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N° 168 - du 25 mars 2010 au 31 mars 2010


Xenia Simonova, peintre sur sable, a gagné le concours télévisé 2009 des jeunes talents d'Ukraine. Elle retranscrit ici l'histoire de son pays au XXe siècle, notamment les souffrances de la guerre.

L'AIR DU TEMPS

Paris dessine-t-il ?

PARIS - On emploie beaucoup le mot synergie en économie et c’est son incapacité à l’appliquer que l’on reproche souvent au marché de l’art français. Le cas du dessin fournit un parfait contre-exemple. On sait que les greniers français regorgent de belles feuilles – sanguines du XVIIe siècle, encres et aquarelles du XIXe, innombrables académies – mais il n’existait pas vraiment d’élan fédérateur pour le signaler à l’attention du public. Le Salon du dessin a été le premier à le tenter, en 1991. Avec succès puisqu’il a été progressivement entouré de manifestations parallèles : la Semaine du dessin, qui permet notamment de redécouvrir les réserves des musées, le Salon du dessin contemporain (4e édition), la Foire internationale du dessin (centrée sur la production des étudiants des beaux-arts de neuf pays européens) ou la Biennale du dessin de presse, à la Bibliothèque nationale, le tout accompagné d’expositions et de ventes aux enchères spécialisées. Dans un marché mondialisé, la France a tout intérêt à privilégier la stratégie de niche : le dessin, l’art africain, la photographie, le surréalisme, demain, peut-être, le graffiti et la BD…

Le 4e salon du Dessin contemporain se tient au Carrousel du Louvre du 25 au 28 mars 2010. Plus de 60 galeries y participent, dont 15 venues de l’étranger.

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Le salon du Dessin, ouvert le 24 mars 2010, se tient jusqu’au 29 mars 2010 au Palais de la Bourse.

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La Foire internationale du dessin se tient du 26 au 28 mars 2010 au loft Nikki Diana Marquardt avec 55 étudiants provenant de 11 écoles d'art de 9 pays différents.

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La Biennale du dessin de presse se tient à la Bibliothèque nationale de France du 23 mars au 25 avril 2010.

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EXPOSITIONS


Xavier Mellery, La Ronde des heures ou Les Heures, 1890, huile sur toile, 47 x 73 cm. Région de Bruxelles Capitale, Bruxelles en dépôt au Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles © MRBAB, 2010

Belgique, patrie du symbole

BRUXELLES – Léon Spilliaert, Fernand Khnopff, ces cousins de Gustave Moreau et Odilon Redon, sont parmi les plus renommés des artistes belges. C’est que, comme pour le surréalisme, le Plat Pays semble avoir pesé dans la balance du symbolisme plus que proportionnellement à sa taille. La rétrospective, riche de quelque deux cents œuvres, met en avant ces deux artistes majeurs mais aussi tous ceux, moins connus, qui ont contribué à la vitalité du mouvement, dont les volets littéraire et plastique ont été étroitement liées : Félicien Rops, Georges Minne, Jean Delville marchent du même pas que Maeterlinck ou Georges Rodenbach (l’auteur de Bruges-la-Morte). Le symbolisme, résumé de la décadence européenne qui aboutira à la Première Guerre mondiale ou creuset des avant-gardes du XXe siècle ? C’est la question qui est posée en filigrane.
Le symbolisme en Belgique aux musées royaux des Beaux-Arts, du 26 mars au 27 juin 2010.

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Statue d’un roi archer, Tabo (Argo), IIe s. av. J.-C., Khartoum, Soudan, Musée national © 2010 Musée du Louvre / Georges Poncet

Méroé et la grandeur passée du Soudan

PARIS – Ces temps-ci, le Soudan ne fait pas vraiment rêver. Dans la presse, il est synonyme de Darfour et de nettoyage ethnique plutôt que d’œuvre civilisatrice. L’exposition du Louvre devrait donc permettre de montrer un autre visage du plus grand pays du continent, qui fut autrefois une charnière essentielle entre les royaumes pharaoniques et l’Afrique noire. Le Louvre a d’ailleurs inauguré il y a quelques années un chantier de fouilles à Mouweis, près de Méroé. Cette ancienne capitale, dont le nom évoque des pyramides aux versants abrupts (redécouvertes par le Français Frédéric Cailliaud en 1821), possédait l’une des plus grandes nécropoles du monde antique, ce qui laisse imaginer son importance. Les pièces exposées, qui décrivent la vie quotidienne du peuple, documentent les systèmes d’écriture, ou nous montrent la prestance des rois (du IIIe siècle av. J.-C. au IVe siècle après J.-C), proviennent de Berlin, de Liverpool, de Leyden mais surtout du musée des Antiquités de Khartoum, un lieu que peu de touristes inscrivent sur leur agenda…
Méroé au musée du Louvre du 26 mars au 6 septembre 2010.

