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N° 243 - du 19 janvier 2012 au 25 janvier 2012


Anish Kapoor, Orbit. Projet pour les Jeux olympiques de Londres 2012. En collaboration avec Cecil Balmond, Arup AGU. Courtesy Anish Kapoor.

L'AIR DU TEMPS

Londres, capitale européenne de l’art ?

Le débat a toujours un relent de chauvinisme : Londres et Paris continuent de se disputer le titre de capitale européenne de la création, à côté des outsiders habituels : Berlin, Madrid, Barcelone, Milan… A l’approche des Jeux olympiques de l’été 2012, le rythme s’intensifie outre-Manche avec la mise à l’affiche de locomotives comme Lucian Freud (en février à la National Portrait Gallery), Damien Hirst (à la Tate, en avril) ou le Bauhaus (en mai, au Barbican rénové). On a d’ailleurs prévu, comme en 1948, un volet culturel spécifique pour les Olympiades, comprenant par exemple «Art in the Park» (une série d’installations au village olympique, qui deviendra le plus grand parc européen après les Jeux), et qui culminera dans le «London 2012 Festival», du 21 juin au 9 septembre, avec 1000 représentations et événements programmés. En attendant, les visiteurs ont déjà de quoi se mettre sous la dent avec l’ArcelorMittal Orbit, une sculpture de métal haute de 114,5 mètres dessinée par Anish Kapoor.

Le site du London 2012 Festival

EXPOSITIONS


David Hockney, Winter Timber, 2009, huile sur 15 toiles, 274 x 609.6 cm. Collection part. © David Hockney. Photo: Jonathan Wilkinson.

La nature selon Hockney

LONDRES – Il fut en son temps un prodige aussi précoce que Damien Hirst, que l’on ne peut aujourd’hui éviter. Encore étudiant, David Hockney fut en effet, au début des années soixante, l’une des stars de l’exposition « Young Contemporaries », un des moments-clés de la naissance du Pop Art britannique. Désormais septuagénaire, Hockney (il est né en 1935) a abandonné la Californie pour retrouver le Yorkshire de son enfance. Depuis quelques années, il retravaille intensément sur les paysages, notamment ceux qui l’avaient marqué il y a près d’un demi-siècle. C’est tout l’intérêt de l’exposition de la Royal Academy : donner à montrer l’évolution d’un genre et d’un style sur le (long) terme d’une vie humaine, avec des tableaux d’alors (Rocky Mountains and Tired Indians de 1965) et des créations récentes. Ce qui est d’autant plus intéressant que Hockney aime faire le grand écart : adepte de la technique des maîtres anciens, il embrasse aussi avec passion les technologies les plus modernes, comme le prouvent ses dessins sur iPhone et iPad…
David Hockney, a bigger picture à la Royal Academy of Arts, du 21 janvier au 9 avril 2012.

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A voir aussi prochainement à Londres et en Angleterre

• A la Tate St Ives, le jeune artiste anglo-japonais Simon Fujiwara rend hommage à la Cornouille de son enfance. Du 18 janvier au 7 mai

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• Le Victoria & Albert Museum présente dans Golden Spider Silk les plus grandes pièces tissées à partir de fil d'araignée, dont un châle fruit du travail d'un million d'araignées de Madagascar... Du 25 janvier au 5 juin.

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• Le British Museum étudie de près un moment-clé du monde musulman : le Hajj ou pèlerinage annuel à La Mecque. Du 26 janvier au 15 avril.

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Turner and the Elements à Margate Contemporary montre la fascination de Turner pour la pluie, le vent et les forces de la nature. Du 28 janvier au 13 mai.

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Migrations, à la Tate Britain, explore un thème dans l'air du temps : les migrations, vues à travers le prisme de l'art dans les cinq derniers siècles de l'histoire britannique. Du 31 janvier au 12 août

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Decolonizing Architecture, à Nottingham Contemporary, décrit une architecture de l’oppression dans les territoires occupés de Palestine et sa possible reconversion. Du 28 janvier au 15 avril.

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VENTES


Lot 616 : Mary Antrim, Burlington Country, New Jersey, daté 1807 Estimation : 80 000 - 120 000 $. Courtesy Sotheby's.

Broderies et vieilles dentelles

NEW YORK - La dispersion de la collection Betty Ring a suscité la stupeur des aficionados. Ce nom ne dit à peu près rien en Europe mais il est important chez les collectionneurs d’americana. En un demi-siècle, Mme Ring a assemblé des témoignages d’art populaire (ou folk art), en particulier des broderies d’enfants, sur lesquelles elle a écrit une somme chez Alfred A. Khnopf en 1993. Près de deux cents lots sont mis en vente par Sotheby’s : ces tableaux naïfs, inspirés par des épisodes édifiants de l’histoire sainte ou alignant des scènes pastorales, des alphabets et des corbeilles de fruits sur des toiles de lin, étaient réalisés par des jeunes filles de 10 ou 15 ans. Ils atteignent désormais des prix substantiels : certains, datés de la fin du XVIIIe siècle, donc contemporains de l’indépendance des États-Unis, pourraient monter jusqu’à 100 000 dollars lors de la vente.
Important American Schoolgirl Embroideries : The Landmark Collection of Betty Ring chez Sotheby’s le 22 janvier 2012.

