus de l’histoire y sont aussi très présents – kholkoziens, ouvriers du canal de la mer Blanche ou Iagov Djougachvili, fils aîné de Staline capturé par les Allemands. Le Petit Père des peuples refusera de l’échanger : « Il n’y a pas de prisonniers de guerre soviétiques, il n’y a que des traîtres. »

  • Sous le signe de l’étoile rouge, une histoire visuelle de l’Union soviétique de 1917 à la mort de Staline par David King, Gallimard, 2009, 352 p., 39 €, ISBN : 978-2-070-124510

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  • BRÈVES

    CALAIS – La Cité internationale de la mode et de la dentelle de Calais est inaugurée le 11 juin 2009.

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    GENÈVE - L'artiste Hans Erni, qui vient de fêter son 100e anniversaire, a inauguré le 7 juin 2009 sa dernière œuvre : une fresque de 30 mètres de long sur le quartier général de l'ONU.

    Une image sur CBCNews

    LA GACILLY – Le festival de photographie en plein air se tient du 6 juin au 30 septembre 2009.

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    LYON – Le musée Gadagne, musée d’histoire de Lyon et musée des marionnettes du monde, rouvre le 12 juin 2009 après une décennie de restauration.

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    PARIS – Un carnet de Picasso de 1917-24 – contenant 33 dessins au crayon – a été volé au musée Picasso entre le 8 et le 9 juin 2009.

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    PARIS – Le chantier de restauration de l’hôtel de la Marine, sur la place de la Concorde, commencé en 2006, s’est achevé le 11 juin 2009.

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    SUR AURTAUJOURDHUI.INFO

    Cette semaine, ne manquez pas

    ROBERT MALAVAL Rétrospective exceptionnelle

    ANGERS - Le musée des Beaux-Arts présente, en une centaine d'œuvres, la carrière d'un météore de l'art des années 1960 et 1970. Né en 1937, mort en 1980, Robert Malaval a fait éclater les frontières de la peinture et a été l'un des rares artistes à intégrer la culture rock à son travail.

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    NICOLAS GUILBERT Animaux et compagnie

    MOUGINS - Chevaux caparaçonnés du Grand Prix d'Amérique ou chiens observant avec intérêt la projection d'un film : au musée de la photographie André Villers, les clichés de Nicolas Guilbert illustrent avec tendresse et ironie les rapports de l'homme avec les animaux, et des animaux entre eux.

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    FRANçOIS BÉALU Terres anatomiques

    SOISSONS - Le musée de Soissons présente trois décennies de l'œuvre gravé de l'artiste. Grand voyageur, passé par le Maroc, la Suède ou la Bretagne, François Béalu, qui a choisi de se consacrer exclusivement à la gravure, oscille entre représentation du corps et du paysage.

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