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N° 332 - du 30 janvier 2014 au 5 février 2014


Francisco de Zurbarán, Tasse d'eau et rose, vers 1630, huile sur toile, 21,2 x 30,1 cm, National Gallery, Londres.

L'AIR DU TEMPS

Zurbarán, grand d’Espagne

BRUXELLES – Il souffre de l’ombre encombrante de Vélasquez, du Greco et - moins qu’auparavant cependant - de celle de Murillo, tous trois ses contemporains. Mais Zurbarán (1598-1664), le « Caravage espagnol » a des aficionados sourcilleux, qui voient dans sa peinture ténébriste le meilleur des deux mondes : une extraordinaire économie de moyens (qui le rapproche de Sánchez Cotán ou de Goya), en même temps qu’une élévation mystique (qui l’apparie au Greco). La rétrospective, déjà présentée sous une autre forme à Ferrare, montrera la variété de ses talents. Ce peintre né dans la région la plus reculée d’Espagne, cette Estrémadure qui fournira tant de conquistadors, était à la fois capable de natures mortes sévères, de grandes compositions religieuses pleines de pathos, et de portraits de princes et de saintes qui semblent de véritables gravures de mode.
Francisco de Zurbarán, à Bozar, du 29 janvier au 25 mai 2014.

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EXPOSITIONS


Giulio Aristide Sartorio, La Sirène, 1893, huile sur toile marouflée sur panneau, Turin, GAM - Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea.

Liberty, j’écris ton nom

FORLÌ – C’est le nom qui englobe le style Art nouveau en Italie, au début du XXe siècle, cousin du Modern Style et du Jugensdtil. Sa diffusion est favorisée par de grandes expositions, comme celle de Turin en 1902, qui aura un écho international, ou celle de Milan, quatre ans plus tard, qui célèbre un exploit d’ingénierie, l’ouverture du tunnel du Simplon. Si la production en architecture et en arts décoratifs a passé les frontières (Ettore Bugatti étant le nom emblématique), l’aura des peintres a moins bien voyagé. L’exposition permettra donc de redécouvrir Previati, Tallone ou Sartorio, rarement montrés dans des rétrospectives internationales. Il faudra ensuite prendre son bâton de pèlerin pour explorer les traces laissées sur le territoire, du café Alla Vittoria à la villa Sardi, ou encore le palais Lucarelli, à Castrocaro Terme.
Du 1er février au 15 juin 2014

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À VOIR AUSSI

Redon, symbole et couleur

BÂLE – On le range commodément sous l’étiquette symboliste mais Odilon Redon, créateur solitaire, a aussi défriché les terres des surréalistes et a été un grand coloriste (illustration : Odilon Redon, Ophélie, 1900-05, pastel sur papier sur carton, 50,5 x 67,3 cm. Collection Dian Woodner, New York, photo: Lynton Gardiner). Du 2 février au 18 mai 2014

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Aux origines de la mine

LEWARDE – Dans 1712, le Centre historique minier montre comment la bataille de Denain, l’un des derniers épisodes de la Guerre de Succession d’Espagne, marque les débuts de la production charbonnière qui allait marquer la région pendant près de trois siècles. Du 1er février au 30 mars 2014.

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Cézanne in and out

MADRID – Il aimait la lumière de l’extérieur mais aussi le calme des natures mortes : ce double Cézanne fait l’objet d’une rétrospective au musée Thyssen-Bornemisza. Du 4 février au 18 mai 2014

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Un début avec Fini

UMEA (Suède) – Une exposition de la surréaliste d’origine argentine Leonor Fini lance le programme de l’une des deux capitales européennes de la culture 2014 (l’autre est Riga). Du 31 janvier au 11 mai 2014

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VENTES


Edgar Degas, Femme s'essuyant les pieds, 1834 - 1917, pastel sur papier marouflé sur carton, 45.7 x 58 cm, vers 1893. Estimation : 1-1,5 million £

