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N° 345 - du 1 mai 2014 au 7 mai 2014


Portrait équestre du Maharao Sheodan Singh d’Alwar, Inde, Rajasthan, Alwar, vers 1863. Gouache aquarellée avec rehauts d’or sur papier. H. 21,5 cm ; L. 21,5 cm LAD.2011.080. © Louvre Abu Dhabi/Agence photo F

L'AIR DU TEMPS

Louvre : la question d’Orient

PARIS – Son inauguration n’est programmée que pour décembre 2015 mais le Louvre (Paris) présente enfin un avant-goût du Louvre (Abu Dhabi). Peu d’initiatives ont autant agité le milieu des musées dans la dernière décennie. Le Louvre a-t-il vendu son âme contre de l’argent (nécessaire à son autonomie) ? Le développement par l’agence France Museum de la collection d’Abu Dhabi s’est-elle faite au détriment des fonds nationaux (sur un marché toujours plus concurrentiel) ? Une fois le musée de l’île de Saadiyat ouvert, les prêts prévus du Louvre vont-ils appauvrir le vaisseau-amiral ? Les quelque 150 œuvres présentées ne permettront certes pas de répondre à ces questions mais elles donneront une indication sur d’autres épouvantails souvent agités : la place de la figure humaine ? la religion ? le nu ? De Bellini jusqu’à Yves Klein, en passant par les fibules ostrogoths et la marqueterie Tang, on n’a qu’une certitude : l’ambition encyclopédique…
Naissance d’un musée, Louvre Abu Dhabi au musée du Louvre, du 2 mai au 28 juillet 2014.

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EXPOSITIONS


Tatouage traditionnel japonais © Photo : Tatttooinjapan.com / Martin Hladik

Tatouez-moi !

PARIS – Ce pourrait être une chanson de Juliette Greco… Cette requête, autrefois rarissime, a fait florès dans la dernière décennie. Comment expliquer que la pratique du tatouage, autrefois assimilée aux bagnards, aux mauvais garçons et aux marins au long cours, ait connu une telle percée dans la société occidentale ? C’est la question que soulève cette exposition transversale et internationale, qui réunit des communautés qui n’ont pas l’habitude de se fréquenter : phénomènes de cirque du Middle West, boxeurs thaïlandais, notables maoris, guerriers iroquois… Depuis les pionniers japonais d’Edo au XVIIe siècle aux membres des effrayantes maras d’Amérique centrale, ce large panorama est restitué par des moulages hyperréalistes de parties du corps humain et par les créations les plus contemporaines.
Tatoueurs, tatoués au musée du quai Branly, du 6 mai au 18 octobre 2014.

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Whistler-on-Thames

WASHINGTON – Tête de file des impressionnistes américains, James Whistler arrive sur le Vieux Continent alors qu’il n’a guère plus de 20 ans. Plutôt que Paris qui attire les ambitieux, il se fixe à Londres, fréquentant les beaux esprits du temps comme Oscar Wilde. Fasciné par les harmonies changeantes de la Tamise et par son environnement urbain, il l’immortalisera en de nombreuses compositions.
An American in London : Whistler and the Thames à la Arthur M. Sackler Gallery, du 3 mai au 17 août 2014.

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Toulouse-Lautrec, star hongroise

BUDAPEST - Le musée des Beaux-Arts de la capitale hongroise possède une importante collection de lithographies de Toulouse-Lautrec (près de 170), réalisées entre 1891 et 1901. Une sélection en est montrée pour la première fois depuis 1964, en compagnie du tableau que possède le musée, Ces dames au réfectoire.
Toulouse-Lautrec, prints and lithographs au Szepmuveszeti Museum, du 30 avril au 25 août 2014.

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Mariez-vous !

LONDRES - Margaret Wigham, duchesse d’Argyll, portait en 1933 une somptueuse création de Norman Hartnell lors de son premier mariage. Wendy Ramshaw, conceptrice de bijoux, se dessina sa propre robe en 1962. Et comment faisait-on à la fin du XVIIIe siècle ? Et de nos jours ? L’exposition dresse un bilan de deux siècles et demi de robes de mariées.
Wedding Dresses, 1775-2014 au Victoria & Albert Museum, du 3 mai 2014 au 15 mars 2015.

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VENTES

Picasso en terre

LONDRES – La céramique a été une passion importante et tardive pour Picasso. Il s’est plongé dans ce nouveau matériau en même temps qu’il quittait définitivement Paris pour le Sud, au lendemain de la guerre et l’a exploité jusqu’à ses dernières années. Et c’est également grâce à la céramique qu’il put connaître sa dernière compagne, Jacqueline Roque, qui travaillait chez ses cousins, les Ramié, propriétaires à Vallauris de ce qui allait devenir la célèbre maison Madoura. Chouettes, colombes, chèvres, picadors et corridas constituent des thèmes récurrents. Chez Picasso, les multiples peuvent coûter le prix d’une œuvre unique chez d’autres artistes. Un pichet Visage aux yeux rieurs, de 1969, produit à 350 exemplaires, est estimé à 12 000 €. Pour descendre autour de 1000 €, il faudra se rabattre sur les affiches des expositions…
Important Ceramics by Picasso chez Sotheby’s le 7 mai 2014.

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Sergio Moscona, Paquito, el facha y Arruga ante la visita inesperada II

Moscona, vigie de la société argentine

C’est un wonderboy de l’art contemporain argentin qui brûle les étapes : né en 1979, Sergio Moscona a déjà eu droit à deux rétrospectives au musée Sivori de Buenos Aires. Ses personnages dessinés d’un trait sûr, comme au scalpel, constituent un théâtre social qui n’a rien d’imaginaire : c’est celui des classes populaires du cône sud, entre répression, bidonvilles et abus de drogue, entre gosses des rues et cartoneros, ces chiffonniers des temps modernes. Inspiré par ses aînés Antonio Berni ou Antonio Segui, mais avec une patte plus « expressionniste », Moscona dresse le portrait sans fard d’une société inégalitaire et individualiste.
• Sergio Moscona, Paquito Laguna à la galerie Claire Corcia, du 3 avril au 31 mai 2014.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

LIVRES

L’art et les tribunaux

En ces temps de permissivité généralisée, l’artiste peut-il peindre, dessiner ou sculpter ce que bon lui semble ? Pas du tout comme le prouve cet ouvrage. Si la défense des bonnes mœurs, est devenue moins sévère, d’autres délits, autrefois peu pourchassés, sont devenus de véritables mines à procès : l’infraction au droit d’auteur, l’apologie du racisme, de l’antisémitisme, de la pédophilie, l’incitation à la haine, au suicide ou à la consommation de drogues. A travers une série d’exemples commentés, qui mettent en scène des acheteurs floués, des associations catholiques, des héritiers en conflit, on mesure la variété des sources de litige et leur évolution au cours du temps. Un Whistler peint en 1893 et jamais livré, un soi-disant portrait de Sarah Bernhardt par un petit maître, un frigo décoré par Bernard Buffet, un Magritte et une pochette des Rolling Stones : chaque cas se lit comme une mini-intrigue…
Les procès de l’art, par Céline Delavaux et Marie-Hélène Vignes, Palette…, 2013, 352 p., 29,90 €.

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