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N° 430 - du 5 mai 2016 au 11 mai 2016


Château de Chaumont-sur-Loire © E. Sander

L'AIR DU TEMPS

Des jardins comme s’il en pleuvait

CHAUMONT-SUR-LOIRE - Il y a très longtemps, il y eut le jardin d’Eden mais nos souvenirs sont flous. Nous savons à peu près à quoi ressemblaient les jardins médiévaux, ceux de Le Nôtre et ceux d’aujourd’hui, fruit de métissages planétaires. Mais demain ? C’est à cet exercice de prospective que s’essaie le festival international des jardins, qui fête par la même occasion ses 25 ans. Après des thématiques piquantes – érotisme, péchés capitaux, délires – l’année 2016 est tout aussi prenante. Elle nous confronte à un ensemble de techniques et de progrès, dont les intitulés sont autant de questions pour un champion : permaculture, aquaponie, phyto-remédiation ou bombes à graines… Heureusement les « fermes verticales » sont plus faciles à visualiser. Des plantes qui stockent de l’eau, qui produisent de l’électricité ou de la lumière, qui dépolluent, mais qui savent rester belles. Acanthus mollis, butomus umbellatus, borago officinalis : à Chaumont, ce sont elles les stars et elles détiennent une partie de notre avenir…
Festival international des jardins au domaine de Chaumont-sur-Loire, du 21 avril au 2 novembre 2016.

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EXPOSITIONS (ENCORE DES JARDINS)


Marguerite Nakhla, Scène dans le parc, vers 1940 © Image courtesy of Barjeel Art Foundation, Sharjah

L’Orient, fontaines et gazouillis

PARIS – Il n’est pas anodin de se rappeler que le mot paradis dérive d’un terme persan, qui signifie jardin… Notre vision du jardin oriental bruisse de fontaines, de bassins, d’ombres et de fraîcheur, et l’on y voit déambuler belles femmes et poètes, bercés de chants d’oiseau. L’exposition remet en perspective cette image bien ancrée en détaillant sa genèse – au moyen de tableaux, maquettes, photographies – et montre que même les métropoles les plus peuplées et polluées sont capables de s’en inspirer pour se renouveler. L’exemple du Caire avec le parc Al-Azhar financé par la fondation de l’Aga Khan. Un jardin temporaire, conçu par le paysagiste Michel Pena, clôt le parcours en parfums, couleurs et perspectives - dont une anamorphose.
Jardins d’Orient à l’Institut du monde arabe, du 19 avril au 25 septembre 2016.

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Carl Spitzweg (1808–1885), Concert matinal, vers 1848/1850, huile sur contreplaqué. Kunsthaus Zürich, Sammlung Johanna und Walter L. Wolf, 1984 © 2016 Kunsthaus Zürich

L'internationale des jardins

ZURICH – Au printemps, les parcs sont décidément à la mode et le musée Rietberg, équivalent suisse du quai Branly (il est consacré aux cultures extra-européennes) y va de son interprétation. De l’Egypte ancienne jusqu’aux artistes contemporains (comme Wolfgang Laib qui récolte lui-même son pollen pour ses compositions dorées), l’exposition dévide un fil conducteur par-delà les millénaires. Un accent particulier est mis sur la miniature indienne, littéralement obsédée par le thème du jardin, qui abrite les amours des dieux et les rêves des humains.
Jardins du monde au musée Rietberg, du 13 mai au 9 octobre 2016.

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Roberto Burle Marx, toit-jardin minéral, siège du Banco Safra, São Paulo, 1983, photo © Leonardo Finotti

Burle Marx, paysagiste tropical

NEW YORK – Il a contribué au design de l’Unesco à Paris, a collaboré avec Niemeyer et Lucio Costa à la conception de Brasilia, a laissé ses célèbres vagues sur le pavement de Copacabana ou encore planté un jardin sur le toit de la banque Safra. Roberto Burle Marx (1909-1994) est une personnalité marquante du modernisme brésilien, qu’il a appliqué au jardin, mêlant l’exubérance tropicale aux préceptes de l’abstraction. « C’est en peintre qu’il aborda la question du jardin », écrivait en 1958 le critique du Jornal do Brasil, Mario Pedrosa (comme l’a rappelé une belle exposition à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris en 2011). Cette exposition montre évidemment ce pan de sa création (avec une place d’honneur pour son propre jardin, le Sítio, à Guaratiba, près de Rio de Janeiro) mais aussi les autres passions d’un homme qui fut peintre, sculpteur, scénographe, designer de bijoux…
Roberto Burle Marx au Jewish Museum, du 6 mai au 18 septembre 2016.

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D'AUTRES EXPOSITIONS


Jean Lurçat, Les Saisons - Le Printemps, 1946, tapisserie d'Aubusson, atelier Tabard, 3,25 x 4,78 m © Isabelle Bideau.

