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N° 405 - du 29 octobre 2015 au 4 novembre 2015

L'AIR DU TEMPS

La télépathie est-elle un art ?

METZ - Se transmettre directement une pensée, une sensation sans qu’elle passe par l’intermédiaire des sens ? C’est la télépathie, dont la définition est formulée en 1882 à Londres par Frederic Myers. Ce mécanisme, qui occupe les psychologues et rejoint les préoccupations des scientifiques (Marconi réalise en 1895 sa première transmission par faisceaux hertziens), fascine immédiatement les artistes, notamment les surréalistes, adeptes de l’automatisme psychique. L’exposition montre que bien d’autres ont tenté d’en tirer parti, pour photographier la pensée (Hippolyte Baraduc) ou retranscrire les ondes cérébrales en musique (Biomusic). De nos jours encore, des artistes comme Tony Oursler (qui eut un grand-père magicien, ami de Houdini), Fabrice Hyber ou Sigmar Polke ont puisé dans ces frontières de l’inconnu de fécondes sources d’inspiration.
Cosa mentale. Les imaginaires de la télépathie dans l’art du XXe siècle au Centre Pompidou Metz, du 28 octobre 2015 au 28 mars 2016.

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EXPOSITIONS


Antoine Benoist (1632-1715), Portrait de Louis XIV à 68 ans, cire, verre, cheveux,dentelle, soie, velours. 85,3 ; L. 71 ; P. 12 cm © Chateau de Versailles (dist-RMN-GrandPalais), Christophe Fouin

Feu Louis XIV

VERSAILLES – Le 1er septembre 1715, après un règne de 72 ans, le Roi-Soleil s’éteignait en son château fétiche. Sous l’Ancien Régime, le décès d’un souverain n’est pas une mince affaire – il exalte le défunt mais prépare aussi la venue de son successeur. Si les funérailles de Louis XIV n’atteignent pas le record de celles de François Ier (64 jours), elles sont organisées avec faste et minutie : plus d’effigie en cire comme cela était la tradition mais embaumement et exposition du corps, messes et frappe de médailles, tripartition de la dépouille royale (Saint-Denis, Notre-Dame et église de la rue Saint-Antoine) et convoi funèbre vers la chapelle de Saint-Denis décoré en noir, or et argent… Documents, tableaux, vêtements de deuil font revivre ces rituels largement abandonnés par les républiques mais toujours chéri par les régimes autoritaires.
Le roi est mort au Château de Versailles, du 27 octobre 2015 au 21 février 2016.

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Miró en volume

BARCELONE – Adepte du collage, Miró saupoudra à la fin des années 1920 ses œuvres d’objets en relief – cordes, clous, cheveux, plumes, équerres, galets et bouts de liège… Miro est alors installé à Paris, où il fréquente notamment Magritte et Arp mais commence à prendre des distances avec le surréalisme. Comme chez Picasso, l’évolution du collage et de l’assemblage vers la sculpture en trois dimensions était inévitable : c’est le thème de l’exposition qui détaille les étapes de ce processus et l’illustre de dessins, tableaux et objets, venus de la Fondation (qui fête son 40e anniversaire) et de prêteurs internationaux.
Miró y el objeto à la Fundación Miró, du 29 octobre 2015 au 17 janvier 2016.

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Eros kanak

LA ROCHELLE – Dans l’art kanak de Nouvelle-Calédonie, les bambous gravés représentent un pan original et mal connu. Décrivant des scènes de la vie quotidienne, ils s’attachent dans certains cas à de véritables descriptions érotiques. L’exposition présente les relevés réalisés par Roger Boulay dans la collection du musée de Nouméa : à la plume comme faisaient les explorateurs avant l’invention de la photographie…
Erotik Kanak au Museum d’histoire naturelle, du 30 octobre 2015 au 18 septembre 2016.

