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N° 195 - du 25 novembre 2010 au 1 décembre 2010


Le musée Soumaya à Mexico © Fernando Romero et TwitPic

L'AIR DU TEMPS

Slim voit gros

MEXICO – Dans le classement des plus grandes fortunes mondiales, il a l’honneur de précéder Bill Gates ou Warren Buffett, le gourou d’Omaha. Carlos Slim, le magnat mexicain des télécommunications, plutôt habitué au profil bas, sort en plein jour. En inaugurant un musée pharaonique, il montre une partie de ses collections (plus de 60 000 œuvres de toutes époques, des pharaons au XVIIe siècle français en passant par l’art aztèque ou les souvenirs de la révolution mexicaine) et restitue ainsi à la société une fraction de sa richesse. Le bâtiment, en forme de paquebot colossal, dû à l'agence Fernando Romero, sera prochainement inauguré avec des expositions sur la peinture à l’époque de la vice-royauté et sur Auguste Rodin, dont Slim possède la plus belle collection hors de France. Dans le quartier de Polanco, il se présente comme le jalon essentiel d’une nouvelle promenade de l’art qui comptera dans quelques mois un autre élément essentiel : le nouveau bâtiment de la collection Jumex d’art contemporain. Le Mexique bouge, et pas seulement au rayon des narco-traficants…
• Le musée Soumaya sera inauguré à la mi-décembre 2010 à Mexico

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EXPOSITIONS


Marcel Broodthaers, Pense-Bête, 1964, livres, papier, plâtre, sphères de plastique, bois, 232,5 x 139,5 x 59,5 cm, collection S.M.A.K., Stedelijk Museum voor Actuelle Kunst, Gand

Enquête sur Aby

MADRID – Le personnage est haut en couleurs : fils aîné de banquiers mais refusant de suivre leurs traces, il noue un contrat particulier avec son frère, abandonnant ses droits au capital de la banque contre la simple assurance de pouvoir acheter tous les livres qu’il nécessitera. Il vivra en Amérique et à Florence, et fera de longs séjours en asile psychiatrique. Mais le vrai titre de gloire d’Aby Warburg (1866-1929) est d’avoir posé les bases de l’iconologie, science qui étudie les sources des images. Cette exposition d’un genre particulier, dont le commissaire est Georges Didi-Huberman, ne brosse pas le portrait de l’homme mais s’en inspire pour composer un atlas improbable, un catalogue des images de l’Occident, en s’autorisant des rapprochements inattendus. Avec pour objectif de voir derrière le miroir et de décrypter les sources de notre culture visuelle.
Atlas, cómo llevar el mundo a cuestas? au musée Reina Sofía, du 26 novembre 2010 au 28 mars 2011.

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Frederick Kiesler, Vue de l'installation City in Space, Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, Grand Palais, Paris, 1925. Plaque de verre colorisée. © 2010 Austrian Frederick and Lillian Kiesler Private Foundation, Vienna

Piet Mondrian et les chevaliers de l’angle droit

PARIS – Rendez-vous au «poème de l’angle droit» ! C’était le nom que Le Corbusier donnait à l’atelier de Piet Mondrian, 26 rue du Départ, à Paris. C’est là que l’artiste hollandais (1872-1944), qui avait débuté sa carrière par des vues champêtres et des décorations sacrées, mettait au point sa révolution « néo-plasticienne ». Ses grilles, ses carrés bleus et rouges sont aujourd’hui universellement célèbres et le Centre Pompidou en expose une bonne série, pour la première fois depuis 1969. Mais l’intérêt de l’exposition est de montrer tout l’entourage de Mondrian, qui l’a aidé à diffuser cette obsession pour une réalité abstraite, c’est-à-dire le groupe De Stijl avec Theo Van Doesburg et le designer Gerrit Rietveld mais également Georges Vantongerloo ou Vilmos Huszar. Au total une centaine d’œuvres empruntées à La Haye, Utrecht, Vienne, Londres, Chicago ou Zurich, à l’image d’un mouvement international.
Mondrian de Stijl au Centre Pompidou, du 1er décembre 2010 au 21 mars 2011.

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Onirique Licini

TURIN - On qualifie généralement sa peinture de lyrique, poétique, fantastique. Mort l’année où il reçut le grand prix de peinture à la Biennale de Venise (en 1958), Osvaldo Licini, né en 1894 dans les Marches, avait été marqué par son séjour parisien. Ce jeune futuriste y avait fait le coup de poing pour défendre Cocteau et Picasso en 1917 lors de la fameuse représentation de Parade au théâtre du Châtelet. Les recherches abstraites qu’il avait menées à peu près en même temps que les avant-gardes européennes allaient donner chez lui un résultat très personnel, faisant naître un univers de personnages éthérés, ressemblant à des micro-organismes à filaments, tissant des réseaux colorés, ses fameuses Amalassunte. L’exposition en montre une sélection, à côté d’un parcours complet de sa production, comprenant aussi bien ses débuts figuratifs que ses rigoureuses compositions géométriques des années trente.
Osvaldo Licini à la GAM (Galleria d’Arte Moderna), jusqu’au 31 janvier 2011.

