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N° 199 - du 6 janvier 2011 au 12 janvier 2011


Giovanni Segantini, Ritorno dal bosco, 1890, huile sur toile, 64,5 x 95,5 cm, Musée Segantini, St. Moritz, prêt de longue durée de l’Otto Fischbacher Giovanni Segantini Stiftung, © foto flury, Inh., Alfred Lochau, Pontresina. Exposition à la fondation Beyeler, Bâle, à partir du 16 janvier 2011.

L'AIR DU TEMPS

Ce qui vous attend en 2011

Chaque début d’année, il est de bon ton de se plaindre de l’avalanche d’événements culturels qui nous attendent. On en serait presque épuisé avant de commencer… En 2011, la crise devrait pourtant laisser son empreinte : moins d’expositions et la recherche de valeurs « sûres ». Le risque fait peur… L’Année du Mexique en France, le 150e anniversaire de l’Unité italienne seront quelques-unes des thématiques transversales qui donneront lieu à une série d’expositions. Pour le reste, le panorama reste largement plus riche que les disponibilités en temps libre de l’honnête homme du XXIe siècle. Voici notre sélection, qui n’est que partielle et que nous enrichirons au gré des lettres hebdomadaires. Bonne visite !

EXPOS/ART CONTEMPORAIN


Anish Kapoor dans le Grand Palais – Septembre 2010. Photo Farida Bréchemier – Tous droits réservés Monumenta 2011, ministère de la Culture et de la Communication.

Entre Beuys et Kapoor

L’un des artistes essentiels des dernières décennies va bénéficier d’un gros plan intéressant au Kunsthaus Zurich : Joseph Beuys qui dormait avec les coyotes et se vêtait de feutre (13 mai). Une star italienne d’envergure similaire – Michelangelo Pistoletto- aura été fêtée peu avant au Maxxi de Rome (3 mars), qui prend peu à peu ses marques, moins d’un an après son ouverture. A quelques semaines d’écart, le spectre européen fera le grand écart entre le virtuose du figuratif, Antonio López, au Reina Sofia de Madrid (28 juin), et le champion des installations démesurées, Anish Kapoordans le cadre de Monumenta 2011 au Grand Palais de Paris (11-23 mai). Même réjouissante opposition de style, le même jour, entre Mel Ramos , professeur ès pin-ups (à l’Albertina de Vienne le 18 février) et Luc Tuymans, paladin du figuratif, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (18 février). Les rétrospectives collectives donneront accès à l’art indien, nouvelle coqueluche Paris-Delhi-Bombay au Centre Pompidou, le 25 mai) et à la Scène artistique mexicaine au musée d’Art moderne de la Ville de Paris (31 mai).

EXPOS/PEINTURE


Joan Miró, The Escape Ladder, 1940, Museum of Modern Art, New York. © Succession/Miró/ADAGP, Paris and DACS, London

Vive les classiques !

Parmi les missions des musées, l’initiation à l’histoire de l’art n’est pas la moins importante. Elle nécessite de faire périodiquement la lumière sur des artistes ou des mouvements passés, pour les décrypter, les réévaluer. Ce souci peut se doubler du souhait, pas toujours compatible, de renflouer les caisses. En présence de « blockbusters », c’est la suspicion que l’on peut nourrir… à vérifier sur pièces pour Egon Schiele au Belvédère de Vienne (17 février), Van Dongen au musée d’Art moderne de la Ville de Paris (25 mars), Manet au musée d’Orsay (le 5 avril), Miro à la Tate Modern (14 avril) ou Magritte à la Tate Liverpool (24 juin). On a grand plaisir à voir surgir des maîtres rarement montrés comme Franz Xaver Messerschmidt au Louvre (28 janvier), Segantini à la fondation Beyeler à Bâle (16 janvier), Jan Gossaert à la National Gallery de Londres (23 février), le très truculent Jan Steen au Mauritshuis La Haye (3 mars) ou Gino Severini à l’Orangerie, à Paris (27 avril). Puissent-ils accéder à leur tour à l’adoubement public…

EXPOS/PHOTOGRAPHIE


Claude Cahun, Autoportrait, 1928, Tirage gélatino-argentique. Courtesy Jeu de paume, Paris.

Le goût de l’exploration

Voilà un domaine en pleine ascension depuis des années, et qui continue de nous réserver de belles surprises. Certains auteurs actuels deviennent de véritables références comme le Sud-Africain David Goldblatt (Fondation Cartier-Bresson, Paris, le 12 janvier) tandis que d’autres, auréolés d’une réputation sulfureuse, pourraient enfin y parvenir comme l’androgyne Claude Cahun (au Jeu de paume, à Paris, le 24 mai). Ce sont les rétrospectives thématiques qui sont cependant les plus alléchantes avec Photosculpture au Kunsthaus Zurich, décidément très actif (25 février), qui montre l’évolution de la photographie de sculpture au cours du siècle. Dans Photographie préraphaélite (8 mars), le musée d’Orsay dévoile un autre pan de l’activité de Rossetti et confrères. Photographie ouvrière au Reina Sofia (6 avril) explore des territoires mal connus, où abondent les talents anonymes.

EXPOS/CIVILISATIONS


Statuette d'une femme debout sur un makara (ornement de meuble ?), Begram, salle 10, I-IIe siècles. Musée national d'Afghanistan. © Thierry Ollivier / Musee Guimet. Courtesy British Museum, London.

