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N° 224 - du 30 juin 2011 au 6 juillet 2011


Enrique Metinides, Sans titre, Stade Torreo, Mexico, 1971. « Je voulais savoir comment c'est, de mourir », admet Antonio N., 45 ans, après avoir été dissuadé de sauter par deux secouristes. Avec l'aimable autorisation de l'artiste © Enrique Metinides, Mexique (exposition aux Rencontres d'Arles)

L'AIR DU TEMPS

La fameuse invasion d’Arles par les Mexicains

ARLES – Les relations entre la France et le Mexique, qui n’étaient pas cordiales depuis l’affaire Cassez et l’annulation de l’Année du Mexique en France, risquent de connaître un nouveau coup de froid avec le duel pour la direction du Fonds monétaire international, dont l’issue vient d’être communiquée. Heureusement, l’art permet de surmonter bien des malentendus… Les Rencontres de la photographie le prouvent en maintenant leur programmation initiale : le Mexique est à l’honneur ! A côté d’images fortes de la Révolution, on s’intéressera aussi aux reportages de Maya Goded sur la frontera, à l’extraordinaire carrière d’Enrique Metinides, qui a traqué les faits divers pendant un demi-siècle, ou à cette redécouverte stupéfiante d’il y a quelques années, enfin visible dans son intégralité : la « valise mexicaine » de Capa, contenant 4500 négatifs sur la Guerre d’Espagne du célèbre reporter mais aussi de sa compagne Gerda Taro et de Chim, cofondateur de l’agence Magnum. On la croyait égarée et elle a miraculeusement réapparu à Mexico. Vive le Mexique !
Rencontres d’Arles, du 4 juillet au 18 septembre 2011 (47 expositions accompagnées de nombreux débats, rencontres, projections).

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EXPOSITIONS


Marcin Maciejowski, Les jeunes ne veulent ni étudier ni travailler, 2000, huile sur toile, 112 x 125,5 cm. ING Polish Art Foundation, Varsovie.

Dernières nouvelles de Pologne

BRUXELLES – Où en est l’art contemporain polonais ? C’est ce que propose d’étudier Bozar, à l’occasion des six mois de présidence polonaise de l’Union européenne (à partir du 1er juillet 2011). Si les performances loufoques de Pawel Althamer ou les sculptures de Miroslaw Balka (qui a fait l’objet d’une exposition au Turbine Hall de la Tate Modern en 2009) sont connues en dehors des frontières, il n’en va pas de même pour l’essentiel de la scène artistique, qui a vécu plusieurs bouleversements en deux décennies, de la chute du communisme à l’entrée dans l’Europe. Sous l’égide des grands Bruno Schulz et Tadeusz Kantor, beaucoup des artistes exposés (Maciej Kurak, Marcin Maciejowski, etc.) jouent de l’ironie et de l’absurde. Preuve que les nouvelles pratiques sont aussi à l’honneur du côté de Varsovie, Cracovie et Lodz, le graffiteur Mariusz Waras a créé une fresque pour l’occasion.
The Power of Fantasy à Bozar jusqu’au 18 septembre 2011

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Antonio López, Homme et femme, 1968-1994, bois polychrome (homme : 195x59x46 cm, femme : 169x42x38 cm. Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid. © Antonio López, VEGAP, Madrid, 2011.

Le retour d’Antonio López

MADRID – Antonio López (né en 1936) est la grande attraction de l’été : l’exposition que lui consacre le musée Thyssen-Bornemisza clôt seize ans d’attente. Considéré comme le dernier grand peintre réaliste espagnol, López tire ses sujets du quotidien le plus banal : un réfrigérateur, une salle de bains, un terrain vague, un cognassier dans le jardin. Capable de planter son chevalet pendant des jours sur la Gran Vía, il a réalisé des paysages urbains d’une densité rare et d’un coloris délicat (il fut pendant les années soixante responsable de la préparation des couleurs à l’académie de San Fernando, à Madrid). On lui doit aussi des sculptures – dont un couple nu qui avait beaucoup fait gloser lors de sa présentation dans sa précédente rétrospecive au Reina Sofía et qui lui a demandé des décennies de travail et de repentirs (1968-1994). Près de 200 œuvres sont présentées, couvrant un demi-siècle d’activité.
Antonio López au musée Thyssen-Bornemisza, du 28 juin au 25 septembre 2011.

