Accueil > ArtAujourd'hui Hebdo > N° 176 - du 20 mai 2010 au 26 mai 2010

ArtAujourdhui.Hebdo

N° 176 - du 20 mai 2010 au 26 mai 2010


Pere Català Pic, Indústrias Gráficas Cantín, 1935. Museu Nacional d'Art de Catalunya © Pere Català Pic (exposition Prague, Paris, Barcelone : une modernité photographique)

L'AIR DU TEMPS

Photo sur la Baltique

L’univers de la photo a quelques points focaux : Madrid pour le festival Photo España (juin), Arles pour les Rencontres internationales (juillet), Paris pour le salon Paris Photo (novembre), puis Florence pour le musée Alinari, New York pour l’International Center of Photography, Charleroi pour son musée… Cette géographie cosmopolite, brièvement esquissée, s’enrichit d’un nouveau pôle : Stockholm, qui inaugure son nouveau musée Fotografiska. Installé dans un immeuble industriel Art nouveau de 1906 (les anciennes douanes) entièrement restauré, il compte 2500 m2 d’espaces d’exposition et ce qui est aujourd’hui indissociable de la fonction muséale : un café, une boutique, des salles de conférence. L’ambition est à la hauteur des investissements consentis (25 millions d’euros) : quatre expositions importantes chaque année et une « galaxie » d’une vingtaine de petites expositions. Le programme débute avec Joel Peter Witkin, l’érotisme chic de Vee Speers, Lennard Nilsson, photographe de la vie avant la naissance, et Annie Leibovitz. Pas vraiment des découvertes mais la démonstration que les poids lourds ont aussi leur place à Fotografiska.
•Fotografiska ouvre le 21 mai 2010.

En savoir plus

EXPOSITIONS


Josep Maria Lladó (Igualada, 1902-1956): Sans titre, vers 1930-1934. Museu Nacional d'Art de Catalunya © Josep Maria Lladó

Visions d’après-guerre

BARCELONE – Des bouteilles de lait photographiées pour ce qu’elles sont – des bouteilles de lait. L’accumulation de fer de la tour Eiffel vue de très près. Des machines rapides, métalliques et luisantes. Des angles étranges – plongées brusques et contre-plongées. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la photographie connaît une mutation brutale. La tentation pictorialiste est remisée aux oubliettes et l’on fait les comptes avec le progrès fulgurant du XXe siècle – beau et terrible à la fois - que l’on restitue par des cadrages et des thèmes nouveaux. Grâce aux moyens de communication et de transmission – train, auto, téléphone, presse – plusieurs capitales peuvent avancer pari passu. C’est le cas pour Paris, Barcelone et Prague, comme le montre cette rétrospective de quelque 170 photos, rassemblant aussi bien Hans Bellmer et Germaine Krull que les Tchèques Karel Teige et Josef Saudek ou les Catalans Pere Catala Pic ou Josep Maria Lladó.
Prague, Paris, Barcelone, une modernité photographique 1918-1938 au Museu nacional d’art de Catalunya du 18 mai au 12 septembre 2010.

En savoir plus

Paysage à la danoise

COPENHAGUE – Il est à peu près inconnu chez nous et l’on a du mal à mesurer sa popularité chez lui, au Danemark : Christen Kobke (1810-1848) y est considéré comme le grand maître du paysage romantique. Le 200e anniversaire de sa naissance y est célébré par cette exposition qui le met en confrontation avec un autre géant européen du genre, Caspar David Friedrich (1774-1840). Une vingtaine de toiles y sont présentées pour mesurer l’évolution de la représentation de la nature, d’une simple transcription topographique à une évocation pleine d’effusion et de mystère. L’idéal serait de compléter cette visite par celle de l’exposition monographique que la National Gallery de Londres consacre à Kobke : on peut y vérifier que son talent s’exprimait aussi dans les portraits et les scènes de genre.
A Meeting of Masters : Kobke and Friedrich à la Ny Carlsberg Glyptotek, du 21 mai au 18 juillet 2010.

En savoir plus


•Christen Kobke à la National Gallery de Londres jusqu’au 13 juin 2010.

En savoir plus


Pablo Picasso, Colombe au rameau d'olivier, 28 décembre 1961, lithographie couleur sur papier, 505 x 660 mm Courtesy Saint-Denis - Musée d'art et d'histoire et Irène Andréani © Succession Picasso/DACS 2010

Guerre et paix chez Picasso

LIVERPOOL – Tout le monde connaît Guernica mais tout le monde connaît également la Colombe : le Picasso pourfendeur de la guerre a comme alter ego le Picasso héraut de la paix. C’est ce fil conducteur qu’a suivi la Tate Liverpool pour une impressionnante réunion de 150 œuvres du peintre le plus célèbre du XXe siècle. Correspondant avec la période de la Guerre froide (de 1944 jusqu’à la mort de Picasso en 1973), l’exposition traite à la fois des temps sombres du franquisme (le monument aux Espagnols morts pour la France) et des espoirs du mouvement pacifiste. La Colombe en sera l’emblème lors du Ier Congrès international pour la Paix à Paris en 1949, dont les militants se heurtent à la réalité des faits : c’est au moment de la crise des missiles de Cuba (1962) que Picasso peint un Rapt des Sabines qui a évidemment une portée symbolique.
Picasso: Peace and Freedom à la Tate Liverpool, du 21 mai au 30 août

En savoir plus

Artaujourdhui vous conseille aussi…

• C’est un grand musée italien, trop peu connu des visiteurs : l’exposition Trésors de l’Accademia Carrara, présenté au musée des Beaux-Arts de Caen, fait voyager une partie de ses collections. Jusqu’au 19 septembre 2010.

