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N° 143 - du 17 septembre 2009 au 23 septembre 2009

L'AIR DU TEMPS

M comme musée

Appeler un musée M, c’est a priori ce qu’il y a de plus simple… Jusqu’à présent, on connaissait des acronymes un peu plus longs : trois signes pour le V&A (Victoria & Albert Museum), quatre lettres pour le MoMA (Museum of Modern Art) et même cinq pour la nouvelle génération de Macro, Maxxi (tous deux à Rome), Mambo (Bologne) ou Mucem (Marseille). Les Belges font donc dans le bref – et l’on souhaitera simplement qu’aucune analogie ne se noue avec le célèbre film homonyme de Fritz Lang… Sous cette appellation neuve se cache en fait un musée qui a une histoire : c’est le Vander Kelen-Mertens de Louvain, entièrement redessiné par Stéphane Beel. Ses collections restent remarquables dans le domaine de la sculpture et de la peinture Renaissance sur panneau. Ce qui a évidemment motivé l’exposition d’ouverture : une rétrospective consacrée à Rogier van der Weyden. Un choix qui est également remarquable au second degré : cinq siècles avant le musée M, le grand maître flamand avait décidé de modifier son identité en abandonnant son premier nom. Une exposition Roger de le Pasture au musée Vander Kelen-Mertens, c’eût été nettement moins sexy…

  • Le musée M ouvre le 20 septembre au 28 Leopold Vanderkelenstraat à Louvain. L’exposition « Rogier van der Weyden, maître des passions » se tient jusqu’au 12 décembre 2009.

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  • EXPOSITIONS

    Turner sous influence

    LONDRES – On se souvient du succès de l’exposition « Picasso et les maîtres » à l’hiver 2009 : près de 800 000 visiteurs au Grand Palais et une ouverture 24 heures sur 24 dans les derniers jours (succès bissé ensuite à la Tate Modern). Pourquoi ne pas exploiter la recette ? C’est ce qu’ont dû se dire les managers de la Tate Britain, qui ont planché pour imaginer quel artiste domestique pourrait renouveler cet exploit. Leur choix s’est porté, sans surprise, sur Turner, seul capable de déplacer les foules (Gainsborough est trop aristocratique, Constable trop champêtre). Il est donc confronté à tous les génies qu’il s’était pour objectif d’égaler ou de dépasser. Sa Traversée des eaux est accrochée à côté du Moïse sauvé des eaux de son idole Le Lorrain, un Clair de lune à côté d’une Fuite en Egypte de Rembrandt. Il ne s’agit pas que d’ancêtres : le plus beau duel est peut-être celui qui l’oppose à Constable avec le retour des deux œuvres présentées à l’exposition de la Royal Academy en 1832. Pour se démarquer de son rival, Turner avait ajouté au dernier moment une balise rouge vif au milieu de sa scène portuaire…

  • Turner and the Masters à la Tate Britain du 23 septembre au 31 janvier 2010

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  • Nuvolari, auto moto photo

    MANTOUE – Si la France avait un « Basque bondissant » (Borotra), l’Italie avait à la même époque un « Mantouan volant », tout aussi célèbre en matière sportive. Il s’agit de Tazio Nuvolari (1892-1953), aux 141 victoires en courses automobiles et motocyclistes. C’est dans le maniériste Palazzo Te (décoré par Jules Romain) qu’est contée la saga de cet enfant du pays, qui gagna un jour tout enveloppé de bandelettes alors qu’il venait de sortir de l’hôpital et qui, une autre fois, conduisit de nuit, sans phares, pour surprendre son rival de la Mille Miglia… L’aspect le plus inattendu de cette exposition hagiographique n’est pas constitué par les véhicules d’exception – Bugatti ou Auto Union - mais par son volet photographique. Nuvolari, marqué par des drames domestiques (la mort de ses deux fils, à dix ans d’intervalle), développera une passion pour la chambre noire. Les deux mille négatifs récemment découverts constituent une chronique familiale et mondaine de la fin des années trente, marqués par un véritable talent pour le cadrage et la saisie de « l’instant décisif ».

