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N° 247 - du 16 février 2012 au 22 février 2012


Cecilia Paredes, Sirena en el mar de rosas, 2011, performance photo, peinture sur corps, impression lambda sur papier photographique, 100 x 100 cm Courtesy Xavier Fiol, Palma de Mallorca (exposé à ARCO, Madrid)

L'AIR DU TEMPS

Arco, une locomotive pour Madrid ?

Plus de 20% de chômage, plus d’un jeune sur deux sans emploi, un marché immobilier qui s’enfonce, un système bancaire affaibli, un « spread » qui grandit avec les taux allemands : en Espagne plus qu’ailleurs, les temps ne sont pas roses. A cet état de fait déprimant, la foire ARCO prétend répondre par l’offensive : il y aura cette année davantage de galeries (215) que l’an passé dans la foire d’art contemporain, qui met les Pays-Bas à l’honneur. Comme à chaque mois de février, l’événement replace le curseur sur Madrid, qui continue d’avoir une politique d’expositions ambitieuse, avec le Prado (ouvert sept jours sur sept depuis peu), le musée Thyssen-Bornemisza (qui inaugure une grande rétrospective Chagall) et le Reina Sofía (qui s’apprête à fermer une exposition audacieuse sur Raymond Roussel) se faisant une concurrence stimulante sur le Paseo de los Museos. Le phénomène des foires parallèles résiste en proposant des artistes « émergents » à prix doux, en osant investir des emplacements originaux, comme le fait JustMad - foire au nom ironique bien dans l’air du temps -, qui a choisi le parking de l’hôtel Silken.

ARCO du 15 au 19 février 2012 au centre de congrès IFEMA

EXPOSITIONS


Chagall, Golgotha, Calvaire, 1912, huile sur toie, 174,6 x 192,4 cm. Museum of Modern Art, New York. Acquired through the Lillie P. Bliss Bequest, 1949. © 2011 Digital image, The Museum of Modern Art, New York/Scala, Florence © VEGAP

Sept décennies de Chagall

MADRID - Face aux blockbusters qui s’annoncent en Europe – Matisse à Paris, Titien et Tintoret en Italie, Klimt à Vienne ou Picasso à Londres – la capitale espagnole joue la carte Chagall. Montée par Jean-Louis Prat, patron pendant des décennies de la Fondation Maeght, cette exposition bénéficie de tous les liens qu’il a pu nouer pendant ses années vençoises et, évidemment, de son rôle à la tête du Comité Chagall. De 1909 (L’anneau) à 1976 (Le Fils prodigue), l’une des plus longues carrières du siècle est évoquée dans un rassemblement impressionnant de toiles et dessins (150 œuvres) de toutes ses périodes : la jeunesse à Vitebsk, le théâtre juif du Moscou révolutionnaire, le Paris de l’entre-deux-guerres jusqu’à la période américaine de 1941-48 et au retour en France. Ce marathon se vit en deux étapes chronologiques : la première au musée Thyssen-Bornemisza, la seconde dans le cadre de la fondation Caja Madrid, partenaire habituel et idéalement situé derrière Puerta del Sol.
Chagall au musée Thyssen-Bornemisza et à la fondation Caja Madrid, du 14 février au 20 mai 2012.

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A voir aussi à Madrid…

• Avec Locus Solus, le musée Reina Sofía s’attaque à un monument de la littérature expérimentale, Raymond Roussel, auteur d’Impressions d’Afrique, qui traversa le continent sans tirer les rideaux de sa voiture… et finit par se suicider à l’hôtel des Palmes de Palerme. Jusqu’au 27 février 2012 puis à la fondation Serralves de Porto (Ill.: F. Picabia, Totalisateur, 1922 © Vegap, Madrid)

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• Dans une concordance inattendue, le Círculo de Bellas Artes ausculte un autre géant « culte » des lettres françaises, Georges Pérec. Jusqu’au 29 avril 2012.

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• Dans le cadre de l’année Russie-Espagne, le Prado propose une sélection de Chefs-d’œuvre de l’Ermitage. Jusqu’au 25 mars 2012.

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• La Fondation March n’expose que 10 portraits de fantaisie Giandomenico Tiepolo mais ils ont pour eux leur grande taille et leur fraîcheur : provenant tous de la même collection particulière, ils ont été très peu vus.Jusqu’au 4 mars 2012.

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• La Fondation Mapfre expose l’un des grands symbolistes français, Odilon Redon. Jusqu’au 25 avril 2012.

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• La Fondation Banco Santander joue, elle, dans le contemporain, en montrant la Collection Rubell de Miami, qui a peu voyagé à l’étranger. Jusqu’au 17 juin 2012.