En savoir plus

• A Paris, la Bibliothèque nationale de France rend hommage à l’artiste figuratif Gilles Aillaud (1928-2005) et à son bestiaire dans Encyclopédie de tous les animaux y compris les minéraux. Du 26 mai au 18 juillet 2010.

En savoir plus

• A Turin, la Pinacoteca Agnelli présente le Museum of everything, un choix subjectif de 300 œuvres d’artistes « non traditionnels » du XXe siècle, entre art naïf et art brut, d’Henry Darger à Miroslav Tichy. Jusqu’au 29 août 2010.

En savoir plus

VENTES

Eventails dans le vent

PARIS – Le réchauffement climatique devrait favoriser leur commerce : les éventails, si en vogue autrefois, ne sont plus guère utilisés, même dans les corridas. Pourtant, ils ont toujours joui d’une grande popularité auprès des collectionneurs comme en font foi les ventes thématiques. Celle-ci permet de refaire en pointillés l’histoire du genre, d’une Toilette de Vénus, produite vers 1730 en s’inspirant d’une œuvre de l’Albane (lot 6, estimé 1 000 €), jusqu’à une création de Sergik en 2010, à monture asymétriques en aluminium (lot 1, même estimation). On passe par des panoramas du Grand Tour, différentes scènes galantes ou des mots croisés « mis en pages » par Rose Adler, qui travailla pour le couturier Jacques Doucet (lot 120, estimé 2500 €). Tout n’est pas si cher : de très élégants écrans à main du Second Empire, en soie à décor laqué, sont attendus à moins de 300 €.
Eventails à Richelieu-Drouot (SVV Deburaux) le 26 mai 2010

En savoir plus

L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Jane Hammond, All Souls (Kakopetria), 2010, gouache, acrylique, feuille de métal sur papiers variés, crayons de couleurs, impression numérique, faux-cils et techniques mixtes. 150 x 163 x 10 cm. Courtesy galerie Lelong, Paris.

Au pays imaginaire de Jane Hammond

Si le mot pot-pourri prend toute sa signification, c’est bien chez cette artiste américaine née en 1950. Son œuvre est une sorte d’encyclopédie des objets trouvés, recombinés de manière à leur faire (re)trouver un sens. Cela peut être de simples feuilles mortes : au printemps 2005, chez Lelong à New York, elle en avait exposé 1151, comme une grande symphonie décalée dédiée à l’automne. A la galerie Lelong de Paris, cette fois-ci, elle montre d’autres modes d’action où le collage et la juxtaposition d’éléments – papillons, vieilles cartes, photos anciennes, le tout parfois recolorié - crée un sentiment d’absurde ou de dépaysement pas très éloigné de celui des surréalistes et des dadaïstes.
•Jane Hammond à la galerie Lelong (13, rue de Téhéran, 75008 Paris), du 20 mai au 10 juillet 2010.

En savoir plus

LIVRES

Belles lettres

Le Garamond, le Didot, le Bodoni ? Certes, ils existent toujours. Ainsi que des classiques du XXe siècle comme le Gill, l’Helvetica ou l’American Typewriter. Mais l’irruption de l’ordinateur et du numérique a multiplié à l’infini les caractères d’imprimerie. Les maquettistes le savent bien qui, pour chaque ouvrage, peuvent « charger » sur leur ordinateur des centaines de polices différentes là ou le prote d’autrefois alignait ses lettres en plomb… L’ouvrage s’aventure dans cette jungle typographique en perpétuelle évolution en tentant de l’ordonner. Voici donc des polices d’apparence « liquide », florale, psychédélique ou électronique. Certaines ressemblent à des branches, à des cheveux et même à des couteaux suisses (le Toyphabet de Viktor Koen). Sous leur apparence novatrice, elles avouent souvent des emprunts au passé, à la Bifurk futuriste ou au Lubalin. L’art est un recyclage permanent…
Nouvelle typographie ornementale par Steven Heller et Gail Anderson, Thames & Hudson, 2010, 192 p., 34,95 €.

Achetez cet ouvrage chez Amazon

Achetez cet ouvrage à La FNAC

BRÈVES

BUCAREST – La biennale internationale d’art contemporain, qui se penche sur le lien entre pratique artistique et lien social, se tient du 21 mai au 25 juillet 2010.

En savoir plus

HASTINGUES (Landes) – Le festival international de céramique, consacré cette année au Togo, se tient à l’abbaye d’Arthous du 22 au 24 mai 2010.

En savoir plus

NEW YORK – L’association des conservateurs de musées nord-américains (AAMC) a élu Bauhaus 1919-1933, présenté au MoMA jusqu’au 25 janvier 2009, au titre de meilleure exposition et meilleur catalogue de l’année 2009.

En savoir plus

NEW YORK – Dans ses ventes d’art latinoaméricain des 26 et 27 mai 2010, Christie’s propose des œuvres de Botero (Femme sur un cheval, estimé 1 million €), Frida Kahlo, Torres-Garcia.

En savoir plus

PARIS – Les Temps forts de Drouot, qui présentent les plus beaux lots des ventes à venir, se tiennent à Drouot-Montaigne du 19 au 24 mai 2010.

En savoir plus

SUR ARTAUJOURDHUI.INFO

Cette semaine, ne manquez pas

LE VOYAGE

MONTBÉLIARD - Les musées de Montbéliard proposent un original voyage dans le temps en compagnie de personnalités de l'histoire locale, de tous horizons : de Georges Cuvier à Armand Peugeot, d'Adolphe Kégresse (inventeur de l'autochenille souple) au peintre Jean Messagier, c'est la volonté d'aller au bout de ses rêves qui est mise à l'honneur.

En savoir plus