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N° 209 - du 17 mars 2011 au 23 mars 2011


Evsa Model (1899-1976), Sans titre, huile sur toile,, 155 x 245 cm, 1945-1948. Courtesy galerie Keitelman, Bruxelles (exposé à Tefaf, Maastricht)

L'AIR DU TEMPS

Tefaf, la montée en puissance

MAASTRICHT - Les années se suivent et se ressemblent : sous son nom un peu barbare de Tefaf, le rendez-vous des antiquaires de Maastricht continue d’être considéré comme la coupe du monde en la matière. Les plus grands s’y retrouvent après une cooptation sévère et les examens de passage ou vetting pour les objets présentés y sont, dit-on, d’une extrême sévérité, avec 29 comités différents composés de 175 experts. Quelques pièces aux prix astronomiques donnent une idée de l’événement aux néophytes – cette année, la palme revient à un Rembrandt estimé plus de 45 millions d’euros (Portrait d’homme chez Otto Naumann). Cette édition, évidemment préoccupée par la catastrophe japonaise, est un galop d’essai pour le jubilé de l’an prochain. En 2012, pour sa 25e édition, la foire pourra se targuer d’une réussite spectaculaire : être passé d’un événement mineur, en 1988, au statut de référence mondiale, accueillant quelque 260 marchands et 75 000 visiteurs qui s’acquittent de la modique somme de 55 euros (catalogue compris) pour entrer…
• Tefaf Maastricht, du 18 au 27 mars 2011

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EXPOSITIONS


Christ Pantocrator, élément d’une iconostase, Russie du Nord, fin XIIIe-début XIVe siècle, bois, enduit, détrempe, 65 x 42 cm. © Musée national de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

Hymne à l’orthodoxie

AMSTERDAM – Après avoir été malmenée pendant le XXe siècle communiste, la foi orthodoxe effectue un retour impérieux.en Russie, nouant des liens parfois dérangeants avec le nationalisme et la recherche de racines et d’identité (une obsession qui travaille d’autres pays…) L’antenne amstellodamoise de l’Ermitage a fait venir de la maison mère un florilège de ce que la foi a pu produire de plus grandiose, sous un titre sans ambiguïté : « Splendeur et gloire ». Parmi les 300 objets présentés, il y a évidemment des icônes, dont certaines remontent au XIIIe siècle et dont l’une, dédiée à Notre-Dame-de-Kazan, est couverte de cabochons et de pendentifs par Fabergé, mais aussi des fresques, de l’argenterie liturgique, des œufs en porcelaine pour Pâques, des calices et des tabernacles. Plusieurs fragments d’iconostase sont présentés et l’on admirera l’adaptation de l’Eglise aux nécessités du temps avec l’iconostase miniature que le tsar Alexandre Ier emporta avec lui lorsqu’il occupa Paris en 1814…
Splendeur et gloire, art de l’église orthodoxe russe à l’Ermitage Amsterdam du 19 mars au 16 septembre 2011.

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Esprit d’Afrique

BORDEAUX - Frustrée de son exposition Diego Rivera, récemment annulée, la ville du nouveau ministre des Affaires étrangères essaie de se consoler avec une autre rétrospective transocéanique. Celle-ci est consacrée au continent africain. Peut-on appréhender une « pensée africaine » faisant surgir l’invisible dans ses créations plastiques, et se perpétuant sur un millénaire ? C’est le propos ici défendu et la démonstration se bâtit en 200 objets d’époques différentes (à partir d’une statue Soninké de l’an mille), réunis en trois grandes catégories – masques, statues et fétiches. L’occasion de départ est la réouverture des salles que le musée consacre au XVIIIe siècle, lorsque les liens de Bordeaux avec l’Afrique – essentiellement le trafic esclavagiste – représentaient une bonne partie des revenus locaux.
Arts d’Afrique, voir l’invisible au musée d’Aquitaine du 22 mars au 21août 2011.

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Redon, au-delà des fleurs

PARIS – Odilon Redon (1840-1916), maître du symbolisme… Des araignées au fusain, un Pégase noir ou des Chimères, des personnages absorbés, les yeux mi-clos sur un fond trouble, ou observant l’avenir dans une coupe… Pourtant, ce n’est pas ce pan de son art que privilégie le marché mais plutôt ses bouquets de fleurs qui, chose rare, valent plus cher en aquarelle (atteignant quasiment 3 millions d’euros) qu’en peinture à l’huile. L’exposition qui lui est consacrée, la première de cette ampleur à Paris depuis 1956, entend parcourir toute sa carrière, des Noirs des débuts jusqu’aux tendances proto-surréalistes de la fin. On y verra de nombreuses estampes (la gravure était l’une de ses disciplines favorites), et son curieux Livre de raison, dans lequel il a consigné les titres de chacune de ses œuvres. Des prêts du Mobilier national montrent son activité dans le domaine des arts décoratifs tandis que les liens étroits avec son ami Robert de Domecy (avec lequel il voyagea en Italie et dont l’épouse posa plusieurs fois pour lui) revivent dans le grand décor mural du château de Domecy, présenté dans son intégralité.
Odilon Redon au Grand Palais du 23 mars au 20 juin 2011. L’exposition sera présentée au musée Fabre, à Montpellier, du 7 juillet au 16 octobre 2011.

