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N° 436 - du 16 juin 2016 au 22 juin 2016


© Tate Photography

L'AIR DU TEMPS

La Tate Modern prend de la hauteur

LONDRES - Plus de 250 artistes, originaires de plus de 50 pays : c’est presque aussi bien que les Jeux olympiques ! La nouvelle Tate Modern aligne les records, dont une augmentation de surface de 60%. Venant s’ajouter à l’ancienne usine électrique de Bankside, transformée en 2000, l’extension (également dessinée par l’agence Herzog & de Meuron) prend la forme d’un bâtiment de dix étages. Baptisé Switch, avec une belle terrasse panoramique, il ne fait pas que dans le neuf : il est posé sur les anciens réservoirs, les Tanks, qui fournissent un décor industriel stimulant pour des installations de grande dimension. N’ayant plus à mesurer l’espace, la Tate Modern propose de nouvelles salles monographiques, dédiées à Magdalena Abakanowicz et ses sacs de jute, à Cildo Meireles et sa tour de Babel digitale, ou à Sheela Gowda. L’exposition d’ouverture, d’une durée d’un an, est consacrée à Louise Bourgeois dont l’araignée géante avait déjà inauguré la série des Unilever Series dans le hall des turbines en 2000.
• L’extension de la Tate Modern ouvre au public le 17 juin 2016.

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EXPOSITIONS


Louis Stettner, Aubervilliers, 1947, coll. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Achat en 2013. © Centre Pompidou/Dist. RMN-GP © Louis Stettner

Stettner, le dernier humaniste

PARIS - Il est de la race des Doisneau, des Cartier-Bresson, des Ronis. Plus tout jeune car né en 1922, l’Américain Louis Stettner, amoureux de la France, qui est sa seconde patrie depuis 1946, a commencé la photographie avant l’âge de 15 ans. Ils ne sont plus beaucoup, encore en vie, à avoir croqué le monde de l’avant-guerre ! Chez Stettner, qui fut photographe des troupes américaines dans le Pacifique, plus que l’aspect documentaire, c’était la volonté d’enchanter le monde qui a toujours primé. Les rues de Paris et de Brooklyn, les artisans, les ouvriers, les clients de café, vus avec empathie. Mais aussi les pêcheurs d’Ibiza (avec un livre jamais publié) et, dernièrement, car Stettner est toujours en activité, les paysages et les troncs torturés des Alpilles.
Louis Stettner, ici ailleurs au Centre Pompidou, du 15 juin au 12 septembre 2016.

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Mystique Morales

BARCELONE - On l’appelait le Divin tant sa peinture servait une image mystique de la religion. Luis de Morales (1510-1586) fut en son temps aussi connu que Le Greco. Cette rétrospective, déjà montrée au Prado et à Grenade, abonde en Saintes Familles, Ecce Homo et de nombreuses variations sur la Vierge, parfois coiffée d’un chapeau de gitane…
El Divino Morales Du 17 juin au 25 septembre 2016

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Pionniers de la BD

FRANCFORT - Winsor McCay, George Herriman ou Cliff Sterrett : au début du XXe siècle, ils ont contribué à définir un nouvel art, la bande dessinée. Sans présager l’importance que le genre prendrait cent ans plus tard… Un peu surréalistes, un peu symbolistes, mais toujours avec un sens aigu de la narration, certains de ces pionniers furent des stars en leur temps : Frank King fut embauché à vie par Randolph Hearst et son Uncle Wald était lu avidement par Picasso.
Pioneers of the Comic Street, a Different Avant-Garde à la Schirn Kunsthalle, du 23 juin au 18 septembre 2016.

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Georgiana Houghton, Glory be to God, vers 1868 © Victorian Spiritualists' Union Melbourne, Australie.

La médium qui inventa l’abstraction

LONDRES - C’est une vraie découverte que celle de Georgiana Houghton (1814-1884), qui était peintre en même temps que medium. Ce sont donc les grands artistes du passé - certains de la Renaissance - qui s’expriment dans ses aquarelles. D’une provenance parfois aussi mystérieuse que l’artiste elle-même (beaucoup viennent de la Victorian Spiritualists Union de Melbourne, en Australie), les œuvres exposées repoussent dans le temps les prémices de l’abstraction, bien avant Kandinsky…
Georgiana Houghton, Spirit Drawings à la Courtauld Gallery, du 16 juin au 11 septembre 2016.