  • Quando scatta Nuvolari aux Fruttiere de Palazzo Te, du 17 septembre au 18 décembre 2009.

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  • Venise en trio majeur

    PARIS – Au milieu du XVIe siècle, la scène artistique vénitienne voit se confronter trois artistes majeurs : le géant Titien, vieillissant mais toujours capable d’innovations surprenantes, l’ambitieux Tintoret et « l’étranger » Véronèse (il arrive de Vérone en 1553). Le Louvre retrace en plus de quatre-vingts tableaux les conditions originales qui permettent à ses génies de cohabiter : l’existence d’amateurs nombreux (l’Etat, les patriciens, les scuole ou confréries religieuses) s’intéressant à une très large palette de thèmes (religieux ou profanes) et un système de commande publique pas très éloigné de celui que nous connaissons (par exemple pour la salle du Grand Conseil au palais des Doges). Ce qui explique l’abondante production des trois hommes, qui se trouvent souvent en concurrence sur un projet ou se défient à distance en traitant des thèmes identiques (Danaé, les Pèlerins d’Emmaüs, portraits de papes ou de doges). Et si Titien, Véronèse et Tintoret brillent de façon aussi éclatante, ils le doivent aussi à cette émulation permanente qui fait sans cesse apparaître de nouveaux talents prêts à se jeter dans l’arène tels Bassano ou Palma le Jeune.

  • Titien, Tintoret, Véronèse… Rivalités à Venise au musée du Louvre, du 17 septembre 2009 au 4 janvier 2010

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  • A la Manufacture des Gobelins, à Paris, Fastes royaux fait revivre les somptueuses tapisseries du Grand Siècle. Du 20 septembre au 15 novembre 2009

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  • Au musée Cernuschi, à Paris, l’exposition Bouddhas de Shandong permet d’approcher une culture mal connue, celle de la statuaire chinoise du VIe siècle. Du 18 septembre 2009 au 3 janvier 2010

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  • A Padoue, le Palazzo Zabarella présente l’un des grands artistes du XIXe siècle toscan, Telemaco Signorini, en confrontation avec ses pairs européens, de Degas Tissot. Du 19 septembre 2009 au 31 janvier 2010

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  • VENTES

    J’ai du bon tabac…

    PARIS - Du temps que la manufacture française des tabacs s’appelait Seita, elle avait un musée, où l’on a pu voir d’excellentes expositions (sur le baroque du Paraguay par exemple). Elle avait aussi une collection permanente, dont Altadis, l’entité franco-espagnole qui a succédé à la Seita, ne semble plus devoir s’embarrasser depuis qu’elle a été absorbée en 2007 par un prédateur redoutable, Imperial Tobacco. Son contenu – râpes, tabatières, briquets à oxygène, enseignes exotiques, pots à tabac, pipes - va donc être dispersé aux enchères. Cette première vacation d’environ 500 lots – dont la plupart sont estimés à quelques centaines d’euros - sera suivie d’une seconde à Riom, chez maître Butant, à une date non encore communiquée. Triste épilogue pour une aventure qui avait commencé en fanfare : en 1937, le Monopole des Tabacs montrait ses premières acquisitions à l’Exposition coloniale de Paris, dans un bâtiment dessiné par Mallet-Stevens…

  • Collection de la Seita, à Richelieu-Drouot (Piasa), le 18 septembre 2009, à 11h et 14h

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  • L'ARTISTE DE LA SEMAINE


    Ivan Navarro, Nowhere Man 7, 2009, néons, fixations en metal et électricité, 197 x 165 cm, édition de 3 + 1 EA, courtesy galerie Daniel Templon, Paris.

