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N° 439 - du 7 juillet 2016 au 7 septembre 2016


Emile Schuffenecker, Homme à la pipe (d’après l’autoportrait de Van Gogh), vers 1892-1900, craie sur papier, Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh Stichting).

Notre prochain numéro paraîtra le 8 septembre 2016. Bonnes vacances !

L'AIR DU TEMPS

Van Gogh, éloge de la folie

AMSTERDAM - La folie et l’art ont partie liée. On ne compte plus les dépressifs, paranoïaques ou suicidaires, de Piero di Cosimo à Nicolas de Staël, en passant par Camille Claudel. Dans cette galaxie, Van Gogh occupe une place à part, mythifié par Hollywood (et Kirk Douglas). En décembre 1888, alors qu’il accueille Gauguin chez lui à Arles, une furieuse dispute éclate entre les deux hommes. Van Gogh se coupe un lambeau de l’oreille et l’offre à une prostituée. Deux ans plus tard, à Auvers-sur-Oise, il met fin à ses jours d’un coup de feu. Cette période marquée par l’ostracisme (une pétition d’Arlésiens demande son internement), l’hospitalisation (notamment à Saint-Rémy-de-Provence) et l’introspection (dans sa correspondance, il s’interroge sur son mal), est aussi sa plus productive. En l’espace de trente mois, pris de frénésie, il peint quelque 200 tableaux ! L’exposition rouvre le dossier en présentant les tableaux de l’époque, notamment sa toute dernière œuvre, des Racines d’arbres, qui ressemblent à des synapses tortueux. De nouveaux éléments - lettres et documents conservés aux Archives d’Arles - seront produits. Etait-il maniaco-dépressif, épileptique, victime de sa consommation d’absinthe ou atteint de porphyrie, comme le roi anglais George III ? Les spécialistes tiendront un symposium le 15 septembre pour tenter de démêler enfin l’écheveau des méninges de Van Gogh.
On the Verge of Insanity. Van Gogh and his Illness au musée Van Gogh du 15 juillet au 25 septembre 2016.

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10 EXPOSITIONS À TRAVERS L'EUROPE


Adriaen van de Velde, Chat couché, Rijksmuseum, Amsterdam.

Van de Velde, le Hollandais oublié

AMSTERDAM - Mort trois ans après Rembrandt, Adriaen van de Velde a joui à l’époque d’une renommée quasiment comparable. Mais elle s’est peu à peu effilochée avec le temps et c’est un presque inconnu qui est aujourd’hui mis à l’honneur. Ce virtuose du paysage, issu d’une lignée d’artistes, est mort jeune, à 35 ans, mais a eu le temps de laisser de suggestives vues de collines et de bords de mer. Il fut aussi un peintre animalier doué : chiens, moutons, vaches et, surtout, chats composent sous son pinceau une allègre comédie.
Adriaen van de Velde au Rijksmuseum, du 24 juin au 25 septembre 2016.

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Berenice Abbott, Interference Pattern, 1958-61. © Berenice Abbott/Commerce Graphics, courtesy Howard Greenberg Gallery, NY.

Abbott, photographe polymorphe

BERLIN - Elle est un des mythes de la photographie du XXe siècle. Jeune Américaine à Paris, elle se prend de passion pour Eugène Atget et contribuera à la sauvegarde de son œuvre. En tant que photographe elle-même, Berenice Abbott (1898-1991) opèrera pendant six décennies, attachant son nom à la chronique attentive de la transformation urbaine, à Paris et New York. Ayant peut-être trop vu, recherchant une forme de pureté essentielle, elle finira sa carrière, comme Roman Vishniac, en devenant une virtuose de la photographie scientifique.
Berenice Abbott au Martin Gropius Bau, du 1er juillet au 3 octobre 2016.

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Albert Besnard, Matinée d’été, 1886, huile sur bois, 37,2 x 45,9 cm, musée des Beaux-Arts de Reims.

