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N° 242 - du 12 janvier 2012 au 18 janvier 2012


Le Lorrain, Port de mer avec l’embarquement de la reine de Saba, 1648, © The National Gallery, London (exposition Turner in the light of Claude)

L'AIR DU TEMPS

50 EXPOSITIONS 2012 À NE PAS MANQUER !

La semaine dernière, nous vous présentions un florilège d'expositions en Europe dans le domaine de l'art contemporain et de la photographie. Comme il apparaît dans ce numéro, pour ce qui est de l'art moderne et ancien, et des rétrospectives sur l'histoire et les civilisations, l'offre n'est pas moins abondante. On dénonce la crise mais les musées s'emploient à montrer qu'ils ne baissent pas les bras…

ANTIQUITÉ & CIVILISATIONS


Tête verte de Berlin, Ier siècle av. J.-C., grauwacke, 21,5 cm (H), Ägyptisches Museum, Berlin - © BPK, Berlin, Dist. RMN/Margarete Büsing (exposition au musée Jacquemart-André, Paris).

13 GRANDS VOYAGES, DES PHARAONS À LA PATAGONIE

Voir la France en relief, c’est ce que propose le Grand Palais, dès la semaine prochaine (18 janvier) en présentant une partie de l’extraordinaire collection de plans-reliefs de Louis XIV. Choisissant le chemin de l’éclectisme, l’institution parisienne rend ensuite hommage à la Beauté animale, qui recense la présence des bêtes à deux ou quatre pattes dans l’art (le 21 mars). L’exposition avait été annulée l’an dernier dans une bourrasque diplomatique entre la France et le Mexique mais les Masques de jade mayas arrivent finalement à la Pinacothèque de Paris (le 26 janvier). Le même jour, avec Hajj, le British Museum se penche sur un pèlerinage qui mobilise chaque année des millions de personnes vers La Mecque. L’Antiquité sera l’une des valeurs sûres de 2012 avec Dieux et monnaies au Musée national de Catalogne (le 18 février), puis avec l’arrivée tonitruante au Louvre des trésors des Fouilles du Rhône, trouvés à Arles en plusieurs années de recherches subaquatiques (le 9 mars). L’Egypte est immanquablement sur le calendrier : dans le Crépuscule des pharaons, le musée Jacquemart-André se penche sur le dernier millénaire de la grande civilisation égyptienne, jusqu’à la chute de Cléopâtre (le 23 mars). Le Fitzwilliam Museum de Cambridge annonce une réunion jamais vue de Trésors funéraires de la dynastie Han, à une date à confirmer, tandis que le musée Dahlem de Berlin tire un parallèle entre Chine et Prusse, dans le domaine de la porcelaine et du thé (le 8 juin), certaines propositions emmènent beaucoup plus loin dans l'espace et dans le mythe comme celles du quai Branly qui essaie de donner une unité au vertige horizontal qu’est la Patagonie et de décrypter les mystères du chamanisme dans les Maîtres du désordre (toutes deux le 6 mars). Mais l’inconnu est parfois à nos portes : dans Mapping Cyprus, Bozar à Bruxelles porte l’éclairage sur Chypre, un pays que l’on ne connaît quasiment qu’à travers ses soubresauts géopolitiques (le 22 juin) tandis que le Victoria & Albert Museum de Londres, avec Robes de bal, dévoile un secret bien gardé, le glamour «british» depuis 1950 (19 février)…

ART ANCIEN


Artemisia Gentileschi, Judith décapite Holopherne, 1612, huile sur toile, 159 x 126 cm, Naples, Museo Nazionale di Capodimonte © Fototeca Soprintendenza per il PSAE e per il Polo museale della città di Napoli (exposition au musée Maillol, Paris).

12 MOMENTS PHARES, D'ARTEMISIA À TURNER

L’art italien se taille la part du lion parmi les maîtres anciens. Le grand Tintoret se déploie au Quirinal, la résidence du président de la République italienne (le 25 février). Le mois suivant, c’est Artemisia Gentileschi, symbole du féminisme en peinture autant que Frida Kahlo, qui s’installe au musée Maillol, à Paris (le 21 mars). Une autre femme fera palpiter le Louvre, c’est la Sainte Anne de Léonard de Vinci autour de laquelle se monte une exposition complète (le 29 mars). Toujours à Paris, mais au musée du Luxembourg, c’est un autre maître, vénitien, moins connu mais dont l’influence fut décisive, qui est annoncé : Cima da Conegliano (le 5 avril). Le Prado frappera fort avec une rétrospective Raphaël centrée sur sa production tardive (le 12 juin, ensuite au Louvre). A cette colonie fournie, il faudrait ajouter Turner et Le Lorrain à la National Gallery de Londres, qui examine l’influence du premier, qui passa une bonne partie de sa carrière à Rome, sur le second (le 14 mars). Le musée Boijmans van Beuningen de Rotterdam résume cette fascination pour Rome à la Renaissance en analysant le cas de Maarten Van Heemskerck (le 11 février). L’Espagne accroît l’avantage de l’Europe du Sud avec un bilan original sur la Catalogne en 1400 au MNAC de Barcelone (le 30 mars) et une exposition sur les dernières années de Murillo au Prado (le 26 juin). Pour sauver l’honneur des pays septentrionaux, il ne reste guère que Nicolas de Leyde, au musée de l’Œuvre de Strasbourg (le 30 mars), les Miniatures flamandes à la Bibliothèque nationale de France (le 6 mars) et un chef-d’œuvre unique du genre, les Belles Heures du duc de Berry, au Louvre (le 4 avril).

ART MODERNE


Adolfo Wildt (exposition à San Domenico, Forli).

