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N° 279 - du 8 novembre 2012 au 14 novembre 2012


Salon international du patrimoine culturel - Paris (Atelier de Ricou - dorure sur bois © Photoproevent)

L'AIR DU TEMPS

L’Europe du patrimoine

Novembre, mois sombre… mais mois du patrimoine. C’est ce que laisse penser la multiplication des salons spécialisés à cette période de l’année. Au point de compliquer le planning des amateurs car deux d’entre eux se tiennent au même moment. A Paris, au Carrousel du Louvre, le Salon international du patrimoine culturel tient sa 18e édition du 8 au 11 novembre, avec 270 exposants, un cycle de conférences et un véritable « off » prévoyant des visites à 13 ateliers d’artisans. Dans le même temps, Florence accueille son 3e Salone dell’Arte e del Restauro. Ce rendez-vous biennal combine également la présence de nombreux stands à la Fortezza da Basso avec des visites in situ, par exemple à la basilique de l’Annunziata pour voir le résultat de la restauration des fresques d’Andrea del Sarto. Le Denkmal de Leipzig, également biennal, ne souffrira pas de ce type de concurrence. Sa 10e édition, programmée du 22 au 24 novembre, mettra en avant le rôle du bois dans l’architecture des monuments anciens avec la Russie pour pays invité – une référence en la matière même si ses villes historiques comme Irkoutsk et Tomsk, ont vu leur patrimoine souffrir de dommages répétés.

Le Salon international du patrimoine culturel, à Paris

EXPOSITIONS


Pot avec des baguettes pour appeler la pluie, milieu du XXe siècle, céramique et fer, 44,4 cm, Peuples Mumuye ( ?) © 2010 Fowler Museum à UCLA. Photographie par Don Cole, achat Musée, 2008.

Les secrets du Nigeria

PARIS – Un Etat de 160 millions d’habitants, avec 250 ethnies et 500 langues, que l’on ne connaît guère que par le souvenir de la guerre du Biafra, les affrontements confessionnels ou les enlèvements de managers sur les sites d’exploitation pétrolière. En réalité, le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, a bien autre chose à proposer comme le prouve cette ambitieuse exposition consacrée à la vallée fluviale de la Bénoué, un affluent du Niger long de plus de 1000 kilomètres. Sur ses rives se sont développées de nombreuses cultures, dont les noms jamais prononcés en Occident - Ebira, Jukun, Chamba ou Yungur - soulignent notre ignorance. Au milieu d’incessants mouvements de population, provoqués par la poussée des Peuls musulmans, ont été produits les masques en bois que associe traditionnellement à l’Afrique mais aussi un riche patrimoine de métal et de céramique : quelque 150 objets de collections américaines et européennes en témoignent.
Nigéria, arts de la vallée de la Bénoué au musée du quai Branly, du 13 novembre 2012 au 27 janvier 2013.

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D’autres expositions à l’affiche

Un millénaire chypriote

PARIS – Au Louvre, Chypre entre Byzance et l’Occident décrit mille ans d’histoire de l’île en présentant icônes, fresques, argenterie et autres objets d’art. Du 28 octobre 2012 au 28 janvier 2013.

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Cartographier la mer

PARIS – A la Bibliothèque nationale de France, l’Âge d’or des cartes marines est une plongée dans l’univers des grandes découvertes. Jusqu’au 27 janvier 2013.

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Les architectes de demain

PARIS – A la Cité de l’Architecture, les Albums des jeunes architectes et paysagistes 2012 montrent la création la plus actuelle (praticiens de moins de 35 ans) dans le domaine architectural en France Jusqu’au 9 décembre 2012.

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Les femmes de Fluxus

REGGIO EMILIA – Au Palazzo Magnani, Women in Fluxus met en lumière le rôle des femmes dans le mouvement Fluxus. Du 10 novembre 2012 au 10 février 2013

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VENTES


Lot 11 : manuscrit de la Jument verte, estimation : 70 000 - 90 000 €. Courtesy Binoche & Giquello (experts Maryse et Frédéric Castaing).

Marcel Aymé dans le texte

PARIS – Lire La jument verte dans le manuscrit original ? Il n’en coûtera a priori que 70 000 €. On peut aussi choisir Lucienne et le boucher, La Vouivre ou La rue sans nom, guère plus économiques (respectivement estimés 35 000, 70 000 et 45 000 €). Cette exceptionnelle réunion de manuscrits de Marcel Aymé (1902-1967), auteur prolifique, précoce (il obtient le prix Corrard de la Société des gens de lettres pour Brûlebois en 1926, à l’âge de 23 ans) et indépendant (il s’insurge contre le délit d’opinion et l’épuration tous azimuts dans les milieux culturels à la Libération) intéressera au premier chef les institutions (dont la BNF et la Bibliothèque historique de la Ville de Paris) mais il devrait rester quelques lots pour des particuliers passionnés comme ce manuscrit de la nouvelle La retraite de Russie, de 1930 (estimé 1800 €). Une pièce majeure de Marguerite Duras, le tapuscrit définitif de L’amant (60 000 €) conclura la vente.
Manuscrits de Marcel Aymé et Marguerite Duras à l’hôtel-Drouot le 14 novembre 2012 (Binoche et Giquello)

