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N° 323 - du 14 novembre 2013 au 20 novembre 2013


Eugenio Recuenco, Cinderella Courtesy galerie Camera Work (Paris Photo).

L'AIR DU TEMPS

Paris succombe à la photo : 15 événements

Tous les deux ans, Paris accueille en automne le Mois de la photo, qui propose une bonne centaine d’expositions, et a d’ailleurs fait des émules à travers le monde, de Vancouver à Bamako. Et les années « sans », comme 2013 ? Le programme reste chargé, grâce à un efficace effet d’entraînement. C’est cette saison qu’a choisi Paris Photo pour s’imposer comme principale foire mondiale de la discipline tandis que les maisons de ventes sortent leurs plus beaux lots dans des vacations spécialisées. Les propositions suivantes ne sont qu’un reflet partiel de l’actualité…

FOIRES

1 Paris Photo

Pour sa 17e édition, Paris Photo réunit 136 galeries et 28 éditeurs du monde entier. Les poids lourds sont là : Aperture, Contrasto, Eric Franck, Edward Greenberg, Edwynn Houk, Bruce Silverstein, pour n’en citer que quelques-uns. La collection privée d’Harald Falckenberg (installée à Hambourg) et celle de JPMorgan Chase sont des invitées d’honneur tandis que les trois institutions appelées à montrer leurs dernières acquisitions prouvent l’internationalisation du marché (musée Folkwang à Essen, Instituto Moreira Salles à Rio de Janeiro, musée des Beaux-Arts de l’Ontario).
Paris Photo au Grand Palais, du 14 au 17 novembre 2013.

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2 Fotofever

Une foire « satellite » comme toute grande manifestation se doit d’en avoir, Fotofever a quelques grands noms dans son carnet (comme Foam d’Amsterdam) mais propose surtout une sélection de jeunes galeries centrées sur la création actuelle.
Fotofever au Carrousel du Louvre, du 15 au 17 novembre 2013.

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EXPOSITIONS


Raymond Depardon, Autoportrait au Rolleiflex (posé sur un mur) 1er scooter de marque Italienne « Rumi », étiquette de presse sur le garde-boue, Ile Saint-Louis. Paris, 1959 ©Raymond Depardon/Magnum Photos

3 Raymond Depardon

C’est l’un des monstres sacrés de la photographie française, qui a touché à tous les genres, depuis le reportage social dans les asiles de Venise jusqu’à sa traversée de la France profonde en camping-car, en passant par la campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing. L’angle choisi pour cette rétrospective Depardon est autre : la photographie couleur dans son œuvre. Pour l’occasion, il a repris du collier, traversant une nouvelle fois le monde pour en rapporter des images inédites.
Raymond Depardon, un moment si doux au Grand Palais, du 14 novembre 2013 au 10 février 2014.

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4 Yousuf Karsh

Sa vie est un roman : échappé aux pogroms anti-arméniens en Turquie, il refait sa vie au Canada, où il devient le photographe des puissants et des artistes. Yousuf Karsh (1908-2002) a immortalisé Churchill (peut-être sa photo la plus fameuse), Grace Kelly, Kennedy mais aussi Helen Keller, Malraux ou Christian Dior, dans des noirs et blancs impeccables.
Yousuf Karsh : Icônes du XXe siècle au Mona Bismarck American Center, du 16 octobre 2013 au 26 janvier 2014.

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5 América latina 1960-2013

L’exposition attirera sans doute moins de monde que Ron Mueck et ses personnages mais elle vaut la peine tant elle brasse un demi-siècle plein de bruit et de fureur : 400 images racontent l’explosion urbaine au Venezuela, la violence en Colombie ou la dictature au Chili. Avec ses 30 entretiens films, un documentaire du Paraguayen Fredi Casco synthétise la vitalité de la photographie du continent.
América latina 1960-2013, photographies à la Fondation Cartier, du 19 novembre 2013 au 6 avril 2014.

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Erwin Blumenfeld ,Natalia Pasco. Épreuve gélatino-argentique, tirage d’époque. Collection Henry Blumenfeld. © The Estate of Erwin Blumenfeld.

