ArtAujourdhui.Hebdo

Picasso en Palestine

Ramallah, sa Muqata’a (siège de l’Autorité palestinienne), ses ONG, son sarcophage de Yasser Arafat, son glacier Rukab proposant des cornets à la gomme arabique depuis 1941… et son Picasso. A quelques semaines d’un possible vote de l’ONU sur la reconnaissance d’un Etat palestinien, l’actuelle capitale de l’Autorité veut oublier un moment les checkpoints, les documents d’identité, le mur de 700 km et rêver à un autre futur, « normal », où l’on pourrait voir des expositions comme à Paris, Londres ou Milan. Amener un Picasso à Ramallah a quasiment été conçu comme une performance : la toile a été prêtée par le Van Abbemuseum et tout son trajet, de Rotterdam à Tel-Aviv puis Ramallah en passant par le fameux checkpoint de Kalandia, a été filmée pour nourrir un futur documentaire. C’est dans les locaux de l’académie des beaux-arts que ce Buste de femme de 1943 va être exposé à partir du 24 juin sous bonne garde. Entrée gratuite : dans une ville où il n’existe qu’un musée et qu’une galerie d’art contemporain (Al-Mahatta), l’arrivée du premier Picasso jamais vu en Palestine est une affaire nationale. La preuve : elle éclipse même le match qualificatif du 29 juin contre l’Afghanistan pour la prochaine coupe du Monde de football…
• Picasso in Palestine à l’International Academy of Art Palestine, du 24 juin au 20 juillet 2011.

Le site du Van Abbemuseum

Le club des saints

LONDRES – Au Moyen Age, au même titre que le sel, la soie ou l’alun, les reliques religieuses étaient l’un des commerces les plus lucratifs. Censés protéger contre d’innombrables maux et donner du prestige à leurs possesseurs, ces ossements de saints, ces épines de la couronne du Christ, voire ces gouttes de lait de la Vierge, appelaient des reliquaires élaborés, parfois véritables chefs-d’œuvre d’orfèvrerie à l’image de celui de saint Baudime, qui quitte exceptionnellement Saint-Nectaire. Le British Museum en a réuni un large choix, comprenant ceux de saint Marc (à Venise) et de saint Thomas Becket (à Canterbury). L’appétit médiéval pour ces viatiques eut pour conséquence une multiplication inédite : certains saints populaires étaient dotés de plusieurs bras ou d’une dentition nombreuse, éparpillés à travers toute l’Europe…
• Treasures of heaven au British Museum, du 23 juin au 9 octobre 2011.

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Sur la route de Winnipeg

PARIS - Winnipeg : la destination la plus improbable pour un voyage d’agrément… Au milieu des grandes plaines canadiennes, on y pâtit de chaleurs étouffantes l’été et d’un froid polaire en hiver quand soufflent les vents du Nord. Il se passe pourtant des choses dans la capitale du Manitoba : c’est ce que se propose de montrer cette exposition originale de la Maison rouge, première d’une série qui s’intéresse à la périphérie et non aux capitales de l’art contemporain. Ceux qui ont vu Winnipeg mon amour, le film de Guy Maddin où il est question de spiritisme, de vieillards jouant au hockey, de grande évasion de bisons, de chevaux pris dans la glace comme dans Kaputt de Malaparte, imagineront sans peine la capacité de délire et d’invention de cette métropole des céréales. En peinture, vidéo ou installations, les artistes présentés sont là pour le prouver : le déjà reconnu Marcel Dzama mais aussi Wanda Koop, Bonnie Marin, Paul Butler et ses Collage Parties, Guy Maddin avec une série de nouveaux courts-métrages et bien d’autres.
• My Winnipeg à la Maison rouge du 23 juin au 25 septembre 2011. L’exposition sera présentée au Miam de Sète du 5 novembre 2011 au 20 mai 2012 puis au Plug-in ICA de Winnipeg à l’été 2012.

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Cubisme Gris

SÈTE – Il est l’un des représentants les plus connus du cubisme « synthétique », cette deuxième phase du mouvement lancé par Braque et Picasso. Né dans une famille nombreuse à Madrid, José Victoriano González-Pérez (1887-1927) s’installe à Paris en 1906 et prend alors son pseudonyme. Il y collabore à des revues satiriques comme l’Assiette au beurre. L’exposition ne s’attarde guère sur ces débuts : débutant avec un Livre de 1911, elle s’intéresse à l’artiste lorsqu’il entre dans la confrérie cubiste, à laquelle il donnera un tour plus lumineux (il délaisse les tons gris et bruns pour des couleurs plus vives) et plus architectural. L’exposition, qui rassemble quelque cinquante toiles, accorde une attention particulière aux « rimes plastiques », des œuvres des années 1920-25, où il joue des correspondances de formes entre des objets tout à fait distincts.
• Juan Gris, rimes de la forme et de la couleur au musée Paul Valéry, du 24 juin au 31 octobre 2011.