Au secours de Besnard

EVIAN - Son CV est long comme un bras : il fut directeur de la Villa Médicis, directeur de l’Ecole nationale des beaux-arts, membre de l’Académie française et eut droit à des funérailles nationales à sa mort. Un excès d’honneur qui l’a suivi dans la tombe : Albert Besnard (1849-1934) est aujourd’hui totalement oublié. Avec raison ou pas ? C’est la question que pose cette rétrospective qui montre un praticien doué, capable de camper des scènes orientalistes, de brosser des portraits de famille ou des scènes pittoresques. Toujours bien léchées et vivantes mais dans une veine académique sur laquelle les avant-gardes suivantes ont jeté un anathème définitif…
Albert Besnard, modernités Belle Epoque, au Palais Lumière, du 2 juillet au 2 octobre 2016.

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Joaquín Sorolla, Le Bateau blanc. Jávea, 1905, huile sur toile, 105 x 150 cm. Collection particulière. © Madrid, avec l’aimable autorisation de Blanca Pons Sorolla

Sorolla, un triomphe à Paris

GIVERNY - C’est assurément le grand impressionniste espagnol et ses liens avec Paris ont aidé à asseoir sa réputation. C’est ce que montre l’exposition qui retrace la chronologie parisienne de Joaquín Sorolla (1863-1923). Après un premier séjour en 1885, le peintre valencien y obtient une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900. Il est couronné par une rétrospective à la galerie Georges Petit en 1906, après laquelle il reçoit la Légion d’honneur. Reconnu pour ses scènes de plage, il est alors devenu un des principaux portraitistes mondains de la Belle Epoque.
Sorolla, un peintre espagnol à Paris, au musée des Impressionnismes, du 14 juillet au 6 novembre 2016.

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David Hockney RA, John Baldessari, 13-16 décembre, 2013, acrylique sur toile, 121,9 x 91,4 cm. © David Hockney. © Photo: Richard Schmidt.

Hockney, ivre de couleur

LONDRES - Lucian Freud disparu, David Hockney (né en 1937) a pris le flambeau du peintre britannique le plus célèbre. Après être revenu se consacrer quelque temps au paysage dans sa campagne natale du Yorkshire, il a repris le virus du portrait dans un chaudron en ébullition, qu’il connaît bien : Los Angeles. Artistes (John Baldessari), galeristes (David Juda), membres de l’aristocratie et de la jet set (Jacob Rothschild) : ils sont près de 80 à avoir été immortalisés ces dernières saisons dans des toiles violemment colorées.
David Hockney RA à la Royal Academy of Arts, du 2 juillet au 2 octobre 2016.

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Pablo Picasso, Jacqueline aux jambes repliées, 1954, collection particulière © Succession Picasso / 2016 ProLitteris Zurich / Photographie Claude Germain

Picasso ultime

MARTIGNY - Elle fut sa dernière muse, lui dit adieu au château de Vauvenargues (où il est enterré) et, ne supportant pas son absence, se suicida 13 ans plus tard. Jacqueline Roque (1926-1986) est inséparable de la dernière époque de Picasso, celle d’un maître infatigable qui, à plus de 75 ans, conserve une verdeur, une créativité et une énergie étonnantes. De Cannes à Mougins, Jacqueline est souvent au centre des compositions, qui explorent aussi le rapport aux grands maîtres (Delacroix, Vélasquez et Poussin).
Picasso, l’œuvre ultime. Hommage à Jacqueline, à la fondation Gianadda, du 18 juin au 20 novembre 2016.

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Emilio Isgrò, Ombres manuciennes, 2014, 155x50x63 cm, techniques mixtes sur livre monté sur cadre. Collection particulière.