19 PISTES D'HIVER, DE TAGORE À DALI

Plutôt connu comme écrivain, prix Nobel de littérature, Rabindranath Tagore a produit à la fin de sa vie des toiles humanistes qui en font un peintre de valeur (au Petit Palais, le 27 janvier). Le jour d’après commence à Namur, en Belgique, une rétrospective consacré à Degouve de Nuncques , qui a gagné sa célébrité en jouant des effets nocturnes dans Bruges-la-morte (au musée Félicien Rops, le 28 janvier). Signe des temps, volonté de transfigurer un présent triste ? Le symbolisme semble avoir le vent en poupe. Injustement méconnu à l’étranger, Adolfo Wildt est l’un des grands exposants de sa variante italienne, notamment dans ses statues aux traits outranciers. La rétrospective montée à San Domenico, à Forli, s’annonce comme historique (le 28 janvier). Cousin, par affinité, de Fantin-Latour ou Khnopff, le danois Hammershoi (1864-1916) a produit une œuvre originale, énigmatique, notamment marquée par de nombreux portraits de dos (SMK Copenhague, le 4 février) 2012. Autre grand exposant de la peinture nordique, le finlandais Gallen Kallela (musée d’Orsay, le 8 février) avait acquis une grande célébrité par son illustration de l’épopée nationale, le Kalevala, à l’Exposition universelle 1900 à Paris. Et pour ceux qui avaient manqué Odilon Redon au Grand Palais, une seconde chance leur est donnée de voir l’un des géants du symbolisme européen, à la fondation Mapfre à Madrid (le 9 février 2012). Le musée Van Gogh, de son côté, fait une analyse transversale, celle du Symbolisme dans le paysage (le 24 février). Trois superstars devraient illuminer l’hiver : le coloriste et fondateur des Nabis, Pierre Bonnard (1867-1947), évoqué avec une soixantaine de toiles à la fondation Beyeler à Bâle (le 29 janvier) ; Chagall, dont le musée Thyssen-Bornemisza de Madrid décrit la longue carrière, notamment ses années russes et françaises, tandis que Caja Madrid se concentre sur ses années américaines (le 14 février) ; et Degas, dont on attendait depuis 1988 une grande rétrospective. Celle que présente le musée d’Orsay (le 13 mars) est consacré au nu. Picasso, l’artiste le plus demandé du monde, est attendu cette année à Londres. A la Tate Britain, Picasso and Modern British Art montre son influence sur la scène anglaise (le 15 février). En dehors du maître de Malaga, la peinture espagnole est bien défendue : l’amitié qui liait Dalí à son secrétaire Sabater est documentée à l’Espace Dalí, à Paris (le 10 février) tandis que Sorolla, l’une des redécouvertes des dernières années, aborde au Palazzo dei Diamanti à Ferrare (le 17 mars). Le même mois de mars sera comme un petit feu d’artifice avec Americani a Firenze au Palazzo Strozzi (le 3 mars), Matisse repetita, au Centre Pompidou (le 7 mars) montrant le goût de Matisse pour la duplication du motif, et Berthe Morisot, sortant d’un succès espagnol au musée Thyssen pour arriver au musée Marmottan (le 7 mars). Considéré comme un « baroque moderne », virtuose des décorations monumentales, José Maria Sert est célébré au Petit Palais (le 8 mars). Le 150e anniversaire de sa naissance sera fêté en grande pompe au Kunsthistorisches Museum (14 février) : un pont spécial permettra d’admirer les fresques de Klimt, peintes par le maître à 12 mètres au-dessus de l’entrée. De son côté, l’Albertina présentera les Dessins de Klimt (le 14 mars).

ART MODERNE


Félix Édouard Vallotton, Verdun. Tableau de guerre interprêté [sic] projections colorées noires bleues et rouges terrains dévastés, nuées de gaz, 1917, huile sur toile, 114 x 146 cm - Paris, Musée de l’Armée © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN / Pascal Segrette (exposition 1917 au Centre Pompidou Metz)

6 ESCAPADES DE PRINTEMPS, DE RENOIR À HOPPER

L’impressionnisme fait mouche à chaque saison : après Degas, c’est Renoir qui porte les couleurs du mouvement : le Kunstmuseum de Bâle fait le point sur ses jeunes années (le 1er avril) Autre « isme » très recherché, l’expressionnisme confie ses intérêts à Kirchner, exposé à la fondation Mapfre (le 22 mai) et au mouvement "target="_blank"> l’Âge des Lumières Die Brücke, montré au musée de Grenoble (le 31 mars). Année terrible de la Première Guerre, 1917 fait l’objet d’une exposition thématique au Centre Pompidou Metz (le 26 mai) avec Duchap, Brancusi et Picasso en têtes d’affiche. Au même moment, le Barbican de Londres fera la radiographie d’un mouvement culte, le Bauhaus, englouti dans les affres de la montée d nazisme (le 3 mai). Coqueluche du public, l’artiste américain Edward Hopper devrait attirer les foules au musée Thyssen-Bornemisza (le 12 juin) avant son étape parisienne au Grand Palais (le 5 octobre).

LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

BRÈVES

BRUXELLES – Le salon d’art primitif Bruneaf se tient du 18 au 22 janvier 2012.

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LONDRES – Le salon d’art contemporain London Art Fair se tient du 18 au 22 janvier 2012.

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LOS ANGELES – Le salon Photo LA se tient du 12 au 16 janvier 2012.

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NEW YORK – La section de peinture américaine du Metropolitan Museum, restaurée, ouvre le 16 janvier 2012.

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SINGAPOUR – Le salon d’art contemporain Art Stage se tient du 12 au 15 janvier 2012.

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