6 Erwin Blumenfeld

C’est l’un des grands noms de la photographie de mode au XXe siècle. Mais, comme pour Irving Penn ou Helmut Newton, on ne peut pas limiter la production d’Erwin Blumenfeld (1897-1969) à ce seul secteur. L’exposition joue d’ailleurs sur la pluralité de ses intérêts, présentant, outre ses clichés, également ses dessins et ses photomontages sur une période d’un demi-siècle.
Erwin Blumenfeld au Jeu de paume, du 15 octobre 2013 au 26 janvier 2014.

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Brassaï, Vue nocturne sur Paris de Notre-Dame, 1933. © Brassaï

7 Brassaï

Après les rendez-vous déjà consacrés à Doisneau ou Ronis, cette exposition explore le rapport du photographe d’origine hongroise à Paris, sa ville d’élection. Les Halles, les maisons de passe, le pavé mouillé, les graffitis et tout ceux qui firent bouger la ville, de Picasso à Blaise Cendrars…
Brassaï, pour l’amour de Paris à l’Hôtel de Ville, du 8 novembre 2013 au 8 mars 2014.

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8 Hiroshi Sugimoto

Aux antipodes du précédent, Hiroshi Sugimoto (né en 1948) est l’un des photographes les plus conceptuels du moment. Une série de trois photos d’horizons marins a dépassé le million d’euros en 2007 chez Christie’s à New York. L’exposition mêle ses propres images à quelques pièces de sa collection d’antiquités.
Hiroshi Sugimoto. Accelerated Buddha à la Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent, du 10 octobre 2013 au 26 janvier 2014

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9 Anders Petersen

Il s’est fait connaître au début des années 1970 par sa série Café Lehmitz, du nom du bar de Hambourg, fréquenté par dockers, voyous et prostituées, où il passait une bonne partie de son temps. Anders Petersen (né en 1944) a continué sur cette veine des reportages sociaux très personnels. La BnF présente 330 photographies qui résument toute sa carrière, jusqu’aux plus récents Soho et Roma.
Anders Petersen à la bibliothèque nationale de France, du 13 novembre 2013 au 2 février 2014.

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10 Strömholm et Engström

Tous deux sont également suédois et donnent leur vision de Paris. Celle de JH Engtröm (né en 1969) est actuelle, celle de Christer Strömholm (1918-2002), qui fut le maître de Petersen, remonte au milieu du siècle dernier avec, notamment, la fameuse série sur les transsexuels de la place Blanche. Le contemporain d’Ingmar Bergman (lequel lui subtilisa son épouse) a aussi laissé de nombreux portraits d’artistes, de Le Corbusier à Spoerri.
2x à Paris : Engström et CHR Strömholm à l’Institut suédois, du 15 novembre 2013 au 12 janvier 2014.

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Franco Pagetti, Veiled Alep.

11 Franco Pagetti

Il fait partie de la célèbre agence VII et a couvert les conflits dans le monde entier. Les images que montre Franco Pagetti font, de loin, penser à du Buren : de grandes toiles rayées se déploient dans un univers urbain. Quand on s'approche, on s'aperçoit qu'il s'agit de camouflages pour éviter d'être la cible des francs-tireurs, dans l'Alep dévastée de 2013.
Franco Pagetti à la galerie Vallois, du 6 au 30 novembre 2013.

