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N° 226 - du 8 septembre 2011 au 14 septembre 2011


Alexander Deineka, le Bassin du Don, 1947, Galerie Trétiakov, Moscou (exposition à la Fondation March, Madrid)

L'AIR DU TEMPS

50 expositions à ne pas manquer cet automne !

Chaque rentrée apporte son lot d’expositions phares. Malgré la crise, l’automne 2011 ne faillira pas à la règle en Europe, avec des superstars comme Léonard de Vinci, Giacometti et Munch, qui mèneront une rude concurrence à de grandes figures ou des mythes de l’histoire comme Alexandre le Grand, Pompéi et Alice au pays des merveilles. Toute sélection est inévitablement incomplète et cette liste de rendez-vous est appelée à être enrichie et commentée au cours des mois à venir. En attendant, bonne(s) visite(s) !

MAÎTRES ANCIENS


Fra Angelico, le Couronnement de la Vierge © 2010. Photo Scala, Florence. Courtesy Ministero Beni e Attività Culturali (exposition au musée Jacquemart-André, Paris).

De Fra Angelico à Léonard de Vinci

L’exposition la plus attendue est probablement celle que la National Gallery de Londres consacre au génie florentin, Léonard de Vinci (9 novembre), en phase surprenante avec l’actualité puisqu’une œuvre vient de lui être nouvellement attribuée, un fait rarissime. A Berlin, le Bode-Museum a tiré le premier avec ses Visages de la Renaissance, chefs-d’œuvre du portrait italien (depuis le 25 août) où figure justement un Léonard, la célèbre Femme à l’hermine, en provenance de Cracovie. A Paris, c’est le délicat Fra Angelico qui va faire revivre la première Renaissance florentine (23 septembre, musée Jacquemart-André) tandis que l’âge d’or du XVIIe siècle hollandais sera incarné dans les 57 tableaux de la Collection Kremer (27 octobre, Pinacothèque). A Madrid, établissant un pont entre deux disciplines, Architectures peintes montre comment les peintres ont représenté l’architecture, du XIVe au XVIIIe siècle (18 octobre, musée Thyssen-Bornemisza et Caja Madrid). Un peu plus tardif et trop sous-estimé, Louis-Léopold Boilly est un excellent mémorialiste de la fin de l’Ancien Régime (4 novembre, Palais des Beaux-Arts, Lille). Une époque dont l’exposition Casanova, la passion de la liberté (15 novembre, Bibliothèque nationale de France) présentera une autre vision, à partir du manuscrit des célèbres Mémoires, récemment acquis.

XIXe-XXe SIÈCLES


Salvador Dalí, Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme-grenade, une seconde avant l’éveil, 1944. Huile sur bois, 51 x 41 cm, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid. © Salvador Dalí, Gala-Salvador Dalí Foundation / 2011, ProLitteris, Zurich (exposition à la Fondation Beyeler, Bâle).

Munch, Dali ou Cézanne ?

Le goût délicieux de la décadence – peut-être un clin d’œil à notre période troublée ? C’est en tout cas ce que l’on attend de Beauté, morale et volupté dans l’Angleterre d’Oscar Wilde (13 septembre, musée d’Orsay, Paris), quelques jours avant de s’enfoncer dans le monde oppressant de Edvard Munch (21 septembre, Centre Pompidou, Paris), dans les architectures visionnaires de John Martin (21 septembre, Tate Britain) ou dans l’univers d’ Alice au pays des merveilles (4 novembre, Tate Liverpool). Les entrechats de Degas et le ballet apporteront un peu de légèreté à cette rentrée (17 septembre, Royal Academy of Arts, Londres) tout autant que l’atmosphère des Années folles à Paris (11 septembre, Palazzo dei Diamanti, Ferrare) Les avant-gardes du tournant du siècle bénéficient d’une avalanche de rétrospectives. Le Symbolisme en Italie est ausculté au Palazzo Zabarella de Padoue (1er octobre), que l’on pourra compléter par Klimt-Hoffman (25 octobre, Belvedere, Vienne), rapprochement entre un peintre-icône et un grand architecte, ou par les efflorescences de Jacques Gruber (16 septembre, galeries Poirel, Nancy). De son côté, l’expressionnisme pourra être étudié dans Espressionismo à la Villa Manin, près de Venise (24 septembre) aussi bien qu’à la Pinacothèque de Paris qui montre Expressionnismus & Expressionismi (13 octobre). Dali, Magritte, Miro, le Surréalisme à Paris devrait faire salle comble à la fondation Beyeler (2 octobre, Bâle). Lui fera écho L’aventure des Stein, qui présente l’implication d’une célèbre fratrie dans la saga de l’art moderne (2 octobre, Grand Palais, Paris). Dans la liste des rétrospectives individuelles déjà un peu déflorée plus haut, il convient de citer Cézanne et Paris (12 octobre, musée du Luxembourg, Paris), Lanskoy (24 septembre, LaM, Villeneuve d’Ascq) et un autre représentant de l’art russe, symbole du réalisme soviétique, Alexander Deineka (7 octobre, Fondation March, Madrid).

