ArtAujourdhui.Hebdo
N° 331 - du 23 janvier 2014 au 29 janvier 2014
Fedor Kislov, Parade sur la place Rouge. Moscou, 12 juillet 1937. © Musée olympique, Lausanne.
30 EXPOSITIONS EN EUROPE (2E PARTIE : EUROPE DU SUD)
De Lausanne à Istanbul, de Rome à Madrid, de grands noms, notamment français, sont à l'affiche des musées : Odilon Redon, Matisse, Cézanne. Mais on ne manquera évidement pas le Greco ou Pontormo. Ni ces coups de projecteur plus rares sur Lissitzky, Cima da Conegliano ou le Liberty, cet Art nouveau italien aux innombrables ramifications.
ESPAGNE
Giovanni Battista Langetti, Ixion, 193,6 x 258,4 cm, Museo de Arte de Ponce, Puerto Rico
Las Furias, de Tiziano a Ribera
MADRID – Le musée du Prado se penche sur le sort peu enviable des grands damnés de la mythologie grecque : Sisyphe, Ixion, Tantale et Tityus. Condamnés à rouler éternellement un rocher, à avoir le foie dévoré, à subir la soif, à gémir sur une roue… Leur destin a inspiré les grands artistes de la Renaissance qui ont donné maintes interprétations. Une vingtaine sont présentées, autour de l’image canonique de la souffrance, celle de Laocoon…
• Du 21 janvier au 4 mai 2014
Cézanne
MADRID – Cézanne était un grand amateur de visions d’extérieur, comme en font foi ses innombrables images de la Sainte-Victoire. Il est d’ailleurs mort d’une pneumonie contractée lors d’une sortie par un jour de pluie. Mais il était aussi un champion de la nature morte, typique discipline d’intérieur. Dans cette rétrospective du maître d’Aix, le musée Thyssen-Bornemisza a choisi de balancer entre ces deux amours en réunissant une cinquantaine d’œuvres emblématiques.
• Du 4 février au 18 mai 2014
Le Greco
TOLÈDE – Quatre siècles qu’il est mort dans sa cité d’adoption, au cœur de la Castille, mais jamais Domenikos Thetokopoulos, peintre d’origine crétoise, n’y a été célébré comme il se doit. Ce sera donc le cas dans un Museo de Santa Cruz récemment rénové, qui réunit portraits (le genre qui fit alors sa réputation), retables et gravures de dévotion qui lui donnèrent une large audience.
• Du 14 mars au 14 juin 2014
ITALIE
Gaetano Previati, La Danse des heures, vers 1899, huile et tempera sur toile. Milan, Fondazione Cariplo
Liberty
FORLÌ – En Italie, l’Art nouveau a sa propre appellation : le Liberty. Il y a été d’une vigueur peu commune, comparable à l’élan que connurent la France et la Belgique. Dans une petite ville d’Emilie-Romagne, au musée San Domenico, le mouvement est décortiqué, des affiches publicitaires de Dudovich au mobilier de Carlo Bugatti, en passant par les tableaux de Previati et en ressuscitant la grande exposition de Turin en 1902. Le Liberty a également connu un important volet architectural mais il faudra se déplacer pour découvrir les chefs-d’œuvre de Basile à Palerme. Une virée plus accessible : les incroyables thermes de Salsomaggiore, décorés par Galileo Chini, un maître verrier dont les talents furent réclamés jusqu’au royaume de Siam.
• Du 1er février au 15 juin 2014
El Lissitzky, Proun 6,“Piani di interpenetrazione”, 1919-1920. Stiftung Moritzburg - Kunstmuseum des Landes Sachsen-Anhalt, Halle
El Lissitsky
TRENTE – Peintre mais aussi architecte et photographe, maquettiste, polémiste et révolutionnaire : c’est un personnage à multiples facettes que présente le MART. El Lissitzky (1890-1941) a épousé de très près tous les soubresauts de la Révolution russe, en exportant les formes et les idéaux (Exposition universelle de Paris en 1937, mais aussi à Londres, Dessau ou Rotterdam). Il réussit à passer à travers les mailles de la répression stalinienne, qui s’abattit sur sa femme, déportée en Sibérie au lendemain de sa mort…
• Du 15 février au 8 juin 2014
Matisse, la figura
FERRARE – Le Palazzo dei Diamanti a réuni un bel ensemble d’œuvres sur le thème de la figure, de l’Autoportrait de 1900 jusqu’aux Acrobates de 1952. Si le Centre Pompidou fournit des pièces significatives, il n’est pas le seul : de la Tate Modern au MoMA, du musée de la Chaux-de-Fonds au Philadelphia Museum of Art, les principales collections de Matisse ont été mises à contribution.