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VENTES

12 Les trésors de l'Institut catholique

Quand un musée privé évoque la vente d’une partie de ses collections, c’est un tonnerre de protestations qui s’élève généralement (voir l’épisode récent du DIA de Detroit). D’autres institutions semblent pouvoir se défaire de façon moins polémique de leur fonds. C’est le cas de l’Institut politique de Paris qui met à l’encan quelques trésors pour financer le développement de son campus. L’œuvre majeure en est le célèbre portfolio format in-folio de Désiré Charnay (1857-1860) sur les sites mayas du Mexique, l’un des trois complets avec ceux de la BNF et du musée du quai Branly (200 000 €). On y trouvra aussi une belles série italienne (Naya sur Venise, De Bonis sur Rome, Sommer sur Naples), quelques clichés historiques pris par Dimitri Ermakov lors de son voyage dans le Caucase, l’étrange série de Enrie sur le Saint Suaire de Turin (moins connue et moins chère que celle de Secondo Pia) ou encore celle de Duchenne de Boulogne sur l’usage de l’électricité dans les traitements psychiatriques à la Salpêtrière. L’Institut catholique sera certainement plus riche en euros mais aura abandonné un fonds unique…
Fonds photographique de l'Institut catholique à l’Hôtel Drouot (SVV Ader) le 17 novembre 2013.

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13 Collection Agathe Gaillard

Elle a été une galeriste pionnière dans le domaine de la photographie. A l’heure où elle choisit de se retirer, Agathe Gaillard le fait avec panache, publiant simultanément son autobiographie (Mémoires d’une galeriste chez Gallimard) et proposant une vente avec ses pièces emblématiques. Ces tirages – d’Alvarez-Bravo à Cartier-Bresson, de Boubat à Larry Clark - résument 38 années d’activité rue du Pont Louis-Philippe depuis son exposition inaugurale consacrée à Ralph Gibson en 1975 jusqu’à sa fermeture au printemps 2013.
Agathe Gaillard et la photographie : une pionnière à Paris chez Christie’s le 14 novembre 2013.

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Lot 172. La rue sans joie : Greta Garbo dans le film de Georg Wilhelm Pabst (1925). Epreuve argentique d'époque sur papier cartoline (23x29,5 cm, marges comprises). Estimation : 500 €. Courtesy Kapandji-Morhange.

14 Le monde du cinéma

Photographie et cinéma ont fait bon ménage dès le début comme le démontre cette sélection d’images. Des épreuves argentiques du tournage du Tunnel sous la Manche de Georges Méliès (1907) ou du Cabinet du docteur Caligari en passant par Marcel L’Herbier, Murnau, Un chien andalou ou L’Ange bleu, jusqu’à Scarface de Brian De Palma ou Copycat de Jon Amiel, c’est quasiment un siècle de septième art qui est immortalisé.
Objectif cinéma à l’Hôtel Drouot le 15 novembre 2013 (SVV Kapandji-Morhange)

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15 Du Nil à Diane Arbus

Sotheby’s, qui fut l’un des pionniers des ventes de photographie à Paris (on se souvient de la collection Jammes et du record pour la Vague de Le Gray, propose une série de tirages de toutes époques (Ansel Adams, Josef Sudek, Diane Arbus, etc.) Parmi les lots originaux de la vente, des albums de voyages d’Aymard de Banville en Egypte (1863-64) et de Casimir Zagourski en Afrique (1920) .
Photographies chez Sotheby's le 15 novembre 2013.

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LIVRES

Larrain, un Magnum atypique

C’est comme un météore du photo-reportage : le Chilien Sergio Larrain entre chez Magnum en 1959 après avoir séduit Cartier-Bresson. Il a 28 ans. Pendant quelques années, il va parcourir le théâtre mondial, de l’Italie mafieuse à l’Iran. Puis, usé par les sollicitations et les compromissions du métier, il choisit de retourner au Chili pour s’intéresser au sort des communautés les plus démunies comme celle des enfants sans famille de Santiago, ou à une ville mythique comme Valparaiso, dont il laissera un portrait définitif. Alors qu’il n’a pas encore 40 ans, Larrain choisit l’isolement du Grand Nord chilien, à Arica, cherchant dans la méditation et le yoga des réponses à ses inquiétudes existentielles. L’ouvrage, qui accompagne la rétrospective à la fondation Cartier-Bresson, présente ses principales séries et est enrichi des dessins (satori), des écrits et des lettres que ce photographe hors normes a toujours considéré comme partie prenante de sa création, qui ne prendra fin qu’avec sa mort en 2012.
Sergio Larrain, sous la direction d’Agnès Sire, texte de Gonzalo Leiva Quijada, éditions Xavier Barral, 2013, 400 p., 65 €.

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