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Ungerer tous azimuts

ZURICH – Illustrateur pour enfants ? Cela fait longtemps que Tomi Ungerer (aujourd’hui âgé de 85 ans) a dépassé ce statut. Auteur de dessins satiriques, affichiste (par exemple pour le New York Times ou pour la campagne électorale de Willy Brandt en 1972), réalisateur de dessins animés, érotomane raffiné (son fameux Fornicon de 1969, année érotique) mais aussi peintre et sculpteur, dessinateur de mobilier urbain… L’exposition a l’ambition de donner un aperçu général de cette œuvre polymorphe, que l’on pourra compléter par une visite à son musée, ouvert en 2007 dans sa ville natale, Strasbourg.
Tomi Ungerer, Incognito au Kunsthaus, du 30 octobre 2015 au 7 février 2016.

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VENTES


Amedeo Modigliani, Portrait de Paulette Jourdain, huile sur toile, 100,3x65.4 cm, peint vers 1919. Estimation : plus de 25 millions $.

Taubman, l’esprit Sotheby’s

NEW YORK - Il fut pendant vingt ans (il l’acquit en 1983) le patron de Sotheby’s, qu’il développa de manière remarquable. Ce n’est pourtant pas là qu’Alfred Taubman fit sa fortune mais dans les centres commerciaux. Son goût pour l’art et sa fortune l’amenèrent à se constituer une collection remarquable : sa dispersion ne pouvait advenir que chez Sotheby’s. Son contenu équivaut à un petit mais très bien choisi musée d’art moderne. On y trouve de véritables icônes comme le Portrait de Paulette Jourdain par Modigliani ou Femme assise sur une chaise, un des portraits emblématiques de Dora Maar par Picasso. Mais aussi deux Rothko, deux Degas (tous estimés entre 20 et 35 millions $) et, dans la même fourchette (autour de 15 millions $), deux artistes aussi dissemblables que Toulouse-Lautrec (La clownesse Cha-U-Kao) et Clyfford Still, un des papes de l’expressionnisme abstrait. Les dernières années de Taubman furent assombries par le procès intenté en 2001 à Christie’s et Sotheby’s pour manipulation des prix, qui lui valut un an de prison. Quelques mois seulement après sa mort (le 17 avril dernier, à l’âge de 91 ans), c’est un autre visage que cette vente met en avant…
The Collection of A. Alfred Taubman chez Sotheby’s, les 4 et 5 novembre 2015.

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LIVRES

Eloge des petits riens

La gravure était autrefois un genre majeur : Dürer, Rembrandt, Redon, Picasso y ont usé leurs yeux. La littérature des petits objets était autrefois un genre majeur : Pline, Virgile, Maeterlinck, Fabre se sont penchés sur la vie des fourmis, des cailloux, des vers de terre. Ce volume réunit ces deux disciplines délaissées. Erik Desmazières met en images, avec des eaux-fortes rehaussées de lavis, de gouache ou d’encre de Chine sur vergé ancien, et Olivier Rolin décrit, avec des cascades de mots, tirés de terminologies techniques ou de vocabulaires surannés, composant un drôle d’écrin, respectueux et ironique. Qui, quoi ? L’asperge, la mouche, l’os de seiche, la pomme de pin, la patate germée, le galet, qui ont rarement été à pareille fête. L’ensemble, à la fois spirituel et savant, descriptif et poétique, est un véritable délice qui se met à raison sous l’égide de Ponge, pionnier de la redécouverte de ces objets délaissés de la nature et du quotidien.
A y regarder de près, par Olivier Rolin et Erik Desmazières, Seuil, 2015, 128 p., 25 €.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


CLARK & POUGNAUD

29 octobre 2015 - LILLE - Maison de la Photographie

Un peintre et un photographe rendent hommage à Hopper et autres poètes de la solitude

Notre sélection de nouvelles expositions

BRÈVES

BAMAKO – La 10e édition des Rencontres de Bamako, biennale africaine de la photographie, se tient du 31 octobre au 31 décembre 2015.

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PARIS – Le prix Marcel Duchamp 2015 a été attribué à Melik Ohanian.

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PARIS – Le prix de la fondation d’entreprise Ricard a été décerné à Florian Pugnaire et David Raffini.

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TURIN – Le salon d’art moderne et contemporain Artissima se tient du 6 au 8 novembre 2015.

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