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N° 401 - du 1 octobre 2015 au 7 octobre 2015


Zhenchen Liu, Ice Monument devant l'Hôtel de Ville de Paris (Courtesy l'artiste)

L'AIR DU TEMPS

Nuit Blanche, croisade contre le réchauffement

PARIS – Il fera bon cette nuit du 3 au 4 octobre, 15° C en début de soirée. Vive le réchauffement climatique ! Pas vraiment : le thème porteur de cette 14e édition est en effet lié à la conférence COP21, qui ouvre à Paris le mois suivant. Que faire pour lutter contre un phénomène qui affecte la planète entière ? Les 100 milliards annuels annoncés réussiront-ils à limiter la hausse du thermomètre (objectif : 2° maximum depuis 1850) ? Les artistes, en tout cas, ne manquent pas d’idées pour nous aider à prendre conscience de la gravité des faits. En deux parcours (Nord-Ouest et Nord-Est), qui privilégient la rive droite, voici un immeuble qui se délite comme un iceberg (Leandro Erlich), un concert d’insectes - créatures en sursis ? - à nous casser les oreilles (Erik Samakh), des étoiles regardées droit dans les yeux (Félicie d’Estienne d’Orves et Félicie Rousse), un funambule (Stéphane Ricordel) sur un nuage, seul migrant auquel on ne demande pas de papier. Tandis que devant l’Hôtel de Ville, les petits cubes de glace colorés du Chinois Zhenchen Liu fondront toute la nuit. Comme une mèche de dynamite…
14e Nuit blanche, du samedi 3 au dimanche 4 octobre 2015. De nombreuses Nuits blanches ont lieu ailleurs dans le monde, notamment à Casablanca et Zagreb, qui fêtent leur première édition.

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EXPOSITIONS


0,10, la dernière exposition futuriste de tableaux, Petrograd, hiver 1915/16, la salle des Malevitch avec Carré noir et d'autres peintures suprématistes. Archives d'Etat russes.

Petrograd, 1915

BÂLE – Le titre est énigmatique à souhait, et même le sous-titre… Des chiffres cabalistiques, une épithète (« dernière ») à la consonance définitive… Il s’agit pourtant d’un moment-clé de l’art moderne : des artistes (sept femmes et sept hommes) de l’avant-garde russe se réunissent et exposent l’impensable : un carré noir (Malevitch), qui plus est accroché au « coin de Dieu », réservé aux icônes, des assemblages de bouts de bois mal rabotés et autres matériaux vulgaires (Tatline), des zébrures, des lettres déconnectées, des perspectives incompréhensibles. L’événement dans la Petrograd de 1915 est un choc. Cent ans plus tard, une partie des œuvres (un bon tiers des 150 tableaux d’origine a disparu) sont de nouveau rassemblées.
A la recherche de 0,10, la dernière exposition futuriste de tableaux à la Fondation Beyeler, du 4 octobre 2015 au 10 janvier 2016.

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Luis de Morales, Pietà, huile sur panneau, 126 x 98 cm, 1560. Madrid, Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando.

Morales, le Divin

MADRID – Originaire d’Estrémadure, comme Zurbarán après lui, Morales (1510-1585) a été un peintre très prolifique mais presque monomaniaque : il n’a produit que des images saintes, qui lui valurent son surnom. Crucifixions, Saintes Familles, Fuites en Egypte abondent sous son pinceau, précis et quasi-métallique, à l’image des Flamands qui l’inspirèrent. Renforçant les 19 œuvres du Prado, des prêts d'autres villes (et cathédrales !) espagnoles, de New York, Minneapolis ou Dresde restituent une peinture sacrée dont nous avons largement perdu la compréhension.
El Divino Morales au musée du Prado, du 1er octobre 2015 au 10 janvier 2016.

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Chris Morin-Eitner, Paris Opéra Garnier Ballet, 2012. Collection de l’artiste.

La pluie et le beau temps

PARIS - D’autres nuages (en écorce de cacahuète), d’autres nébuleuses, des cartographies climatiques, des éclairs (en néons), des inondations… Le discours sur les ravages à l’environnement devient de plus en plus présent à mesure qu’approche COP21. Mais les artistes n’ont pas attendu ce rendez-vous pour travailler sur le climat et les forces de la nature. De Marina Abramovic à Yoko Ono, en passant par une génération plus jeune (Berrada, Grasso), l’exposition en trace un bilan.
Climats artificiels à a Fondation EDF, du 4 octobre au 28 février 2016.

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Julien Prévieux, Patterns of Life, 2015, vidéo HD/2K, 15’14’’ - Photos de tournage © Julien Prévieux. Courtesy galerie Jousse Entreprise, Paris.

Julien Prévieux, poète de la statistique

Passer quelques jours avec les policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité) et visualiser avec eux le parcours des pickpockets ? Cela donne une interprétation à l’aérographe : un tableau abstrait mais sous-tendu par des données réelles. Les déplacements d’un jeune papa, avec ses accélérations et ses coups de mou ? Cela donne sept blocs à facettes, un pour chaque jour de la semaine. Visualiser pendant trente secondes le regard d’un spectateur sur une œuvre célèbre, un Giacometti ou l’Urinoir de Duchamp ? Cela donne une grille cabalistique, comme tracée à l’ardoise magique. Julien Prévieux (né en 1974, prix Marcel Duchamp 2014), déjà connu pour ses lettres de non-motivation envoyé à ses potentiels employeurs, continue d’explorer le mouvement de l’homme moderne et de le retranscrire en couleurs, lignes, et même ballets. Comme des charades poétiques pour un monde trop pressé…
Julien Prévieux, des corps schématiques, au Centre Pompidou (espace 315), du 23 septembre 2015 au 1er février 2016.

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LIVRES

Poussin, mon amour

Nicolas Poussin, le parangon du classicisme français, a une belle liste d’amoureux. Parmi ceux qui ont consacré une partie de leur vie à l’étudier, on trouve des ténors comme Anthony Blunt, le fameux historien d’art-espion, Denis Mahon, Jacques Thuillier ou Pierre Rosenberg, ancien patron du Louvre, à qui l’on doit la grande exposition de 1994. Celui-ci livre aujourd’hui une sorte de testament en la matière : son étude exhaustive des Poussin du grand musée parisien. Ce qui n’est pas une mince affaire puisque, avec quarante tableaux (dont trente-deux provenant de Louis XIV), cela représente quasiment la moitié du corpus … Le Mars et Vénus récemment attribué figure en bonne place, la première et l’on finit par une autre scène galante, Apollon amoureux de Daphné. Les notes recensant les œuvres en rapport sont impressionnantes d’érudition (indiquant copies, ventes publiques, mentions dans collections privées, etc.) mais l’on est également impressionné par le travail sur les provenances. Véritables filatures, celles-ci se lisent comme des romans policiers reliant le Grand siècle à notre époque…
Nicolas Poussin, les tableaux du Louvre, par Pierre Rosenberg, Louvre éditions/Somogy, 2015, 400 p., 39 €.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


7E BIENNALE DES VERRIERS

2 octobre 2015 - CARMAUX - Musée/centre d'art du verre

50 créateurs exprimant les dernières tendances du verre contemporain

Notre sélection de nouvelles expositions