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Rome, icône romantique

NEW YORK - Peu de villes ont autant excité l’inspiration des artistes au cours des siècles que la Cité éternelle. Elue pour domicilie par Poussin, Lorrain et de nombreux Flamands, Rome accroît son aura romantique - nourrie essentiellement par ses ruines - au XVIIIe siècle lorsque Piranèse, Hubert Robert et Turner en font leur terrain de chasse.
City of the Souls: Rome and the Romantics à la Morgan Library, du 17 juin au 11 septembre 2016.

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L’ARTISTE DE LA SEMAINE


Olafur Eliasson, Deep mirror (yellow), 2016, installation au Palais de Versailles, 2016. Photo: Anders Sune Berg. Courtesy l'artiste ; neugerriemschneider, Berlin; Tanya Bonakdar Gallery, New York. © 2016 Olafur Eliasson

Olafur Eliasson joue au Roi Soleil

VERSAILLES - Après l’édition agitée de 2015 (et les sculptures vandalisées d’Anish Kapoor), Olafur Eliasson était la personnalité idéale pour renouer les rapports parfois difficiles entre le château de Versailles et l’art contemporain. Ses installations manipulent des forces supérieures et apaisantes comme l’eau (on se souvient de ses cascades new-yorkaises) ou le soleil (son astre voilé à la Tate Modern). A Versailles, le rapport avec le Roi Soleil et son ego était évidemment un fil directeur. Il s’exprime à la fois par la démesure (un jet d’eau sur le Grand Canal, le brouillard du bosquet de l’Etoile) et des effets de miroir -symbole de surveillance, d’exhibitionnisme - notamment dans la Galerie des Glaces. Véritable entrepreneur (il emploie près de cent personnes), Eliasson a la fibre sociale et trouve des dérivés concrets à ses intuitions artistiques. Il a ainsi créé la société Little Sun, qui produit une lampe à énergie solaire pour les populations ayant un accès difficile à l’électricité.
• Olafur Eliasson au château de Versailles, du 6 juin au 30 octobre 2016.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


Le Studio Lévin

17 juin 2016 - GENTILLY - Maison Robert Doisneau

Un grand studio photo de l'après-guerre, qui immortalisa Bardot, Lollobrigida ou Vince Taylor (photo)

Notre sélection de nouvelles expositions

LE COIN DU BOUQUINISTE

Quand les églises étaient riches

En 878 numéros, de la Vierge à l’Enfant de l’église Saint-Vaast (à Bailleul Nord) jusqu’à la croix processionnelle de l’église de Wolxheim (Bas-Rhin), ce catalogue reflète le propos démesuré de l’exposition de 1965 (du 5 février au 24 mai) au musée des Arts décoratifs à Paris : rendre compte de la richesse patrimoniale des églises de France. Autour du trésor de Conques monté en totalité à Paris (la statue de sainte Foy en majesté orne la couverture), l’exposition permettait de montrer des bras-reliquaires, des chasubles, des ivoires sculptés, des calices en argent repoussé, le fameux talisman de Charlemagne (conservé à Reims), qui pendit un temps au gracieux cou de Joséphine, ou la couronne de Paraclet à Amiens. Ce qui frappe - et est bien résumé dans la préface du commissaire Jacques Dupont (1908-1988) -, c’est le temps long que s’imposèrent les organisateurs : un vrai labour, un travail de fond qui n’est plus guère de mise aujourd’hui. Il fallut en effet quinze ans pour monter cette rétrospective, qui s’accompagna d’un colossal travail d’inventaire, de restauration, de rédaction de notices détaillées, et d’expositions régionales. L’exposition, malgré sa richesse, était aussi un rappel des vicissitudes de l’histoire : l’essentiel des trésors ecclésiastiques a été fondu au cours des siècles et il ne nous en reste qu’un modeste échantillon. Qui est encore aujourd’hui la cible des vandales et pillards…
Les trésors des églises de France, Caisse nationale des monuments historiques, 1965, 464 p. avec 254 planches hors texte.

EN BREF

BÂLE - La foire d'art moderne et contemporain Art Basel a lieu du 16 au 19 juin 2016.

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BÂLE - La foire d’art contemporain Liste a lieu du 14 au 19 juin 2016.

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LONDRES - Deux tableaux majeurs de Picasso (Femme assise, 1909) et Soutine (Jeanne Hébuterne au foulard, 1919) sont proposés chez Sotheby’s le 21 juin 2016.

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PARIS - Pour les 80 ans du Front populaire, l’exposition 36/36, qui présente les œuvres de 36 artistes, est ouverte à l’Assemblée nationale du 17 au 20 juin 2016.

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