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VENTES

Brancusi intime

PARIS – Se faire dessiner une table de nuit ou une lampe par Brancusi ? Aucun milliardaire n’aurait pu l’obtenir en 1949. L’artiste roumain de Paris, largement reconnu mais d’une misanthropie croissante, ne travaillait que pour lui. D’une façon inattendue, il va se prendre d’amitié pour un couple d’artistes désargentés, deux jeunes compatriotes tout juste arrivés en France, Alexandre Istrati et Natalia Dumitresco. En faisant ses émissaires (pour voir les expositions qui comptent) et ses assistants, leur assurant le logement dans son atelier, il leur offrira quelques œuvres, produira même une partie de leur mobilier et en fera ses légataires universels. C’est leur étonnante collection qui passe aujourd’hui aux enchères : des choses à tout petit prix (pour Brancusi, qui a dépassé les 20 millions de dollars aux enchères) tel ce pupitre pour lire au lit ou un vase en plâtre (estimés 20 000 € chacun) mais aussi la Colonne du baiser. Cette interprétation du thème qu’il travailla toute sa vie, en pierre et plâtre, est plus chère : on en attend plus d’un million d’euros.
Œuvres de Contantin Brancusi chez Artcurial le 30 novembre 2010.

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LIVRES

Architecture pauvre

La crise économique, la paupérisation, la dilapidation des ressources, sont au fond une opportunité en or pour les architectes. Elles les poussent à trouver des solutions viables et esthétiques face à de sévères contraintes de budget, d’espace, de disponibilité des matériaux. Plusieurs exemples sont ici mis en avant, qui font preuve d’une inventivité surprenante. Des maisons japonaises construites sur des parcelles de moins de 3 mètres de large (Tehuto et Shuei Endo) aux pavillons chiliens à bas coût d’Alejandro Aravena pour substituer un habitat illicite, des HLM mulhousiennes de Lacaton et Vassal, qui s’inspirent des halles métalliques, au centre social burkinabé en briques montées sans mortier (Fare Studio), l’éventail des possibilités est infini. Pour peu qu’on ne répugne pas à la récupération et à une intervention personnelle, on peut vivre dans du solide tout en ayant le sentiment de donner son écot pour la préservation de la planète…
Architecture Low Cost Low Tech par Alessandro Rocca, Actes Sud, 2010, 224 p., 29 €.

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE

Segui, bilan d’un demi-siècle

Argentin de Paris, Antonio Seguí est connu pour ses tableaux pleins de petits hommes colorés portant chapeau melon et canne. Mais le porteño, qui vit en France depuis près d’un demi-siècle, a derrière lui une œuvre plus variée qu’il n’y paraît pour ceux qui ne se fieraient qu’à sa dernière période. Frais arrivé des antipodes, lorsqu’il impressionne Pieyre de Mandiargues et autres critiques exigeants au milieu des années soixante, il a une peinture beaucoup plus noire, où la critique sociale est virulente. Il y avait alors du Soutine et du Goya dans ses scènes d’ouvriers et d’artisans, dans ses réunions de notables agglutinés, qui font immanquablement penser aux autocrates fossilisés de García Márquez.
• Antonio Seguí est exposé à la galerie Jeanne-Bucher (53, rue de Seine, 75006), du 25 novembre 2010 au 8 janvier 2011. Catalogue Hazan.

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BRÈVES

BARCELONE – Le MNAC, Musée national d’art de Catalogne, a fermé le 15 novembre, jusqu’à l’été 2011, pour rénovation.

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ISTANBUL – Contemporary Istanbul, foire d’art contemporain, se tient du 25 au 28 novembre 2010 au Centre de congrès.

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LONDRES – Le V&A rouvre le 25 novembre 2010 sa galerie de sculpture religieuse et de vitrail européens consacrée aux années 1300-1600.

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PARIS – Le salon d’art contemporain MacParis, présentant 125 artistes sans la médiation des galeries, se tient du 25 au 28 novembre 2010 à l’Espace Champerret.

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PARIS – Les rencontres de cinéma et d’art contemporain Paris-Berlin-Madrid se tiennent du 26 novembre au 4 décembre 2010.

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STRASBOURG – La 15e édition de la foire d’art contemporain St’Art se tient du 26 au 29 novembre 2011 au Parc des expositions.

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KAZAKHSTAN : HOMMES, BETES ET DIEUX DE LA STEPPE

PARIS - Lieu emblématique de «l’Asie à Paris», le musée Guimet accueille pour la première fois en France une exposition d’introduction à l’histoire et au patrimoine du Kazakhstan, pays de l’Extrême-Asie, des steppes et des peuples cavaliers nomades…

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