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Antonio Chillida, Deseoso, 1954. Fer forgé ; 95.5 x 42 x 53 cm. Colección de Arte Contemporáneo Fundación « la Caixa », Barcelone © Zabalaga-Leku, Adagp, Paris 2011, Archivo fotogràfico. Colección de Arte Contemporáneo Fundación « la Caixa »photo Gasull Fotografia.

Chillida, homme de fer

SAINT-PAUL-DE-VENCE – C’est une histoire de fidélité: Antonio Chillida (1924-2002) a été le plus jeune artiste exposé lors de l’inauguration de la fondation Maeght en 1964. Près d’un demi-siècle plus tard, alors qu’il est lui-même décédé et que son parc de sculptures au pays Basque espagnol est en difficulté (ouvert en 2000 près de San Sebastián, il est fermé au public depuis le 1er janvier 2011), ce grand ami des Maeght bénéficie d’une grande rétrospective en 150 œuvres. On y voit évidemment les monumentales Stèles et Enclumes en fer de ce « sculpteur devenu forgeron » (selon les mots de Gaston Bachelard), qui a toujours accordé beaucoup d’importance à la création pour l’espace public. Mais aussi toutes les autres facettes de son art : dessins, terres chamottées, reliefs en bois, Torse en pierre, Hommage à la mer en albâtre jusqu’aux dessins des dernières années, baptisés Gravitations, des encres sur papiers découpés.
Antonio Chillida à la fondation Maeght, du 26 juin au 13 novembre 2011

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Ces expositions ouvrent également cette semaine…

• BARCELONE - Dévorer Paris : c’est le titre choisi par le musée Picasso pour exposer la campagne triomphante de l’artiste espagnol en terre de France de 1900 à 1907. Du 1er juillet au 16 octobre 2011.

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• LEWARDE (France) – La mine, qui a tant marqué le paysage français – dans le Nord, en Lorraine, voire en Provence (Carmaux) – n’est plus qu’un lointain souvenir. Au Centre historique minier, Esprit mine le fait revivre à partir d’œuvres d’art inspirées par cet univers, d’Augustin Lesage à Bertille Bak. Du 1er juillet au 31 décembre 2011.

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• LONDRES – La photographie hongroise au XXe siècle ? Il s’agit de Brassaï, Capa, Kertész, Moholy-Nagy, Munkacsi… Des auteurs majeurs exposés à la Royal Academy of Arts. Du 30 juin au 2 octobre 2011.

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VENTES


Lot 221 : rare ensemble des dix huit boutons d'un Habit d'homme de qualité, fin XVIII e siècle, monture en cuivre, miniatures sur ivoire représentant en trompe-l'oeil 36 cartes à jouer. Estimation : 4500 €. Courtesy Coutau-Bégarie, Paris.

Petits papiers

PARIS - Les vacances arrivent, source de dépenses… Quelles ventes permettent de se faire plaisir à petit prix? Celles que l’étude Coutau-Bégarie consacre aux étoffes et aux papiers peints rentrent parfaitement dans cette catégorie. S’il faut prévoir quelque 5000 € pour les lots les plus prisés (un livre d’heures tissé et une série de boutons d’homme du XVIIIe siècle avec miniatures sur cuivre), la plupart seront accessibles pour dix ou cent fois moins. Des paravents japonais à quatre feuilles 1930, des éventails 1900, des toques de plumes du Printemps iront « chercher » dans les dizaines d’euros. De quoi se constituer des décors ou des travestissements à peu de frais. Le sécularisation de la société met à portée de bourse des chasubles 1900 ou – accessoire désormais exotique - des capes de statue de la fin du XIXe siècle. Ce sera aussi l’occasion de se remeubler avec des rouleaux de papier peint Nobilis à motif d’oiseaux exotiques ou avec des motifs « au chinois » inspirés de Pillement. Un tour du monde économique avant le grand exode estival…
Etoffes, papiers peints et costumes anciens le 1er juillet 2011 à Richelieu-Drouot (Coutau-Bégarie SVV).