ART CONTEMPORAIN


Alighiero e Boetti, Aerei, 1989, aquarelle, 3 éléments de 150 x 100 cm, Carmignac Gestion Foundation © Alighiero Boetti by SIAE/VEGAP, 2011 (exposition au musée Reina Sofía, Madrid).

Entre Baselitz et Tacita Dean…

A Londres, le Victoria & Albert Museum poursuit sa série d’expositions sur les grands mouvements du XXe siècle : cette année, c’est le Postmodernisme, qui est décortiqué (24 septembre). Les rétrospectives consacrées à de grandes figures de l’art actuel offrent un balayage très large, des années de jeunesse de Barry Flanagan (27 septembre, Tate Britain, Londres) à la sculpture de Georg Baselitz (30 septembre, Musée d’art moderne de la Ville de Paris). Londres occupe une position de premier choix avec Gerhard Richter (6 octobre, Tate Modern), Grayson Perry (6 octobre, British Museum) et Tacita Dean, qui est l’artiste choisie pour les célèbres Unilever Series de la Tate Modern (11 octobre). Parmi les personnalités récemment disparues, le Reina Sofía de Madrid se penche sur Alighiero e Boetti (4 octobre) tandis que le Centre Pompidou offre un accueil enthousiaste à la dame aux petits pois, Yayoi Kusama (10 octobre, Paris) avant de s’intéresser à la place de la danse dans l’art contemporain (23 novembre, Danser sa vie). Une autre grande dame, décédée l’an dernier, est fêtée à la fondation Beyeler, à Bâle : Louise Bourgeois (3 septembre).

PHOTOGRAPHIE


Maurice Denis, Anne-Marie, Bernadette et Noëlle sous une arcade, Bologne, 1907. Musée d’Orsay, Paris, don de Mme Claire Denis par l'intermédiaire de la Société des Amis du Musée d’Orsay, 2006, c/o Pictoright Amsterdam, 2011 (exposition au musée Van Gogh, Amsterdam).

Lewis Hine, Diane Arbus ou Photoquai…

Novembre est une date importante pour le secteur, avec le rendez-vous de Paris Photo (10-13 novembre), centré cette année sur la photographie africaine. Sans attendre aussi longtemps, on pourra redécouvrir les images d'un pionner du photojournalisme, Lewis Hine (7 septembre, Fondation Cartier-Bresson, Paris) ou profiter de l’offre pléthorique du festival Photoquai, éparpillé entre le musée du quai Branly et divers sites (13 septembre, Paris). La Maison européenne de la photographie ouvre sa saison avec Martine Franck (4 octobre, Paris). Au Jeu de paume, après Claude Cahun, c’est une autre femme qui sera à l’affiche : Diane Arbus (18 octobre, Paris). A Amsterdam, le musée Van Gogh étudie dans Snapshot les rapports des peintres avec la photographie (14 octobre).

CIVILISATIONS


Urne cinéraire avec la représentation d’un convoi funèbre, albâtre, IIe siècle av. J.-C., Museo Etrusco Guarnacci, Volterra, Photo Arrigo Coppitz (exposition à la Pinacothèque, Paris).

Mystères étrusques, exotisme maori…

Quelle est la place du jouet dans les sociétés humaines ? C’est la question que pose le Grand Palais à Paris avec Des jouets et des hommes (14 septembre) avant de remettre le couvert deux mois plus tard, sur la question du jeu vidéo, avec Game Story (10 novembre). Une autre forme de jeu s’exprime à Strasbourg dans L’Europe des esprits (8 octobre, Musée d’art moderne et contemporain), qui dénoue les liens entre l’art, les sociétés secrètes et les mediums. Paris sera véritablement une passerelle pour s’envoler vers des réalités lointaines, dans le temps ou l’espace. Le programme commencera avec le rapprochement entre Giacometti et les Etrusques (16 septembre, Pinacothèque), pour continuer, dans la foulée, avec Pompéi (21 septembre, musée Maillol) avant de franchir les continents pour la Cité interdite (29 septembre, Louvre) et Maori (4 octobre, Quai Branly). Le même musée continuera son exploration des antipodes avec Samourai (8 novembre). La saga d’Alexandre le Grand est attendue avec impatience au Louvre (13 octobre) avant que Gaulois à la Cité des Sciences (17 octobre) renverse nos certitudes sur nos ancêtres.