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L’ARTISTE DE LA SEMAINE


Gary Hume, Pink Rent, 2011, 161 x 107 cm, peinture brillante sur aluminium. © the artist. Photo: Stephen White. Courtesy White Cube, Londres.

Gary Hume, l'autre YBA

LONDRES - C’était dès l'origine l’une des figures de pointe des Young British Artists (YBA), un mouvement auquel appartenait aussi Damien Hirst, qui tire à lui l’essentiel de la couverture. Même s'iil vaut très cher, Gary Hume (né en 1962) ne bénéficie pas de la force de frappe de Gagosian, qui présente Damien Hirst dans toutes ses galeries à travers le monde. Pour lui faire pièce, cependant, le grand manitou de la scène anglaise, Jay Jopling, lui consacre une exposition dans deux de ses espaces White Cube pour montrer ses créations aux couleurs franches et acidulées, aux apparences de collages ou de pochoirs, aux lignes claires, cousines de celles d'Alex Katz et de Julian Opie.
Gary Hume, The Indifferent Owl, à la galerie White Cube (espaces Hoxton Square et Mason's Yard), du 18 janvier au 25 février 2012.

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A suivre aussi, du côté des galeries, à Londres...

• Le salon d’art contemporain London Art Fair se tient du 18 au 22 janvier.

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Damien Hirst occupe en force toutes les galeries Gagosian (dont les deux londoniennes). Jusqu'au 18 février.

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• A la Lisson Gallery, Santiago Sierra, qui instruit le procès de la société capitaliste et de l’aliénation par le travail, présente Dedicated to the Workers and the Unemployed. Du 1er février au 3 mars.

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• La galerie Eykyn McLean ouvre une antenne londonienne au 30 George Street avec une exposition Cy Twombly. Le 7 février.

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• La galerie Ronchini inaugure également un espace au 22 Dering Street, avec Italian Beauty centré sur Giulio Paolini, Domenico Bianchi et Gio Ponti. Le 17 février.

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Martin Creed, lauréat du Turner Prize en 2001, investit un espace de la Tate Liverpool. Du 24 février au 27 mai.

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• Et l'on attend bien sûr l'ouverture du nouveau siege de la Photographers Gallery, sur Ramillies Street, dessiné par les Irlandais O'Donnell & Tuomey. Printemps 2012

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

LIVRES

La vie artistique de Catherine M.

Elle est devenue célèbre, quasiment du jour au lendemain, avec sa Vie sexuelle de Catherine M., parue en avril 2001. Mais Catherine Millet a eu une autre vie avant, qui s’identifie étroitement avec l’aventure d’art press, l’une des principales revues d’art contemporain. Elle l’a fondée avec un groupe d’amis (dont le galeriste Daniel Templon, son compagnon de l’époque) en 1972 (elle n’avait alors que 24 ans) et en conserve le timon quarante ans plus tard ! C’est donc toute l’histoire du magazine qui transpire dans ce long entretien, dans lequel on voit défiler une galerie d’artistes (Michel Journiac, César, Jean-Pierre Raynaud ou le designer Roger Tallon qui dessina la maquette initiale), qui reflètent les engagements d’art press. Mais aussi des personnages inclassables : Hubert Goldet, premier soutien financier qui devint un grand collectionneur d’art primitif, ou Louis Dalmas, un propriétaire de clubs échangistes, qui permit à la revue de passer le cap difficile de la fin des années 1970… Parmi les curiosités croustillantes, le rappel du rôle joué par art press dans la localisation de l’Origine du monde, de Courbet, en 1991, et dans son rachat par l’Etat.
D’art press à Catherine M., entretiens de Catherine Millet avec Richard Leydier, Gallimard, Témoins de l’art, 2011, 240 p., 22,50 €.

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BRÈVES

BOSTON – Le Isabella Stewart Gardner Museum rouvre le 19 janvier 2012 avec une nouvelle aile dessinée par Renzo Piano.

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BRUXELLES – Le salon BRAFA (Brussels Antiques and Fine Art Fair) se tient du 21 au 29 janvier 2012.

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LOS ANGELES – Le salon LA Art Show se tient du 18 au 22 janvier 2012.

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MADRID – Le musée du Prado est ouvert tous les jours de la semaine depuis le 16 janvier 2012.

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NEW DELHI – Le salon India Art Fair se tient du 25 au 29 janvier 2012.

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PARIS – Le SITEM, Salon international des techniques muséographiques, se tient du 24 au 26 janvier 2012 au Carrousel du Louvre.

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PARIS – Le Salon d’art abordable se tient à La Bellevilloise, du 20 au 22 janvier 2012.

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SUR ARTAUJOURDHUI.INFO

Cette semaine, ne manquez pas…

BENANTEUR, UN ITINÉRAIRE. PEINTURES DE 1957 A 2011

PARIS - La galerie Claude Lemand présente la peinture humaniste et colorée du peintre parisien et algérien Abdallah Benanteur. Né en 1931 à Mostaganem, Benanteur a baigné dans un milieu familial sensible au livre manuscrit enluminé, à la poésie soufie, au chant andalou.

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