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


François Rouan, Odalisque Flandres 17, 2011. Peinture à la cire sur toiles tressées, 169,5 x 145 cm. Collection particulière. © Adagp, Paris 2011,

Les tressages de François Rouan

De Supports/Surfaces à Matisse… François Rouan, né en 1943, s’est d’abord fait connaître par sa communauté de pensée avec Viallat ou Dezeuze, animateurs du groupe Supports/Surfaces, qui remettaient en cause la toile traditionnelle. Elaborant sa propre technique dite de tressage, où il combine des bandes de papier qui font office de fils de chaîne et de trame, Rouan n’a jamais cessé d’être proche d’artistes comme Matisse ou Hantaï. Le premier est une influence marquante depuis ses tout premiers « papiers découpés » des années 1965-66. Quarante années d’évolution, où se croisent désormais la vidéo, la photographie, le dessin, montrent que la figure, sans jamais devenir pleinement reconnaissable, est de plus en plus tapie dans ces combinaisons complexes de couleurs et de découpes.
• François Rouan est exposé au musée départemental Matisse (au Cateau-Cambrésis), du 3 juillet au 18 septembre 2011.

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LIVRES

Fabius, l’autre

Tout le monde connaît Laurent, jeune ministre prodige de Mitterrand puis Président de l’Assemblée nationale. Pourtant, pendant longtemps, chez les Fabius (un patronyme choisi au début du XIXe siècle, au moment où les Juifs de France doivent s’enregistrer à l’état-civil) c’est son grand-père Elie qui a été le plus renommé. Cet antiquaire né en 1864 et mort en 1942, juste à temps pour voir sa boutique « aryanisée » et son fonds dispersé à Drouot, a posé les bases d’une dynastie de marchands, qui continue son activité au 152, boulevard Haussmann. L’ouvrage passe en revue les grands moments de cette activité, marquée par un goût particulier pour le XIXe siècle et une véritable redécouverte du Second Empire – Elie Fabius s’illustrera notamment à la vente Farnborough en 1927, dispersant les biens de l’impératrice Eugénie. Barye, Carpeaux, Winterhalter sont quelques-uns des noms dont il se fera une spécialité, à côté des souvenirs de Napoléon ou de La Fayette. En 1974, la vente par l’un de ses descendants d’une Madeleine de Georges de La Tour à un musée américain provoquera une levée de boucliers et l’accusation de brader le patrimoine national…Le livre est un complément indispensable pour les spectateurs de la vente du fonds Fabius, les 26 et 27 octobre 2011, à Paris, par l’intermédiaire des maisons Piasa et Sotheby’s.
Un marchand entre deux Empires, Elie Fabius et le monde de l’art par Olivier Gabet, Skira Flammarion, 2011, 160 p., 35 €.

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BRÈVES

BARCELONE – Le festival du design FadFest se tient jusqu’au 15 juillet 2011.

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BIARRITZ – La Cité de l’océan, dessinée par Steven Holl Architects, a été inaugurée le 25 juin 2011.

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BRUXELLES – San Sebastián, en Espagne, et Wroclaw, en Pologne, ont été nommées capitales européennes de la culture 2016.

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ORNANS – Le musée Gustave Courbet est inauguré le 1er juillet 2011.

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PARIS – L’Unesco a inscrit 25 nouveaux sites sur la liste du patrimoine mondial, dont la cathédrale de León au Nicaragua, les paysages des Causses en France ou l’usine Fagus d’Alfeld en Allemagne.

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PÉKIN – Selon des informations publiées sur le site de la BBC, les autorités chinoises imposeraient 1,9 millions $ de redressement fiscal à l’artiste Ai Weiwei.

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