Lurçat, colosse de la tapisserie

PARIS – Il incarne la tapisserie, un art plus trop à la mode car il requiert patience, abnégation, esprit d’équipe et grands espaces… Jean Lurçat (1892-1966) a produit des cartons immenses, tissés par les ateliers d’Aubusson ou des Gobelins, et qui ont aussi bien orné l’Hôtel-Dieu de Beaune que l’ambassade de France à Rome ou le restaurant 1e classe d’Orly lors de l’inauguration de l’aéroport en 1961 ! Mais Lurçat a aussi été peintre, et très engagé (en 1935, il est dans les Asturies pour soutenir la grève des mineurs). L’exposition à la Galerie des Gobelins retrace sa carrière, les amitiés, le choc des deux guerres en présentant des pièces (parfois monumentales : Le Vin mesure plus de 40 m2). Sa maison, dessinée par son frère André, à Paris (Villa Seurat, 14e) est en cours de restauration et sera prochainement visitable sur rendez-vous.
Jean Lurçat, au seul bruit du soleil, à la Galerie des Gobelins, du 4 mai au 18 septembre 2016.

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Turner, maître coloriste

AIX-EN-PROVENCE – Ses mers ont des reflets dorés et ses ciels sont des symphonies vert-de-gris. Turner (1775-1857) est connu comme l’un des grands coloristes de l’art européen, nourri à la fois de l’influence de Lorrain et Poussin, de ses nombreux voyages et de sa curiosité pour les avancées techniques. Quelque 130 œuvres, dont un certain nombre de prêts importants de la National Gallery de Londres, en portent témoignage.
Turner et la couleur à l'hôtel de Caumont, du 4 mai au 18 septembre 2016.

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Entre toiles et sels d’argent

LONDRES – Les rapports de la peinture et de la photographie au XIXe siècle n’ont pas toujours été faciles mais ils ont été féconds : c’est ce que confirme cette exposition, une étude de cas consacrée à l'Angleterre. Elle se penche notamment sur l’usage par les préraphaélites comme Rossetti et Millais de la nouvelle invention de Fox Talbot et Daguerre, et met en avant certains passeurs comme Julia Margaret Cameron.
Painting with Light à la Tate Britain, du 11 mai au 25 septembre 2016.

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LIVRES

Lenoir, « monuments man »

Si l’homme cultivé a entendu son nom, c’est plutôt en bien. Alexandre Lenoir (1761-1839) a la stature d’un croisé qui a sauvé l’art de l’Ancien Régime des excès de la Révolution, soustrayant statues et reliefs au marteau des vandales pour les sanctuariser dans le musée des Monuments français. Dans le catalogue qui accompagne une exposition jusqu’au 4 juillet 2016, le Louvre raconte l’histoire de son cadet (créé en 1795 dans l’actuelle chapelle de l’école des Beaux-Arts, il fut chronologiquement le deuxième musée national). Il en détaille les étapes, l’architecture et le contenu au moyen de tableaux (qui rappellent son étonnante décoration bleu et rouge) et de gravures, de lettres, de listes et d’appréciations (comme celle de Louis-Sébastien Mercier, séduit par la poétique du désordre). Mais ce livre touffu montre aussi la complexité attachante du personnage, aux connaissances parfois sommaires, à la vanité souvent envahissante, aux intérêts multiples et désordonnés (de l’égyptologie à l’histoire de France, en passant par la peinture sur verre). Fermé en 1816, le musée vit ses collections dispersées mais la mémoire des choses disparues est parfois étonnamment durable…
Un musée révolutionnaire, le musée des Monuments français d’Alexandre Lenoir sous la direction de Geneviève Bresc-Bautier et Béatrice de Chancel-Bardelot, Hazan/musée du Louvre éditions, 2016, 384 p., 45 €.

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EN BREF

LIÈGE – La Boverie, l’ancien palais des Beaux-Arts de 1905 transformé par Rudy Ricciotti, a été inauguré le 5 mai 2016. Il abrite désormais les collections de la ville.

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LONDRES – La London Original Print Fair, salon de la gravure, se tient du 5 au 8 mai 2016.

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NANCY – La Biennale internationale de l’image se tient du 7 au 22 mai 2016.

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NEW YORK – La foire d’art contemporain Frieze se tient du 5 au 8 mai 2016.

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PARIS – Monumenta 2016 accueille au Grand Palais, du 8 mai au 18 juin, une installation de l’artiste chinois Huang Yong Ping.

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PARIS - Le rideau de scène de Parade, conçu par Picasso il y a cent ans pour les Ballets russes de Diaghliev, est exposé pendant une semaine, du 7 au 15 mai 2016, au théâtre du Châtelet, le lieu pour lequel il fut conçu.

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VERSAILLES – La galerie des Carrosses du château de Versailles, fermée depuis 2007, rouvre au public le 10 mai 2016.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


KATRIEN DE BLAUWER / SINGLE CUTS

11 mai 2016 - PARIS - Galerie les Filles du Calvaire

Une artiste qui pratique la technique du cut, inspirée du cinéma et de l'univers du surréalisme

Notre sélection de nouvelles expositions