Le legs Krugier

LONDRES - L'impressionnisme hante les musées. Il en reste pourtant de beaux restes en mains privées comme va nous l'enseigner une exposition au musée Marmottan Monet, à partir du 13 février. Et les grandes ventes de l'hiver prouvent que les opportunités subsistent pour ceux qui ont les poches profondes. Chez Sotheby's à Londres, le 5 février, on pourra s'offrir, pour un montant estimé à 1,2 millions €, Femme s'essuyant les pieds, un superbe pastel de Degas de 1893, vendu en 1918 lors de la seconde vente d'atelier Degas, et qui appartint aux collections Comiot et Wildenstein. Mais aussi de beaux Cézanne (Femme assise) et Monet (Au bord du fjord). Cette réunion exceptionnelle n'est pas le fait du hasard. Elle est le fruit de la longue quête du marchand genevois Jan Krugier (1928-2008). Les yeux seront rivés sur les compteurs (un premier ensemble avait dépassé frôlé les 100 millions € en novembre 2013 chez Christie's) alors que l'on s'interroge sur l'objet de la nébuleuse fondation Jan Krugier, créée en décembre 2010 pour "la conservation et la mise en valeur de la collection d'œuvres d'art rassemblées par Jan Krugier"...
Collection Jan Krugier et Marie-Anne Krugier-Poinatowski chez Sotheby's les 5 et 6 février 2014.

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Courtesy Rurart.

Jeremy Hutchison, l’image déconstruite

Les images ont-elles encore un sens ? Leur stock monumental croît à démesure et nous en sommes bombardés à longueur de journée au point, paradoxalement, de les oublier très vite ou de ne même plus les voir… Pour leur faire dire quelque chose, ne faut-il pas les sortir de leur contexte, les passer à l’envers, les retourner, les inverser, les répéter à l’infini ? C’est ce que fait Jeremy Hutchison (né en 1979) qui, avec sa formation de linguiste, traque le sens caché de ce qui nous semble évident. Ainsi un rituel d’achat au supermarché, rembobiné, souligne le côté dérisoire et mécanique de cet acte quotidien. Une voiture tourne toute la nuit autour d’un rond-point, l’artiste paye une personne à marcher avec un miroir dans lequel il se filme, l’entreprise Erratum introduit une malfaçon dans chaque objet qu’elle produit. Autant de reflets absurdes qui n’ont qu’une fonction : nous faire réfléchir à l’image-mère…
• Jeremy Hutchison présente l’installation I- à Rurart (86480 Rouillé), du 30 janvier au 27 avril 2014.

Le site de l'artiste

LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

LIVRES

Esprit de Cartier

C’est probablement l’une des marques qui symbolisent le mieux le monde du luxe. Ses montres Tank et Santos-Dumont sont des icônes et des marqueurs de statut social. Mais la maison Cartier, fondée en 1847, ne se limite pas à ces accessoires célèbres et a accompagné de près les mouvements Art nouveau et surtout Art déco. Ce catalogue, accompagnant l’exposition au Grand Palais (jusqu’au 16 février 2014), ouvre les archives de la rue de la Paix (siège parisien ouvert en 1899, un an après l’hôtel Ritz voisin) et de collections internationales. Il illustre des pièces uniques, en les associant autant que possible avec les notabilités qui les ont portées ou commandées : Grace Vanderbilt, Barbara Hutton, Gloria Swanson (et ses bracelets en cristal de roche), Wallis Simpson, Jean Cocteau (son épée d’académicien en 1955), Maria Félix (son collier Serpent de 2473 diamants) ou le maharajah de Patiala. C’est pour ce prince indien que fut créé entre 1925 et 1928 le collier de cérémonie peut-être le plus impressionnant de l’histoire : une cascade trois mille diamants autour d’un diamant jaune de 234 carats. Retrouvé par hasard en 1998, il a été récemment reconstitué à partir des plans d’origine. Le luxe, c’est aussi de ne pas compter le temps…
Cartier, le style et l’histoire, sous la direction de Laurent Salomé et Laure Dalon, Réunion des musées nationaux/Grand Palais, 2013, 400 p., 45 €

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ESPRIT MONTMARTRE LA VIE DE BOHÈME À PARIS VERS 1900

FRANCFORT – A la Schirn Kunsthalle, la première exposition de groupe sur le célèbre quartier de Paris, réunissant plus de 200 œuvres de Toulouse-Lautrec, Degas, Van Dongen ou Picasso.

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