Foi et terres lointaines

En France, l’année s’annonce très maya… Après les Masques mayas présentés à la Pinacothèque de Paris (1er mars), le musée du quai Branly enfoncera le clou avec une exposition à l’intitulé un peu passe-partout : Secrets mayas (26 juin). Auparavant, le même musée parisien nous aura invité à revisiter l’un des classiques de l’ethnographie africaine, le pays dogon, aussi cher à Marcel Griaule qu’à Miquel Barceló Dogon, le 5 avril). Le British Museum s’attaque à un domaine qui conserve tout son mystère en raison de son accès à peu près impossible : Afghanistan (3 mars). L’Ermitage d’Amsterdam continue son travail d’exploration de la culture russe avec son Art de l’église orthodoxe russe (19 mars), visite que l’on aura pu faire précéder d’une révision des Romanov, tsars et collectionneurs également à la Pinacothèque, 26 janvier). La soif de spiritualité et de mysticisme qui saisit nos contemporains empêtrés dans le matérialisme quotidien devrait assurer le succès de Trésors du Paradis au British Museum (23 juin).

MUSÉES


Mathaf (Musée arabe d'art moderne) : l'extérieur du musée avec le Bateau d'Adam Henein’s Al-Safina au premier plan. © Mathaf: Arab Museum of Modern Art

La fin d'un âge d'or ?

La vague impétueuse de nouveaux musées, qui a permis de sacrer des architectes planétaires (Gehry, Hadid, Nouvel, Eisenman), a largement décru depuis la fin des années 2000. On n’ouvre plus des Guggenheim et des quai Branly à la pelle. Si l’on excepte le Mathaf, musée arabe d’art moderne à Doha, inauguré le 30 décembre 2010, le premier à se manifester sera le nouveau musée Dali de Saint-Pétersbourg (aux Etats-Unis), en présence de l’infante Elena, le 11 janvier, suivi par le Museum of Moving Image à New York (le 15 janvier) puis par le discret musée Mandet de Riom (France) le 21 janvier. Très attendu est le retour du musée du Luxembourg (Paris), siège de rétrospectives très fréquentées, qui s’étrenne avec une exposition Cranach en provenance de Bruxelles (9 février). L’apparition d’un nouveau musée national à Liverpool (consacré à l’histoire de la ville), l’un des plus importants bâtis en Grande-Bretagne depuis un siècle devrait faire du bruit (date à préciser). A New York, le Museum for African Art rouvre en avril sur la Cinquième Avenue après cinq ans de travaux. En revanche, pour le Guggenheim Abu Dhabi, initialement annoncé pour 2011, il faudra s’armer de patience : sa naissance a glissé de deux ans et sera contemporaine de celle du Louvre sous les mêmes latitudes.

BIENNALES

Venise et les autres

La manie des biennales perdure. En cette année impaire, on attend évidemment la nouvelle édition (la 54e) de la doyenne, celle de Venise, qui ouvre le 4 juin aux Giardini, sous la direction du Bice Curiger, du Kunsthaus Zurich. L’une des nouveautés très attendues sera la présence, pour la première fois, d’un pavillon du Vatican. On se sera auparavant ouvert l’appétit avec des scènes « émergentes » à la Biennale de Singapour (13 mars-15 mai) et à celle de Sharjah dans les Emirats (16 mars-16 mai) ou en découvrant les nouveautés américaines à Montréal (1er-31 mai), qui se pose la question : Mallarmé avec son célèbre poème « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard » serait-il à la source de l’art moderne ? La seconde moitié de l’année sera tout aussi riche avec les livraisons, au seul mois de septembre, des Biennales de Lyon, Istanbul et Vancouver, cette dernière explorant l’univers de la performance, qui connaît une véritable renaissance.

ET AUSSI…


22 janvier : Sculpture britannique du XXe siècle à la Royal Academy of Arts (Londres)
26 janvier : Les Esterhazy à la Pinacothèque (Paris)
27 janvier : El Modernismo 1880-1918 à la Fondation de l’Hermitage (Lausanne)
28 janvier : Roy Lichtenstein à l’Albertina (Vienne)
28 janvier : Louis Valtat au musée Paul-Valéry (Sète)
29 janvier : Les Vorticistes à la Fondation Peggy Guggenheim (Venise)
4 février : Der Blaue Reiter à l’Albertina (Vienne)
6 février : Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec au palais Lumière (Evian)
10 février : Cubisme, futurisme au Belvedère (Vienne)
10 février : Degas à l’IVAM (Valence)
21 février : Trônes en majesté au château de Versailles
23 février : Jan Gossaert à la National Gallery (Londres)
1er mars : Chardin au Prado (Madrid)
1er mars : Design britannique au V&A Museum (Londres)
5 mars : Marc Chagall et l’avant-garde russe au musée de Grenoble
8 mars : Héroïnes au Reina Sofia (Madrid)
9 mars : Le paysage à Rome au Grand Palais (Paris)
10 mars : Jean-Louis Forain au Petit Palais (Paris)
12 mars : Dessins de Watteau à la Royal Academy of Arts (Londres)
12 mars : Modern Times à la Neue Nationalgalerie (Berlin)
23 mars : Odilon Redon au Grand Palais (Paris)
25 mars : Les frères Caillebotte au musée Jacquemart-André (Paris)
2 avril : Mouvement esthétique au V&A (Londres)
5 avril : Le jeune Ribera au Prado (Madrid)
7 avril : Charlotte Perriand au Petit Palais (Paris)
9 avril : Wolfli au LaM (Lille)
10 avril : Eloge du doute à la Punta della Dogana (Venise)
20 avril : Rembrandt et la figure du Christ au Louvre (Paris)
22 mai : Brancusi/Serra à la fondation Beyeler (Bâle)