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Elles ouvrent cette semaine en Europe…

• LAUSANNE - Au Musée de l’Elysée, Derrière le rideau, l’esthétique photomaton montre la fascination de nombreux artistes pour la technique de la photo d’identité. Du 16 février au 20 mai 2012.
(Ill. : Andy Warhol, Frances Lewis, 1966, acryl. et sérigr./toile, 12 panneaux, 162,5x167,6 cm © Coll. The Sydney and Frances Lewis Foundation/2011, The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc./Artists Rights Society, NY)

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• MANTOUE - Aussi puissante que Venise à une époque, la cour de Mantoue a laissé s’exprimer des collectionneurs et mécènes d’exception, parmi lesquels Vincenzo Gonzaga (1562-1612), dontle Museo Diocesano fait revivre les fastes. Du 18 février au 10 juin 2012.

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• MILAN - A Palazzo Reale, Tiziano e la nascita del paesaggio moderno montre le rôle du peintre vénitien dans la naissance d’un genre autonome : la peinture de paysage. Du 16 février au 20 mai 2012.

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• LONDRES - A la Tate Britain, Picasso and Modern British Art étudie l’influence outre-Manche du maître espagnol. Du 15 février au 15 juin 2012.

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• PARIS – Dans Néon, Who’s afraid of red, yellow and blue ?, la Maison Rouge étudie l’émergence d’un médium qui a marqué l’art contemporain : le néon. Du 17 février au 20 mai 2012.

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• ROUBAIX – Picasso, déjà à l’honneur à Londres, est ici décortiqué par l’objectif de son ami photographe David Douglas Duncan à la Piscine. Du 18 février au 20 mai 2012.

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• VERSAILLES – Le Château de Versailles fait découvrir les Guerres de Napoléon vues par un reporter original, le général Louis-François Lefèvre, qui fut un peintre doué. Du 14 février au 13 mai 2012

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Pablo Genovés, Cronología del ruido, Méthacrylate sur C-print, 50x65 cm. Courtesy galerie Pilar Serra, Madrid.

Les apocalypses de Pablo Genovés

MADRID - On pense immédiatement à la bibliothèque de Sarajevo, trouée par les bombes, ou aux vieilles photos de musées dévastés de la Seconde Guerre mondiale, dans lesquels des GI’s consultent respectueusement des livres précieux, les pieds dans les décombres. A ceci près que les images de Pablo Genovés (né en 1959), photographe épris de collage, ne sont que des vues de l’esprit. Ses cathédrales, nefs, théâtres dorés et salons palatiaux ne sont que virtuellement en ruine, en flammes, ou inondés par des flots agités (comme dans la série « Precipitados »). Mais l’effet reste saisissant et ces apocalypses manquées sont de vrais « memento mori » : voilà à quoi pourrait ressembler la fin d’une civilisation, la nôtre…
Pablo Genovés, Cronología del ruido à la galerie Pilar Serra (Almagro 44, Madrid) jusqu’au 17 mars 2012.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

LIVRES

La tentation de l’occulte

A quoi servent les catalogues ? A accompagner mais aussi à faire perdurer les expositions de qualité. Comme celle qui vient de s’achever à Strasbourg : intitulée « l’Europe des esprits », elle réunissait des centaines d’œuvres pour matérialiser les innombrables ponts lancés entre l’art et le monde de l’occulte, l’ésotérisme, les forces obscures du subconscient. De Goethe à John Martin, de Redon à Ciurlonis, de Klee à Matta, deux siècles sont passés en revue. A côté des ténors, on y trouve les créations d’auteurs à la marge, certains non artistes professionnels comme Rudolf Steiner, le fondateur de l’anthroposophie, d’autres négligés par la grande histoire comme Bresdin, Runge, Carus, Lesage… Les encadrés ouvrent des fenêtres passionnantes sur des sujets pittoresques – on apprend comment Elise Müller, qui fascina Breton et Lacan, réussit à écrire en langue martienne – ou plus significatifs – notamment sur l’attirance des grands scientifiques comme les Curie ou William Crookes pour ce monde de l’inexplicable.
L’Europe des esprits ou la fascination de l’occulte, 1750-1950, sous la direction de Serge Fauchereau et Joëlle Pijaudier-Cabot, Musées de la Ville de Strasbourg, 2011, 424 p., 48 €.

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BRÈVES

LONDRES – 400 œuvres de l’artiste Karel Appel, volées en 2002, ont été retrouvées par la police dans un hangar londonien.

Voir l'article dans The Guardian

NEW YORK - La Triennale du New Museum, qui présente 34 jeunes artistes, a ouvert le 15 février 2012.

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PARIS - L’Institut du monde arabe inaugure la nouvelle présentation de son musée, consacré aux 22 pays cofondateurs de l’IMA, le 21 février 2012.

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PARIS – Le Centre Pompidou a reçu en donation 1200 dessins de la part des collectionneurs Daniel et Florence Guerlain.

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STOCKHOLM – La foire d’art contemporain Supermarket 2012 se tient au Kulturhuset du 17 au 19 février 2012.

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