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Pot-pourri à Cheverny

CHEVERNY- La vente annuelle au château de Cheverny est le sommet de la saison pour la maison Rouillac (qui vient d'établir un record mondial pour une photo de Gustave Le Gray). On y a vu de fort belles enchères, la plus élevée concernant, en 2002, un portrait de Washington par Charles Wilson Peale (4,4 millions €). Cette année 2011 ne faillit pas à la tradition : 402 lots seront mis en vente en deux jours avec un spectre très large de spécialités, des tapisseries d’Aubusson aux bronzes de Pierre-Jules Mène, de l’art islamique à Georges Méliès. Parmi les points forts, un ensemble de verrerie Art nouveau, un manuscrit andalou de 1295, la colossale carte de France dressée par Cassini en 185 feuilles sous les Lumières, un étonnant buste votif anatomique provenant de la Rome du IIe siècle avant J.-C ou encore une série de vingt dessins de Giacometti. Ceux-ci, datant des années 1930, avaient été offerts par l’artiste à Tériade, l’ami de toujours, et sont des variations sur des bustes égyptiens du Louvre ou sur la Crucifixion de Cimabue.
• Vente à l’Orangerie du château de Cheverny (SVV Rouillac) les 26 et 27 juin 2011, Rouillac

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Les grandes diagonales de Bernard Plossu

Quelques contrées sont indissolublement liées au nom du photographe Bernard Plossu (né en 1945), qui découvrit sa vocation lors d’une traversée du Sahara avec son père dans les années cinquante : le Mexique, la côte Ouest des Etats-Unis, l’Afrique noire, les déserts. Mais ce photographe voyageur, d’abord connu pour ses photos couleur grand angle puis capable de s’exprimer dans le grain du noir et blanc, n’aime pas les chasses gardées. Son goût du travelling peut l’amener à se pencher sur l’intimité de sa famille, sur les autobus de Marseille ou sur les manifestations de la foi autour de la Méditerranée. Dans cette exposition, son voyage en des lieux inattendus – Murcie, Lublin, le parc Montsouris, Vitré ou Anvers - est accompagné de poèmes de Juan Manuel Bonet, également grand arpenteur du monde, qui fut directeur de l’IVAM de Valence et du musée Reina Sofía à Madrid.
• Bernard Plossu est exposé dans le cadre de Photo España à la galerie José R. Ortega (Villanueva 42, Madrid) jusqu’au 14 juillet 2011.

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Le Lorrain, champion sur papier

De Claude, dit le Lorrain, on connaît évidemment les grands paysages ou les ports sous une lumière rasante. On connaît moins ses dessins, dont on dit qu’il n’aimait guère se séparer, même face à des sollicitations venues de haut (une lettre au cardinal Leopoldo de’ Medici en 1662 en fait foi). Ce catalogue, qui accompagne une exposition au Louvre (basée sur la collection du musée parisien et sur celle du musée Teylers, à Harlem, le plus ancien musée public des Pays-Bas), en montre un fonds très riche. La fascination de l’artiste pour les troncs, les feuillages, les touffes d’herbe est rendue avec une science admirable. Le Lorrain maîtrisait des techniques variées, sophistiquées et jouait de sa connaissance des différents supports (papier ivoire, bleu, à trame cannelée, etc) et instruments (pierre noire, graphite de Cumberland, encre brune). L’analyse montre qu’il utilisait les filigranes dans ses compositions et savait prévoir l’oxydation des encres métallogalliques (brunes mais virant au noir avec le temps). Un vrai motif de réflexion : comment, trois siècles avant l’ordinateur et Illustrator, arrivait-on à produire une telle variété d’effets ?
• Claude Gellée, dit le Lorrain, Le dessinateur face à la nature, sous la direction de Carel van Tuyl van Serooskerken et Michiel C. Plomp, coédition Somogy / musée du Louvre, 2011, 312 p., 29 €.

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NOUVELLES SALLES PRECIOSA ET VERRES

BRUXELLES - Le Musée du Cinquantenaire inaugure une nouvelle salle dédiée aux petits accessoires précieux et élégants - drageoirs, boîtes à mouche ou éventails - qui firent l'objet aux XVIIIe et XIXe siècles d'un véritable phénomène de mode. Un autre espace est dédié à cinq siècles de verrerie.

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