    Ivan Navarro à travers le miroir

    A la biennale de Venise, il illumine le pavillon chilien, qui occupe une des salles de l’ancien Arsenal. Ivan Navarro, né en 1972, est un apôtre du néon. Que Dan Flavin ou François Morellet l’aient traité avant lui ne l’intimide guère. S’il peut être strictement géométrique et coloré (avec son alignement de seuils colorés à Venise), il aime aussi le « figuratif ». En font foi ses personnages blancs, qui réinterprètent les pictogrammes des disciplines sportives au Jeux olympiques – boxeurs, sprinteurs ou nageurs. Ses œuvres les plus surprenantes sont cependant conceptuelles. Ce sont des bidons métalliques qui deviennent puits sans fond grâce à des miroirs sans tain, et dans lesquels on voit se répéter à l’infini des formules comme « Echo ». Ou, nettement plus psychanalytique, un « Me » (Moi), qui par le simple jeu du reflet, devient un « We » (Nous)…

  • Ivan Navarro est présenté à la galerie Daniel Templon (30 rue Beaubourg, 75003) jusqu’au 24 octobre 2009.

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  • LIVRES

    La petite maison dans les arbres

    C’est le rêve d’enfant par excellence : se construire une cabane dans les arbres. Pour s’y réfugier, rêver, comploter ou compter ses billes… L’association La Cabane Perchée, fondée par un ancien publicitaire, en a fait une chose très sérieuse. Depuis une dizaine d’années, elle a construit plus de deux cents de ces maisonnettes, qui auraient enchanté Italo Calvino. Certaines sont très sobres, d’autres luxueuses, avec lit matrimonial et rideaux de mousseline. Elles peuvent s’accrocher indifféremment à un séquoia, un chêne – les choix les plus logiques – qu’à un tilleul ou même un cyprès, s’élever à peine de terre ou planer à 14 mètres de hauteur. Ce livre recense ces créations, qui sont une contribution intéressante à l’architecture contemporaine, ne serait-ce que par le recours quasiment exclusif à un matériau naturel, le bois.

  • Cabanes d’exception textes d’Ingrid Astier, photographies de Jacques Delacroix, La Martinière, 2009, 224 p., 42 €, ISBN : 978-2-7324-3939-6

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  • BRÈVES

    BEAUVAIS – Le 6e festival de photographie Photaumnales, qui a ouvert le 12 septembre, se tient jusqu’au 8 novembre 2009.

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    GRAND-PRESSIGNY (France) – Sur l’un des sites les plus riches d’Europe en silex taillés du Néolithique, le musée de la Préhistoire ouvre le 20 septembre 2009 dans un bâtiment dessiné par Bernd Hoge.

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    GWANGJU (Corée du Sud) – La Biennale de design se tient du 18 septembre au 11 octobre 2009.

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    ISSY-LES-MOULINEAUX – La Biennale d’art contemporain d’Issy se tient du 18 septembre au 25 octobre 2009.

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    LONDRES – Le Victoria & Albert Museum inaugure le 18 septembre 2009 ses nouvelles salles consacrées à la céramique : plus de 5000 pièces sont exposées sur deux étages.

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    PARIS (et toute la France) - Les Journées du patrimoine, comportant l'ouverture au public de milliers de monuments historiques privés et publics, se tiennent les 19 et 20 septembre 2009.

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    PARIS – Photoquai, la 2e biennale des images du monde, organisée par le musée du Quai Branly, se tient du 22 septembre au 15 novembre 2009.

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    SELESTAT – La biennale d’art contemporain Selest’art se tient du 12 septembre au 11 octobre 2009.

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    VERSAILLES – L’Opéra royal du Château rouvre ses portes le 21 septembre après deux ans de travaux.

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    RÉOUVERTURE DE TROIS SALLES AU MUSÉE DU CINQUANTENAIRE ET EXPOSITION LE MONDE EN VUES D’OPTIQUE

    BRUXELLES - Le Musée du Cinquantenaire ouvre de nouvelles salles permanentes consacrées à la sculpture lapidaire, aux instruments de précision et aux arts du métal. Dans le même temps, il inaugure une exposition consacrée aux vues d'optique du XVIIIe siècle.

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