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N° 438 - du 30 juin 2016 au 6 juillet 2016


Frédéric Bazille, Négresse aux pivoines, huile sur toile, 1870, 60 x 75 cm, musée Fabre, Montpellier. © Photo Frédéric Jaulmes.

L'AIR DU TEMPS

Bazille, l’impressionniste mort trop jeune

MONTPELLIER - Le public cultivé connaît son nom. Il a ses amateurs outre-Atlantique (4 tableaux à la National Gallery de Washington). Il est cité dans les histoires de l’art. Mais ce grand gaillard de Frédéric Bazille (il mesurait 1m90) est rarement placé parmi les stars de l’impressionnisme. Alors qu’il aurait pu atteindre la gloire de ses amis Renoir et Monet s’il n’était mort le 28 novembre 1870, juste avant son 28e anniversaire, en uniforme de zouave dans la guerre contre la Prusse… La grande rétrospective organisée dans sa Montpellier natale, où il appartenait à la bourgeoisie protestante, réunit l’essentiel de sa production, qui ne dépasse pas une cinquantaine de tableaux. Mais l’on y trouve les ferments de l’impressionnisme naissant, avant la fameuse exposition de 1874, notamment dans sa Réunion de famille, terrasse à Méric, considéré comme le premier portrait de groupe en plein air de la peinture française. La Pêche à l’épervier, la Robe rose, la Négresse aux pivoines, ses vues d’Aigues-Mortes sont d’autres classiques du genre. Les dons avisés par la famille en 1898 et 1909 au musée Fabre et au musée du Louvre (ensuite transmis au musée d’Orsay) ont permis de sauver son œuvre de l’oubli. Et les découvertes continuent. Un tableau qu’il présenta au jury du Salon de 1866, la Jeune Fille au piano, que l’on a longtemps cru perdu, a été retrouvé : une radiographie l’a détecté sous une composition biblique consacrée à Ruth et Booz
Frédéric Bazille, la jeunesse de l’impressionnisme, au musée Fabre, du 25 juin au 16 octobre 2016. Catalogue Flammarion, 45 €.

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EXPOSITIONS

Ernst-Tanguy, mano a mano

SÈTE - On sait que les chemins du surréalisme sont insondables, et qu’il n’est pas forcément facile de les comparer. En juxtaposant deux poids lourds du mouvement - Max Ernst et Yves Tanguy -, l’exposition entend simplement confronter le cheminement de deux copains de jeunesse pris dans la tourmente du XXe siècle. Côte à côte dès 1925, l’un est ami de Dalí et Eluard, l’autre est issu du groupe délirant de la rue du Château (Queneau et les frères Prévert). Emigrés aux Etats-Unis où ils continueront de se voir jusqu’à la mort précoce de Tanguy en 1955, ils ont chacun leur patte, leur univers aisément reconnaissable. Fleurs fantastiques, collages, frottages, goût durable de la dérision (Papillon contribuable) chez l’un, grandes plaines pâles peuplées de figures molles chez l’autre, se rejoignant dans un goût commun pour les paysages pétrifiés… Issues en grande partie du fonds du marchand David Nahmad, certaines œuvres ont été rarement exposées.
Max Ernst, Yves Tanguy, deux visions du surréalisme au musée Paul Valéry, du 25 juin au 6 novembre 2016. Catalogue éditions midi-pyrénéennes, 38 €.

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ET AUSSI

Espagne du Siècle d’or

BERLIN - Puisant dans sa collection de maîtres espagnols (Vélasquez mais aussi Pereda), et l’enrichissant par des prêts du Prado ou du Musée national de sculpture de Valladolid, la Gemäldegalerie dresse un portrait du siècle le plus brillant de l’art espagnol, le XVIIe, celui de Zurbarán, Ribera et des virtuoses sculpteurs sur bois.
The Age of Velázquez à la Gemaldegalerie, du 1er juillet au 30 octobre 2016.

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Les héros de Baselitz

FRANCFORT - Ses figures, à l’endroit ou à l’envers, ont une puissance et une dimension monumentale qui n’éclate nulle part autant que dans sa série des Héros. Datant des années soixante, elle est exposée pour la première fois dans son ensemble. En plein miracle allemand, vingt ans à peine après la fin de la guerre, Georg Baselitz (né en 1938) y interrogeait avec ironie la persistance du mythe du surhomme.
Georg Baselitz, The Heroes au Städel Museum, du 30 juin au 23 octobre 2016.