• Du 22 février au 15 juin 2014
Cima da Conegliano, L'Archange Raphaël avec Tobie et deux saints, Gallerie dell'Accademia, Venise.
Un Cinquecento inquieto
CONEGLIANO – L’un des maîtres mineurs de la Renaissance, symbole de la douceur, contemporain de Titien et Lorenzo Lotto… Tout le territoire autour de Trévise est mis à contribution pour redécouvrir Cima da Conegliano mais aussi ses contemporains du XVIe siècle, Palma l’Ancien ou Andrea Solario : tableaux, retables, sculptures, médailles et céramiques sont présentés en plusieurs expositions, dont la plus importante a lieu au Palazzo Sarcinelli de Conegliano.
• Du 1er mars au 8 juin 2014
Pontormo et Rosso
FLORENCE – Ce sont deux stars du maniérisme : Rosso, qui brilla particulièrement en France, à la cour de François Ier, et Pontormo, qui fit l’essentiel de sa carrière en Toscane. Tous deux furent formés chez Andrea del Sarto mais développèrent ensuite leur vision propre de la maniera. Le Palazzo Strozzi ressuscite leur rivalité artistique, en présentant des œuvres rarement réunies.
• Du 8 mars au 30 juillet 2014
SUISSE
Les avant-gardes russes et le sport
LAUSANNE – Jeux d’hiver de Sotchi oblige, le Musée olympique rouvre avec une exposition ad hoc. De Rodtchenko à Stepanova, elle étudie comment les peintres et photographes soviétiques des années 1920-1930 ont vu dans les sportifs en action un motif d’inspiration majeur.
• Du 24 janvier au 11 mai 2014
Odilon Redon, Fleurs, 1909, huile sur toile, 81 x 100 cm, collection privée.
Odilon Redon
BÂLE – Considéré comme l’un des chefs de file du symbolisme, le solitaire Redon (1840-1916) a produit à la fois des êtres étranges, dans un noir charbonneux, et des pastels solaires aux couleurs éclatantes. Trois ans après celle du Grand Palais à Paris, la rétrospective de la Fondation Beyeler tente de tracer les contours de l’artiste, en mettant en avant son rôle de précurseur de mouvements postérieurs, dont le surréalisme.
• Du 2 février au 18 mai 2014
De Matisse au Cavalier bleu
ZURICH – L’expressionnisme allemand est-il un mouvement spontané ou s’est-il plutôt nourri d’autres avant-gardes, notamment françaises ? C’est la thèse défendue par cette exposition du Kunsthaus, qui confronte, en une centaine d’œuvres, Gauguin, Cézanne et Matisse aux maîtres du Cavalier bleu.
• Du 7 février au 11 mai 2014
Les masques intrigués : Ensor
BÂLE – Le Belge James Ensor (1860-1949) fut un grand amateur de masques et postiches. Le Kunstmuseum donne un aperçu de sa veine grimaçante et satirique à partir de 60 dessins et tableaux, dont certains montrés pour la première fois.
• Du 9 février au 18 mai 2014
Objets ludiques. L’art des possibilités
BÂLE – Le musée Tinguely réunit une centaine d’œuvres du XXe siècle. Réalisées par Josef Albers, Julio Le Parc ou Jeppe Heim, elles ont la particularité de pouvoir être modifiées, déconstruites, réassemblées, faisant de l’art une forme de jeu.
• Du 19 février au 11 mai 2014
La beauté du corps dans l’Antiquité grecque
MARTIGNY – En juillet 2011, deux torses antiques de première importance étaient mis au jour à Martigny. La fondation Gianadda, qui a noué depuis sa création un lien étroit avec le passé romain de la ville (que l’on peut mesurer dans les nombreuses vitrines archéologiques), était donc tout à fait apte à accueillir quelques-uns des chefs-d’œuvre du British Museum dont le célèbre Diadumène de Vaison-la-Romaine.
• Du 21 février au 9 juin 2014
TURQUIE
Eteri Chkadua, In Black, 2013
Neighbours
ISTANBUL – Pour fêter son dixième anniversaire, Istanbul Modern confronte les pratiques artistiques en Turquie et dans les pays voisins, à partir de clés de lecture communes aux peuples du Proche-Orient, du Caucase, des Balkans : le voyage, le nomadisme, l’odyssée, l’épopée orale.
• Du 9 janvier au 8 mai 2014
