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N° 220 - du 2 juin 2011 au 8 juin 2011


Takashi Murakami, 727-272 (The Emergence of God at the Reversal of Fate) (2008-09), acrylique et feuille d'or sur toile marouflée sur bois. Photo: Marjorie Och (à la Fondation Pinault, Venise).

L'AIR DU TEMPS

Venise, un printemps 54

VENISE – La 54e Biennale de Venise ouvre au public le 4 juin. Comme pour chaque édition, la bataille des chiffres en sera une dimension essentielle : cette mouture, supervisée par Bice Curiger, rédactrice en chef de la revue d’art Parkett, accueille 83 artistes dans son exposition phare, Illuminazioni. La parité n’y est pas de mise puisque les hommes restent majoritaires (51). Du côté des pavillons nationaux, c’est l’explosion : ils sont 89, soit 22 de plus qu’il y a deux ans. Et encore a-t-on dû enregistrer les défections de dernière minute de Bahrein et du Vatican, que l’on attendait pourtant avec une grande impatience. L’Inde, absente depuis trois décennies, revient tandis que l’Arabie saoudite, le Bangladesh, Haïti et Andorre vivent leur baptême du feu. Le pavillon italien fera probablement discuter : il a été coordonné par l’imprévisible Vittorio Sgarbi, ancien ministre et trublion de la culture, qui ne mâche pas ses mots sur l’état de l’art contemporain. Quant au pavillon de Venise, il voit s’associer le vidéaste Fabrizio Plessi et la marque « globale » Louis Vuitton. Autant de thèmes de discussion en germes. Mais que serait une Biennale sans les polémiques ?
La Biennale de Venise se tient du 4 juin au 27 novembre 2011.

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EN DIRECT DE LA 54E BIENNALE DE VENISE

C'est parti !

Nos correspondants à Venise, Preston Thayer et Marjorie Och, nous envoient la quatrième de leur série de dépêches.

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EXPOSITIONS


Canaletto, la Place Saint Marc à Venise vue du nord de la Piazzetta vers le Ouest avec le campanile, avant 1723, huile sur toile, 74 x 96 cm © Sammlungen des Fürsten von und zu Liechtenstein, Vaduz–Vienne.

Les Liechtenstein, collectionneurs au long cours

EVIAN – On connaissait le Lichtenstein comme paradis fiscal ou, accessoirement, comme la patrie d’une fratrie de champions du monde de ski alpin, les Wenzel. Depuis quelque temps, et surtout depuis la réouverture du musée Lichtenstein à Vienne, en 2004, le tranquille duché a recouvré une réputation qui lui convient tout aussi bien – celle d’un centre d’art unique possédant une collection princière exceptionnelle, enrichie de façon ininterrompue de la Renaissance jusqu’à nos jours. Après l’exposition avortée de Londres, l’an dernier, quelques-unes de ses perles font enfin le voyage jusqu’à nous. Le palais Lumière présente une centaine d’œuvres, dont des Bruegel, des Rembrandt, des Rubens, des Canaletto, parfois de grande dimension, et une belle sélection d’Amerling, artiste phare du Biedermeier. Les sculptures ne sont pas oubliées – ni, et c’est peut-être la partie la plus inattendue de l’exposition – le mobilier avec un somptueux cabinet de pierres dures de Melchior Baumgartner.
Splendeurs des collections princières du Liechtenstein au palais Lumière, du 4 juin au 2 octobre 2011.