Iconoclaste Isgrò

MILAN - Depuis un demi-siècle, il efface méthodiquement tous les mots des livres qui lui tombent entre les mains, de l’Enciclopedia Treccani (équivalent du Larousse) aux œuvres complètes de Manzoni (le Hugo italien). Emilio Isgrò (né en 1937) a fait de cette pratique iconoclaste une forme de poésie visuelle. Egalement romancier et poète, il cherche derrière les mots et les formes (il s’est aussi attaqué à des photos de Mao, à des tableaux fameux de Hayez ou Raphaël, à la dette publique) à interroger les concepts d’identité, d’autorité et de censure. Outre le Palazzo Reale, l’exposition se déploie aussi dans les Gallerie d’Italia et la Casa del Manzoni.
Emilio Isgrò à Palazzo Reale, du 29 juin au 25 septembre 2016.

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Francis Bacon, Portrait d’un homme descendant les escaliers, 1972, huile sur toile, 198 x 147.5 cm. Collection particulière © The Estate of Francis Bacon. All rights reserved, DACS 2016. Photo : Prudence Cuming Associates Ltd.

Francis Bacon, Monégasque d’adoption

MONACO - On connaît assurément ses liens avec l’Irlande (où il est né), Londres (où il travaillé et hanté les pubs de Soho), Paris (où il subit le choc Picasso en 1927, à 18 ans) ou l’Espagne où il est mort (à Madrid en 1992). Mais Francis Bacon a aussi eu des attaches durables à Monaco. Attiré notamment par le casino (il fut un joueur invétéré), il s’y installe au lendemain de la guerre jusqu’au début des années cinquante et y peint ses premiers Papes, inspirés de l’Innocent X de Vélasquez, qui compteront parmi ses motifs les plus célèbres. En une soixantaine d’œuvres, l’exposition fait le tour du sujet, deux ans après la création, à Monaco même, de la Francis Bacon MB Art Foundation.
Francis Bacon, Monaco et la culture française au Grimaldi Forum, du 2 juillet au 4 septembre 2016.

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Moke, L’Orchestre dans la forêt, 1999. CAAC – The Pigozzi Collection, Genève. © Moke. Photo : Maurice Aeschimann. Photos (animaux) : © Shutterstock / © Biosphoto.

La voix des animaux

PARIS - On a tous entendu le coassement des grenouilles, le croassement des corneilles ou le chant clair du merle au printemps. Quoique… Pour des citadins de plus en plus déconnectés de la nature, la Fondation Cartier propose une initiation accélérée aux ululements et grognements, grâce au travail mené depuis des décennies par le bioacousticien Bernie Krause qui a enregistré les hôtes des bois et des plaines. C’est l’occasion, enrichie avec tableaux, installations et photos scientifiques, de rappeler que notre survie dépend de celle du monde animal qui nous entoure.
Le grand orchestre des animaux à la Fondation Cartier, du 2 juillet 2016 au 8 janvier 2017.

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Jean Martin, La Femme aux gants verts, 1941, huile sur toile, 94 x 66 cm. Collection particulière, photographie : Photo-France / Patrick Chevrolat.

Le retour de Martin

ROUBAIX - Apôtre des créateurs méconnus du XXe siècle, la Piscine exhume des limbes Jean Martin (1911-1996). D’origine modeste, avec son nom banal - le plus fréquent de France - il fut l’un des artisans du renouveau de l’art sacré. Animateur d’une galerie à Paris dans le quartier dévot par excellence, Saint-Sulpice, retrouvant des techniques ancestrales comme la tempera, Martin a aussi utilisé sa science du décor pour le cinéma, la télévision et le théâtre. Proche du réalisme de Fougeron, il nourrira une longue amitié avec Marc Barbezat, le fondateur de la revue l'Arbalète et premier éditeur de Jean Genet.
Jean Martin, de l’atelier à la scène, à la Piscine, du 25 juin au 9 octobre 2016.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


L'IRIS DE LUCY

7 juillet 2016 - ROCHECHOUART - Musée d'art contemporain

A partir de la découverte du squelette de Lucy en Ethiopie, un regard sur les femmes artistes en Afrique (détail : Safaa Erruas)

Notre sélection de nouvelles expositions dans les galeries et musées