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N° 268 - du 12 juillet 2012 au 1 août 2012


Ei Arakawa, See Weeds, 2011, Courtesy of the Artists and Taka Ishii Gallery, Tokyo, Photo : Alison Vieuxmaire (The Tanks, Tate Modern)

L'AIR DU TEMPS

La Tate Modern ouvre ses souterrains

LONDRES - Lorsqu’elle a été inaugurée, la Tate Modern frappait déjà par son gigantisme. Cette ancienne centrale électrique a pu offrir à l’art contemporain des espaces spectaculaires, qui ont suscité l’engouement du public comme le prouve le succès des installations montées chaque année dans le grand hall des Turbines. Dans l’attente de l’extension pilotée par Herzog et de Meuron, qui devrait, d'ici 2016, lui ajouter 21 000 m2 (soit 60% d'espaces supplémentaires), le musée a décidé de récupérer sans tarder d’autres volumes : les réservoirs où était entreposé le carburant chargé d’alimenter la centrale. Ces chambres souterraines de vastes dimensions (30 mètres de longueur, 7 mètres sous plafond), se sont trouvé une thématique originale : elles vont accueillir l’une des plus grandes concentrations en Europe de happenings et de performances. On y attend le Coréen Sung Hwan Kim mais aussi la Cubaine Tania Bruguera ou la Flamande Anne Teresa de Keersmaecker. Une excellente introduction aux Olympiades culturelles et au London Festival de 2012…
• Les Tanks de la Tate Modern ouvrent le 18 juillet 2012.

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EXPOSITIONS


Le 1er Folio Arundel, gravure de William Shakespeare par Martin Droeshout. © The Governors of Stonyhurst College.

Shakespeare superstar

LONDRES - On aurait attendu pareille célébration pour 2016, qui marquera le 4e centenaire de sa mort (et de celle de Cervantes par la même occasion !) Mais les Jeux olympiques ont précipité le mouvement et voici donc que la grande rétrospective du Barde se tient dans la moiteur d'un été londonien plutôt sportif. Exposition faire-valoir ou vraie recherche ? Les ambitions affichées - plus de 400 objets réquisitionnés en Grande-Bretagne et en Europe - et la collaboration avec la Royal Shakespeare Company semblent plutôt militer pour la seconde hypothèse. Il ne reste qu'à espérer que les touristes quitteront les arènes de l'East End pour se changer les idées avec un exemplaire du premier Folio Arundel, des miniatures de Hilliard ou d'étranges reliques élisabéthaines comme cet œil momifié du martyr Edward Oldcorne.
Shakespeare, staging the world au British Museum, du 19 juillet au 25 novembre 2012.

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Et aussi…

Art contemporain à la plage

LES SABLES D'OLONNE - Le Musée de l'Abbaye Sainte-Croix juxtapose les époques dans ses deux expositions de l'été : une sélection d'œuvres du Centre national des arts plastiques dans Explorateurs et l'architecture balnéaire du XIXe siècle dans L'heure du bain. Du 8 juillet au 10 novembre 2012.

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Retour sur la photo

ORNANS - Au musée Gustave Courbet, A l'épreuve du réel montre comment les peintres ont affronté l'une des grandes révolutions du XIXe siècle : l'irruption de la photographie. Du 30 juin au 1er octobre 2012

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Le livre dans l'art

PORTO - Quel dialogue les arts visuels et le livre ? C'est la réflexion que livre l'exposition Tarefas infinitas à la fondation Gulbenkian, qui mêle aussi bien des gravures anciennes que des extraits d'Alphaville de Godard. Du 20 juillet au 21 octobre 2012/.

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Gasiorowski à sa juste dimension

SAINT-PAUL-DE-VENCE - Celui que Monory appelait le «fou de peinture», Gérard Gasiorowski, précocement décédé en 1986, tient enfin sa rétrospective de référence: la fondation Maeght en fait sa guest star de l'été 2012. Du 30 juin au 26 septembre 2012

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John Cage, le passeur

STUTTGART - Il aurait eu 100 ans en 2012 : la Staatsgalerie en profite pour tirer un bilan de l'œuvre de John Cage, qui avant d'être compositeur, fut un franc-tireur qui brisa les barrières entre différentes disciplines de l'art contemporain. Du 21 juillet au 11 novembre 2012

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Clavé, l'autre Catalan

TOULON - Parmi les artistes catalans récemment disparus, à côté de Saura et Tàpies, on oublie un peu souvent Antoni Clavé (1913-2005), que présente l'Hôtel des Arts. Ce grand ami de Picasso s'est aussi bien mesuré à la toile qu'au bronze. Du 30 juin au 2 septembre 2012.

L'ARTISTE À SUIVRE


Peter Saul, Telephone call, 1988, acrylique sur toile, 183x214 cm Photo : © Peter Saul

Peter Saul, un monde kitsch

Face à la toute-puissance de l'art conceptuel, de la photographie, des installations, quelle place reste-t-il à la peinture de mauvais goût ? Posée ainsi, la question est plutôt boutade mais elle n'est pas si innocente. Avec ses couleurs racoleuses, ses personnages déformés, ses grands épisodes historiques tournés en dérision (la bataille d'El Alamo, Napoléon passant les Alpes), Peter Saul (né en 1934) est depuis un demi-siècle le tenant d'un art aux dimensions rabelaisiennes, qui peine à trouver une visibilité dans les institutions. Coincé entre le Pop Art et la BD caustique (comme Mad), il présente ses deux dernières décennies de travail : une quarantaine de tableaux et des carnets de dessins.
• Peter Saul à la Fondation Salomon (Château d'Arenthon, Alex, Haute-Savoie), du 14 juillet au 11 novembre 2012.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

LIVRES

A la recherche de la licorne

L'été est la saison des gros pavés et des romans d'aventure. En voici un apte à étancher toutes les soifs d'exotisme et de merveilleux. On s'y balade entre cornes de licorne et dents de géant de l'Ariège, entre vases canopes et ivoires tournés. Il s'agit bien évidemment des cabinets de curiosités qui connurent une grande vogue aux XVIe et XVIIe siècles, lorsqu'on cherchait avidement à comprendre le monde dans toutes ses manifestations, surtout les plus bizarres. L'auteur établit des typologies d'objets collectionnés dans lesquelles il glisse aussi bien les 45 variétés de tulipes de Pierre Morin que les othons si disputés, ces monnaies de bronze d'un empereur qui ne régna que 3 mois en l'an 69. On touche les règnes animal, végétal, minéral… jusqu'au graveleux avec les pierres de Chaduc. Elles donnent lieu à des échanges savoureux entre Rubens et l'érudit provençal Peiresc lorsqu'il s'agit de déterminer quelle partie de l'anatomie féminine détaille ces reliefs des "plus grandes forfanteries amoureuses de toute l'Antiquité"…
Le géant, la licorne et la tulipe, les cabinets de curiosités en France au XVIIe siècle, par Antoine Schnapper, Flammarion, 2012, 768 p., 15 €.

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