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David Batchelor, Brick Lane Remix I, 2003, étagères, boîtes lumineuses, lumière fluorescente, vinyl, acrylique, câbles, prises électriques, dimensions variables. Courtesy the Saatchi Gallery, London © David Batchelor, 2003

Sculpture d’avenir

LONDRES – A quoi ressemblera la sculpture de demain ? Du figuratif ? De l’abstrait ? Du monumental ? Du microscopique ? Un peu de tout à la fois, probablement. C’est en tout cas ce qui ressort du bilan établi par la Saatchi Gallery, qui mêle aussi bien les écrans de télévision de David Batchelor que les constructions en mousse de polyuréthane de Sterling Ruby, les montagnes de poussière de Peter Buggenhout ou les personnages réalistes et gigantesques de Martin Honert. On dit que la sculpture n’intéresse plus le grand public. En réalité, dès qu’elle prend l’aspect d’installations spectaculaires, elle impressionne, soulève la polémique (on le voit à Versailles avec Bernar Venet) et attire les visiteurs. Une équation qui devrait permettre à la galerie de Charles Saatchi d’approcher ses impressionnantes fréquentations passées (plus de 550 000 entrées pour British Art Now en 2010).
The Shape of Things to Come : New Sculpture à la Saatchi Gallery, du 27 mai au 16 octobre 2011.

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Révolution russe en 3D

MADRID – Les années qui précèdent et qui suivent la Révolution sont en Russie d’une créativité unique : rayonnisme, suprématisme, constructivisme sapent les fondements de l’art classique et font apparaître des artistes comme Malevitch, Lissitsky, Tatlin, Rodchenko ou Gontcharova. Les liens entre art et architecture sont plus forts qu’ils ne l’ont jamais été : on crée des bâtiments éloignés de l’«esthétique bourgeoise», où les formes pures sont privilégiées. Les photographies de l’époque, les grandes maquettes récentes (le monument à la IIIe Internationale par Tatlin, le club Roussakov et sa propre maison, par Melnikov, le prouvent ici en dialoguant avec les tableaux et les dessins. C’est encore une fois la collection Costakis, réunie dans les années 1960 par un attaché d’ambassade avisé à Moscou, qui sert de socle à cet accrochage. Présentée de façon permanente à Thessalonique, elle comprend les noms les plus fameux de ces décennies. Son fonds est complété par des prêts du musée d’Architecture de Moscou, l’objectif étant de montrer que changer le monde, à l’époque, passait autant par l’architecture que par l’art.
Construir la revolución, arte y arquitectura en Rusia 1915-1935 au Caixa Forum, jusqu’au 18 septembre 2011.

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Artaujourdhui vous conseille aussi ces expositions…

• BÂLE – L’artiste Francis Alÿs est obsédé par la sainte romaine Fabiola, patronne des divorcés. Il a répété son image à l’infini dans une exposition présentée à la fondation Schaulager hors les murs (Haus zum Kirschgarten). Jusqu’au 27 août 2011. Du 2 au 5 juin, les Fabiola entrent gratis.

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• BRUXELLES – Bozar présente quatre décennies de photographies de paysage signées Jeff Wall, mises en regard avec des œuvres qui l’ont inspiré. Du 27 mai au septembre 2011.

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VENISE – Sous le titre à rallonge Permanently becoming and the architecture of seeing, le musée Correr dédie une rétrospective à Julian Schnabel. Du 4 juin au 27 novembre 2011.

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VENTES


Lot 10, Cercle de Carl HUBER (1839-1896), Nu orientaliste, 1875, tirage albuminé d'après négatif verre au collodion, 255 x 199 mm. Estimation : 15 000 - 20 000 €. Courtesy Beaussant-Lefèvre, Paris.

Au temps des daguerréotypes

VENTES – Plus l’on remonte vers les débuts de la photographie, plus les images coûtent cher. Cette loi n’est pas immuable mais se vérifie assez bien dans les estimations de cette vente de photographies anciennes. Les daguerréotypes de Choiselat et Ratel, datés de 1844 (l’église Saint-Sulpice à Paris), sont notés jusqu’à 50 000 €. Un beau panorama de Baalbeck par Gustave Le Gray, réalisé en 1860 puis mis en couleur avec de la peinture à l’huile est attendu à 25 000 € et l’impressionnant Palais des Nonnes à Chichén Itza par l’explorateur-aventurier Désiré Charnay à 20 000 €. On verra aussi de superbes études de fleurs par Adolphe Braun et Charles Aubry et des choses encore plus étranges, comme un cadavre mis en scène pour une Crucifixion (par Adolphe Braun, 2000 €) ou Gaudi faisant poser cinq malheureux modèles attachés à une colonne pour bien visualiser la Passion du Christ…
• Photographies du XIXe siècle, collection Pierre-Marc Richard le 8 juin 2011 à Drouot-Richelieu (SVV Beaussant-Lefèvre).