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Ces expositions ouvrent aussi cette semaine…

• PARIS – La rétrospective Miró sculpteur, au musée Maillol, consacrée à l’activité en volume de l’artiste, bénéficie de prêts importants de la fondation Maeght. Du 16 mars au 31 juillet 2011.

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• PARIS - Sous l’égide de Mars présente au musée de l’Armée un florilège des plus belles armures européennes de la Renaissance, provenant de Turin,Dresde ou Vienne. Du 16 mars au 25 juin 2011.

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• PARIS – L’histoire de la Commune est réexaminée à l’Hôtel de Ville sous le titre 1871, Paris capitale insurgée. Du 18 mars au 28 mai 2011.

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VENTES


Lot 21. Grande figure Mezcala. Etat du Guerrero, Mexique, 300 à 100 avant J.-C. Andésite gris-vert, surface brillante. H. 33 cm – L. 14,5 cm. 60 000 - 70 000 €. Courtesy Binoche-Giquello, Paris.

L’énigme des Mezcala

PARIS – Qui étaient les Mezcala ? Le mystère reste presque entier. Cette culture de l’Etat du Guerrero, sur la côte Pacifique du Mexique, n’a pas laissé de monuments et n’a donc que peu intéressé les archéologues. Quelques individus, aux biographies souvent pittoresques, comme le prospecteur écossais William Niven, à la fin du XIXe siècle, ou le géologue milanais, employé de Schlumberger, Carlo Gay, à partir des années 1950 (il en devint l’expert mondial) se sont intéressés à sa sculpture. Elle remonte au premier millénaire avant J.-C., est antérieure à celle des Olmèques, et peut donc prétendre être la toute première du continent américain. Ses analogies fortuites avec l’art cycladique – même goût pour le minimalisme et la géométrie – sont frappantes. Issues du patient polissage de galets, ces pièces de toutes petites dimensions constituent un ensemble unique.
Collection H. Law le 21 mars 2011 à Richelieu-Drouot (Binoche et Giquello SVV), le 21 mars 2011.

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Helena Almeida, Sans titre, 2010, 125 x 135 cm. Courtesy Les Filles du Calvaire, Paris.

Helena Almeida : la danse lente de la vie

Elle fête cette année le 50e anniversaire de sa première exposition collective. Et depuis un demi-siècle, avec une constance rare et qui se préoccupe peu des modes, Helena Almeida (née en 1934) mène une recherche sur la représentation dont elle est le modèle à peu près unique. Utilisant la photographie, des miroirs ou des vitres, qu’elle peut recouvrir de peinture, des draps qu’elle plisse et sur lesquels elle s’allonge, des fils dont elle se coud la bouche ou avec lesquels elle s’attache à son mari (son dernier travail), elle pose au fond la question de la communication, du dialogue, de la place de chacun de nous dans l’espace. Cette petite entreprise « familiale » (c’est son mari qui la photographie systématiquement), minimaliste, qui entretient l’idéal de la « performance », a quelque chose d’épuré, d’essentiel, de lent, qui tranche avec la frénésie de l’art contemporain, de plus en plus tributaire des notions de marché et de productivité…
• Helena Almeida est exposé à la galerie Filles du Calvaire (17 rue des Filles-du-Calvaire, 75003), du 18 mars au 7 mai 2011.

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LIVRES

Monstres dans la nature

En ces périodes de catastrophes et de bellicismes planétaires, voilà une façon originale de convoquer l’horreur et l’inconnu, que l’homme semble à la fois craindre et goûter… Collectées sur la côte Est des Etats-Unis, ces cartes postales délirantes, fruit de montages bien antérieurs à Photoshop, montrent de braves pêcheurs avalés par des truites, des lièvres géants tirant des charrettes, un fermier courageux se mesurant à l’épée avec une sauterelle qui le dépasse d’une tête… Ou encore des ananas gros comme des maisons, des épis de maïs qu’il faut trancher à la scie, des concombres trop volumineux pour entrer dans des wagons de chemin de fer, un moustique charrié par une grue. Un cauchemar issu de l’imagination fertile des producteurs de tall-tale postcards, ou « cartes postales à exagération », tels William H. Martin ou Alfred Stanley Johnson, actifs entre 1908 et 1913. Deux inventeurs bien oubliés dont les visions d’apocalypse semblent pourtant faire écho au spectre bien actuel du cataclysme nucléaire.
Photomontages improbables par Alain Weill, éditions Gourcuff-Gradenigo, 2011, 96 p., 19 €

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BRÈVES

AREZZO – La 1e édition du salon d’art moderne et contemporain Artexpo Arezzo se tient du 17 au 21 mars 2011.

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DUBAI – La 5e édition de la foire d’art contemporain Art Dubai se tient du 16 au 19 mars 2011.

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NEW YORK – L’Asia Week 2011, qui ouvre le 17 mars, propose un programme varié d’expositions et de ventes aux enchères, en différents lieux de la ville.

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NEW YORK – Le salon de photographie AIPAD, réunissant environ 70 marchands, se tient du 17 au 20 mars 2011, au Park Avenue Armory.

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PARIS – Jérôme Clément, ancien président de la chaîne Arte, a été nommé président de la maison de ventes volontaires Piasa.

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ROME – Le Museo della Repubblica Romana e della Memoria Garibaldina rouvre le 17 mars 2011, pour le 150e anniversaire de l’Unité d’Italie, à Porta San Pancrazio.

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