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Von Stuck et Vienne

VIENNE - Alter ego de Klimt, qui avait un an de plus que lui, Franz von Stuck (1863-1928) contribua à dynamiter, avec son érotisme subversif, les conventions de la Vienne impériale. L’exposition retrace les rapports du Munichois avec la ville emblématique de la Sécession, qui débutèrent alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’années et dessinait des couvertures de livres pour les éditeurs.
Sin and Secession, Franz Von Stuck in Vienna au Belvedere, du 1er juillet au 9 octobre 2016.

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PHOTOGRAPHIE


João Pina, série Absurde. Esteban Echeverría, Argentine, septembre 2011. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

Arles, 47e

ARLES - Quand ils les portèrent en 1970 sur les fonts baptismaux, l’historien Rouquette, l’écrivain Tournier et le photographe Clergue n’imaginaient probablement pas la durabilité des Rencontres photographiques d’Arles. Ce succès tient évidemment à la part toujours plus grande de la photo dans nos vies quotidiennes, à son inscription dans les musées. Face à une pratique universelle, qui fait que l’on photographie désormais les étiquettes des soldes, les couvertures de livres ou les cartels des expositions, les photographes ont plus que jamais leur mot à dire. A côté de la photo-bloc notes, ils ont la capacité de raconter de vraies histoires, parfois sur le long terme. C’est le thème choisi avec raison pour cette édition. Il est illustré par des auteurs comme Yan Morvan (né en 1954 et une longue expérience à Paris-Match et à l’agence Sipa), qui traverse la planète pour se constituer une encyclopédie des champs de bataille, ou le jeune João Pina (né en 1980), qui a enquêté pendant une décennie sur le sinistre plan Condor, joint-venture répressive des dictatures sud-américaines dans les années 70.
Rencontres de la photographie à Arles, du 4 juillet au 25 septembre 2016.

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LIVRES

Sickert, les dessous de la Belle Époque

Sa généalogie est plus romanesque que toutes ses peintures : Walter Sickert (1860-1942) descend de peintres danois, d’un astronome anglais et d’une danseuse irlandaise alcoolique. Ce Londonien né à Munich passa une bonne partie de sa vie en France avec de longs séjours à Venise. Autant d’éléments qui expliquent son empathie pour son prochain et son sentiment irréductible d’Européen… Ami de Degas, de Blanche, de Wilde, il porte un regard curieux sur toutes les manifestation de la vie moderne et urbaine - boutiquiers, ouvriers, danseuses de music-hall, prostituées, beau monde des courses et des stations balnéaires. Chaînon entre l’impressionnisme et les avant-gardes, il est bien oublié de nos jours malgré le retour de flamme que lui a valu la thèse qui en fait Jack l’Eventreur. Elle a été particulièrement défendue par l’auteur de best-sellers Patricia Cornwell, qui a acheté plusieurs dizaines de ses œuvres pour mener son enquête. Il en reste heureusement à disposition du public comme le rappelle l’exposition qui lui est dédiée jusqu’au 25 septembre 2016 au château-musée de sa ville de cœur, Dieppe.
Walter Sickert, par Delphine Lévy, Somogy éditions d’art, 2016, 152 p. , 28 €.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


STÉPHANIE SOLINAS - Dominique Lambert

5 juillet 2016 - ARLES - Carré d'art

Un étonnant portrait-robot des 191 Dominique Lambert de l'annuaire

Notre sélection de nouvelles expositions

EN BREF

LONDRES - Le salon d’art ancien Masterpiece London a lieu du 30 juin au 6 juillet 2016.

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MILAN - L’assemblée générale de l’ICOM (Conseil international des musées) a lieu du 3 au 9 juillet 2016.

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NANTES - La manifestation culturelle Le Voyage à Nantes a lieu du 1er juillet au 28 août 2016.

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VALLAURIS - La 24e Biennale internationale de la céramique a lieu du 2 juillet au 31 octobre 2016.

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