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Stefano di Giovanni dit Le Sassetta, éléments du polyptyque de l’Art de la Laine - Miracle de l’hostie, Barnard Castle, Durham (Angleterre), The Bowes Museum (élément de la prédelle)

Renaissance côté Sienne

SIENNE – Une Renaissance aboutie à Florence, simplement esquissée et encore mâtinée d’influence gothique à Sienne : l’image classique sera-t-elle relativisée par la grande exposition dans la ville du palio ? En tout cas, l’étendue des moyens déployés montre qu’il s’agit de faire un bilan définitif : plus de 300 œuvres sont venues du monde entier, une trentaine de restaurations ont été menées et vingt polyptyques remembrés pour l’occasion. L’exposition se tient dans l’ancien hôpital della Scala mais appelle évidemment à des visites complémentaires dans la cathédrale et sa crypte, au musée diocésain ou à la Pinacothèque nationale. Le lien avec les maîtres du Trecento - Simone Martini et les Lorenzetti – introduit les talents nouveaux du XVe siècle, Jacopo della Quercia et Sassetta, à côté d’un nom essentiel mais moins connu du grand public comme Domenico di Bartolo. Outre la peinture et la sculpture (centrée sur le séjour siennois de Donatello), l’exposition dédie également des sections à l’orfèvrerie, à l’enluminure et à l’art du textile.
Da Jacopo della Quercia a Donatello. Le arti a Siena nel primo Rinascimento à Santa Marie della Scala, du 28 mars au 2010

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Artaujourdhui vous conseille aussi

•A Baden-Baden, le musée Burda présente une nouvelle partie de la Collection Frieder Burda, centrée sur l’art contemporain et comportant des acquisitions récentes. Du 25 mars au 20 juin 2010.

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•C’est sur les bords du lac de Côme, à Villa Olmo, que se tient la rétrospective Rubens, qui réunit une soixantaine de tableaux du maître flamand et de ses contemporains comme Van Dyck et Jordaens. Du 27 mars au 25 juillet 2010.

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L’Art brut japonais fournit le thème de la nouvelle exposition de la Halle Saint-Pierre, à Paris. En une avalanche d’œuvres (près de mille), elle montre des créateurs rarement vus en Europe. Du 24 mars 2010 au 2 janvier 2011.

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VENTES

Souvenirs de Joséphine

FONTAINEBLEAU – L’étude Osenat s’est spécialisée depuis une dizaine d’années dans les ventes Empire. La vacation de ce début de printemps est tout entière centrée sur l’un des personnages les plus attachants de l’épopée napoléonienne – Joséphine de Beauharnais (1763-1814), la femme aimée et jamais complètement répudiée puisqu’elle conserva le titre d’impératrice après le divorce de 1809. « Mon mari ne m’aime pas, il m’adore » écrivait-elle en 1796 (15 000 €). Sur les 400 documents présentés, 50 sont des lettres de l’impératrice. Le reste porte aussi bien la signature d’Hauterive, conseiller de Talleyrand, à qui il décrit à chaud la défaite de Trafalgar (80 000 €), que de Hortense de Beauharnais, du général Rapp, de la duchesse d’Abrantès, qui animait un salon célèbre, ou du tsar Alexandre Ier, un peu coupable de la mort de Joséphine puisqu’elle prit froid en lui faisant visiter les jardins de la Malmaison en 1814. Ou encore la dernière lettre de son premier mari, Alexandre de Beauharnais, la veille de son exécution, en 1794, retranscrite par elle-même (1500 €). Jamais l’histoire n’est aussi proche et émouvante que dans les derniers mots de ses protagonistes…
Joséphine de Beauharnais le 27 mars 2010 à l’hôtel des ventes Osenat