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE

Michal Rovner : une autre lecture du Proche-Orient

Au Louvre, qui donne toujours plus d’espace aux artistes contemporains, après les grands blocs de Tony Cragg, c’est l’artiste israélienne Michal Rovner (née en 1957) qui est à l’honneur. Ses installations ont une dimension politique évidente. Dans la salle des antiquités orientales, elle ajoute une strate à l’histoire en projetant ses images sur les stèles et les sculptures d’il y a trois mille ans. Dans la cour Napoléon, ses deux bâtiments éphémères ont une signification symbolique : ils ont été construits, par des maçons de toutes les communautés, à partir des pierres de maisons abandonnées en Cisjordanie, à Gaza ou à Jérusalem. Le résultat n’est pas très éloigné de celui que produisaient ses boîtes de Petri, où s’agitaient des micro-organismes que l’on ne reconnaissant comme nos semblables qu’après une longue observation : le recul, la distance rendent encore plus incompréhensibles et absurdes les ressorts de la violence humaine.
• Michal Rovner au musée du Louvre jusqu’au 15 août 2011.

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LIVRES

Gallimard centenaire

En 1911 naissaient les Editions de la Nouvelle Revue française. Un homme-orchestre est à la manœuvre, qui donnera vite son nom à la nouvelle maison d’édition : Gaston Gallimard. Cent ans après avoir été porté sur les fonts baptismaux, Gallimard reste le premier éditeur indépendant de France et arbore un fonds unique de 40 000 titres. Ce catalogue, qui accompagne une exposition rétrospective (à la Bibliothèque nationale de France, jusqu’au 3 juillet 2011), se veut à la fois album photo (d’André Gide à Le Clézio en passant par Foucault et Modiano), précis historique (le développement à l’international, les aventures des Temps modernes et de la Pléiade, etc. ) et manuel d’interprétation – avec notamment des fac-similés de passionnantes fiches de lecture signées Malraux, Queneau ou Camus ou de listes de titres pour des ouvrages en traduction. Pour Gone with the wind de Margaret Michell, c’est Jean Paulhan qui décroche la palme avec l’imparable Autant en emporte le vent
Gallimard, 1911-2011. Un siècle d’édition, sous la direction d'Alban Cerisier et Pascal Fouché, Gallimard, 2011, 408 p., 49 €.

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BRÈVES

• BARCELONE – Le Palau Guell, une des œuvres initiales d’Antoni Gaudi, a été rouvert au public le 26 mai 2011 après 7 ans de restauration.

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• HONG KONG – 25 toiles de Chang Dai-Chien (1899-1983), estimées 17 millions $, ont été adjugées pour 87 millions $ par Sotheby’s le 31 mai 2011.

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• LE CAIRE – Selon la BBC, qui a cofinancé les recherches, des images satellitaires de la NASA auraient révélé l’existence de 17 pyramides enterrées en Egypte.

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• MADRID – Le 14e festival Photo España se tient du 1er juin au 24 juillet 2011 avec un programme de 68 expositions.

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• NEW YORK – Le projet du futur Whitney Museum, qui va s’installer en 2015 dans un bâtiment dessiné par Renzo Piano, a été officiellement lancé le 24 mai 2011.

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• PARIS – La manifestation Nocturne Rive droite, avec ouverture des galeries d’art du quartier de l’Elysée jusqu’à 22 heures, se tient le 4 juin 2011.

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