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Bruno Perramant, Les aveugles © Collège des Bernardins, courtesy In Situ

Bruno Perramant : voir ou ne pas voir

Il est fanatique de Fra Angelico, il est « figuratif », il peint des polyptyques et, pourtant, il est en plein dans l’actualité… Cette « curiosité » de l’art contemporain a pour nom Bruno Perramant. Nourri de la brutalité et de la violence de notre monde, travaillant par séries (les fantômes, par exemple), insérant ou non des textes dans ses tableaux, l’artiste (né en 1962) produit une œuvre qui aime poser des questions : que regardons-nous ? comment regardons-nous ? quel est le statut d’une image ? L’année 2011 a été marqué par une grande tétralogie intitulée History of abstraction, exposée dans plusieurs galeries. L’un des volets est adapté pour la sacristie du Collège des Bernardins sous l’intitulé Les aveugles : ces deux grands polyptyques, qui ont été adaptés aux dimensions des lieux, parlent-t-ils réellement des aveugles ? ou de notre propre incapacité à voir ?
• Bruno Perramant expose Les aveugles au Collège des Bernardins, du 9 novembre 2012 au 20 janvier 2013.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

LIVRES

Caravage perd sa famille

Depuis un siècle, en particulier depuis le «lobbying» exercé par l’historien d’art Roberto Longhi dans l’entre-deux-guerres, Caravage est devenu une star incontestée de l’art ancien. Sa vie aventureuse, son iconoclasme (représenter des scènes religieuses avec des ruffians romains), sa mort mystérieuse sur une plage toscane, avaient tout pour alimenter le mythe. Aujourd’hui placé à la tête d’une école, chacune de ses rétrospectives fait le plein. C’est un ouvrage tout aussi iconoclaste que signe l’auteur : il descend Caravage de son piédestal (tout en lui manifestant son admiration) en montrant que les percées qu’on lui attribue (les demi-figures, la juxtaposition d’une scène et d’une allégorie religieuse dans un même tableau) sont partagées avec d’autres artistes comme Ribera. De même, son « école » ne correspond pas à une cohorte d’élèves mais plutôt à des concurrents comme Bartolomeo Manfredi qui ont systématisé son recours au réalisme et au clair-obscur). Nourri de statistiques (le dépouillement des grandes collections romaines du XVIIe siècle), de tranches de vie concrètes (Borgianni, Guidotti), de développements passionnants sur la figure de la bohémienne ou le thème du concert, le livre se lit quasiment comme une enquête policière.
Après Caravage par Olivier Bonfait, Hazan, 2012, 224 p., 19 €

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BRÈVES

ABU DHABI – La 4e édition de la foire d’art contemporain Art Abu Dhabi se tient du 7 au 10 novembre 2012.

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BUDAPEST – Art Market Budapest, salon d’art contemporain, tient sa 2e édition du 8 au 11 novembre 2012.

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COTONOU (Bénin) – La 2e Biennale d’art contemporain du Bénin se tient du 8 novembre 2012 au 12 janvier 2013.

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EAST LANSING (Etats-Unis) – L’Ely and Edythe Broad Art Museum, dessiné par Zaha Hadid au sein de la State University of Michigan pour accueillir une partie de la collection du couple de philanthropes, ouvre le 10 novembre 2012.

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MOSCOU – Le nouveau Russian Jewish Museum, consacré à l’histoire de la communauté juive en Russie est inauguré le 8 novembre dans un ancien dépôt d’autobus dessiné par Constantin Melnikov et réadapté par l’agence allemande Graft Architects.

NEW YORK – The Salon, une création de la Biennale des antiquaires de Paris, réunit une cinquantaine d’antiquaires du 8 au 12 novembre 2012.

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PARIS – Le salon Paris Tableau, consacré aux maîtres anciens, se tient du 7 au 12 novembre 2012 au Palais de la Bourse.

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PARIS – Le festival du film de mode, ASVOFF, se tient au Centre Pompidou, du 9 au 11 novembre 2012.

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TURIN – Le salon d’art contemporain Artissima tient sa 18e édition du 9 au 11 novembre 2012 dans le pavillon Oval.

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SUR ARTAUJOURDHUI.INFO

Cette semaine, ne manquez pas…

CAILLEBOTTE UN IMPRESSIONNISTE ET LA PHOTOGRAPHIE

FRANCFORT - Avec une cinquantaine de tableaux et de dessins et 150 photographies exceptionnelles de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, la Schirn Kunsthalle Frankfurt montre le rôle pionnier que joua Caillebotte dans l’émergence d’un nouveau regard.

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