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Ivan Loubennikov, La pie, huile sur toile, 165 x 120 cm, © Loubennikov, courtesy galerie Alain Blondel, Paris

Ivan Loubennikov cherche la femme

C’est l’un des fers de lance de l’art figuratif en Russie. Un fait le prouve : lorsque le métro moscovite a voulu rendre la pareille à la RATP, qui lui avait offert du mobilier du Guimard pour la station Kievskaïa, c’est Loubennikov qui a été chargé de concevoir une œuvre à placer dans l’espace public. Elle a pris la forme d‘un grand vitrail, qui a été inauguré en mars 2009 à la station Madeleine, représentant la poule aux yeux d’or des légendes slaves. Dans ses tableaux de chevalet, cet artiste né en 1951 en Biélorussie, à Minsk, n’éprouve aucune honte à réinterpréter les grands maîtres du passé. On croit déceler chez lui des citations de Georges de La Tour ou du Douanier Rousseau, de Malévitch ou de Magritte. Dans ses derniers tableaux de chevalet, présentés à la galerie Alain Blondel, Loubennikov est à la recherche d’une Arcadie : la femme rêvée, douce et dénudée, dans un paysage de lacs et de neige.
•Ivan Loubennikov est présenté à la galerie Alain Blondel (128 rue Vieille du Temple, 75003 Paris, tél. : 0142 78 66 67) du 20 mars au 19 mai 2010

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LIVRES

Noire France de l’après-guerre

L’image d’une France radieuse, tout engagée dans la reconstruction et les lendemains qui chantent ? L’image d’une France où l’artiste contribue au relèvement de la nation, grâce au rationalisme positif et atavique de sa race ? En 1945, ces clichés ont longtemps eu cours, alimentés par le chauvinisme de certains critiques comme Bernard Dorival. Le projet de l’auteur, qui combine des compétences bienvenues en histoire et en histoire de l’art, est de leur tordre le cou. Plongeant dans l’immédiat après-guerre, évoquant des expositions « fondatrices » comme « Hautes pâtes » de Dubuffet à la galerie Drouin en mai 1946 ou « Le noir est une couleur » chez Maeght en décembre 1946, elle montre combien l’expérience de la guerre, de la mort, de l’inhumain a fait perdre à nombre d’artistes la foi dans le progrès et la raison. Les démonstrations s’enchaînent, faisant revivre des artistes un peu trop oubliés - Bazaine et ses grillages, le « damné » Wols, Manessier, Atlan - et d’autres apôtres du désespoir comme Artaud, de Staël et Bram van Velde, qui trouvent dans l’informel, le noir, les matières pauvres l’aliment de leur créativité. Même si l’ouvrage est de dimensions restreintes, on regrette l’absence d’un index des noms.
Après la guerre par Laurence Bertrand Dorléac, Gallimard, 2010, 176 p., 25 €

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BRÈVES

BERLIN – La Nikolaikirche, la plus ancienne église de la ville, remontant au XIIIe siècle, a rouvert le 21 mars 2010 après d’importants travaux de restauration.

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JOUY-EN-JOSAS – Pour fêter le 250e anniversaire de la toile du Jouy (et de la fondation de la manufacture d’Oberkampf, en mars 1760), le musée de la Toile de Jouy vient de renouveler la présentation de ses collections.

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MILAN – La 15e édition du salon d’art contemporain Miart se tient du 26 au 29 mars 2010 à FieraMilanoCity avec la participation d’environ 150 galeries internationales.

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PARIS – Le 14e pavillon des Arts et du Design, réunissant environ 80 galeries spécialisées en art moderne et arts décoratifs, se tient au jardin des Tuileries du 24 au 28 mars 2010.

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PARIS – La vente de la collection Daniel Carasso, fils du fondateur de Danone, le 19 mars 2010 à Drouot, a rapporté 9,1 millions €. L’enchère la plus élevée a porté sur une Nature morte de 1939 de Fernand Léger à 1,4 million €.

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SAINT-PÉTERSBOURG – Une conférence internationale dédiée à l’influence de Cézanne se tient du 26 au 28 mars 2010 à la bibliothèque Boris Eltsine.

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