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N° 459 - du 2 février 2017 au 8 février 2017


Vanessa Bell, Virginia Woolf, vers 1912, huile sur toile, 40 x 34 cm. © National Portrait Gallery, London, NPG 5933.

L'AIR DU TEMPS

Vanessa, sœur très douée de Virginia Woolf

DULWICH - Elle est bien moins connue que sa sœur cadette, Virginia Woolf. Mais Vanessa Bell a eu une vie bien plus longue (1879-1961) et, surtout plus trépidante. Baignant dans le célèbre groupe de Bloomsbury, mariée à un critique brillant (Clive Bell), multipliant les amants (Roger Fry, Duncan Grant), elle n’a pas seulement marqué son temps par ses aventures mondaines mais aussi par sa peinture : parmi les premières artistes à se lancer dans l’abstraction en Angleterre (juste avant la Première Guerre mondiale), elle opère une fusion très personnelle des mouvements d’avant-garde, cubisme, fauvisme, rayonnisme… L’exposition réunit une centaine d’œuvres et montre aussi son activité intense dans les arts appliqués (avec les Omega Workshops), domaine dans lequel elle produit des motifs pour tissus et pour meubles. Son manoir de Charleston, dans le Sussex, accueillit toute l’intelligentsia du temps, d’Aldous Huxley à Maynard Keynes, mais ses dernières décennies, marquées par des deuils (mort de son fils à la guerre d’Espagne en 1937, suicide de Virginia en 1941) furent moins productives.
Vanessa Bell au Dulwich Art Museum, du 8 février au 4 juin 2017.

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EXPOSITIONS


José de Almada Negreiros, Sans titre, sans date, crayon et gouache sur carton, 53,5 x 36 cm, collection particulière.

Un Picasso portugais

LISBONNE - Il a à peu près la même longévité que le grand Espagnol. Né en 1893, José de Almada Negreiros a créé jusqu’à sa mort, en 1970. S’il a manqué de peu les débuts du cubisme, sa carrière a embrassé tous les styles du modernisme. Ami de Fernando Pessoa, dont il illustre les œuvres (et dont il laissera un des portraits les plus connus), il finira son œuvre par une phase entièrement géométrique. Entretemps, fer de lance du futurisme au Portugal avec son ami Santa-Rita, il saura faire preuve de virtuosité dans le figuratif (comme on le voit par exemple dans ses autoportraits des années vingt) ou traiter des sujets sociaux (les paysans, les émigrants) dans une patte qui rappelle Fernand Léger ou Picabia. Sa collaboration avec les ballets d’avant-garde, son intérêt pour certaines thématiques comme celle des saltimbanques, la multiplicité des supports utilisés autorisent encore le rapprochement avec Picasso. Tout comme ses formules fortes : « Regardez bien mes yeux, ce ne sont pas les miens, ce sont les yeux du siècle » ou « Etre moderne, c’est comme être élégant : ce n’est pas une façon de s’habiller mais une façon d’être »… Après Souza Cardoso l’an dernier au Grand Palais, c’est un autre grand nom de la périphérie européenne qui est remis à l’honneur.
José de Almada Negreiros à la Fondation Gulbenkian, du 2 février au 5 juin 2017.

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Dirck Hals (1591-1656), Études d’un homme assis, fumant la pipe, et de deux jambes, 1622-1627. Pinceau et encre brune, peinture brune, rehauts de gouache blanche, sur une esquisse à la pierre noire, 277 x 178 mm © Rijksmuseum, Amsterdam.

Cherchez le dessin hollandais

PARIS - On savait que les très actifs peintres du XVIIe siècle hollandais ne peignaient jamais sur le motif comme les impressionnistes - la faute à l’absence de tubes de peinture ! Et si l’on sait qu’ils dessinaient beaucoup sur le terrain, on avait curieusement grand mal à faire rapprocher des dessins précis de tableaux finis. Cette exposition, d’abord montrée en Amérique, est pionnière en ce qu’elle y parvient pour quelques peintres majeurs. On voit comment Cuyp pouvait croquer une vue topographique et quelques placides vaches avant de réunir les deux dans un tableau fignolé en atelier. De Rembrandt, c’est un Saint Jean-Baptiste prêchant, tableau de jeunesse (1634), qui est accolé à ses dessins préparatoires. L’exercice a demandé des talents de détective enjambant les frontières. Ainsi, pour une scène d’auberge de van Ostade conservée au musée de Saint-Louis dans le Missouri a-t-on trouvé deux études de paysans dansant, l’un au Rijksmuseum d’Amsterdam, l’autre à la Kunsthalle de Hambourg…
Du dessin au tableau au siècle de Rembrandt à la fondation Custodia, du 4 février au 7 mai 2017.

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Tsarevitch Alexis Nikolaïévitch, Portrait d'un militaire, aquarelle sur papier. © GARF, Archives nationales de la Fédération russe.

1917, la fin des Romanov

AMSTERDAM - Il y a exactement cent ans, Nicolas II, tsar de toutes les Russies, abdiquait, mettant fin à trois cents ans de la dynastie Romanov. Un an plus tard, dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918, lui et sa famille étaient sommairement exécutés à Ekaterinbourg. Pour marquer ce centenaire, l’exposition a puisé dans les collections de l’Ermitage mais également dans les Archives d’Etat à Moscou. Le propos croise l’histoire du pays - le développement d’une classe aisée éprise d’art et de luxe, le choc de la guerre - et le destin de la famille royale. Elle mêle ainsi des œuvres d’art (notamment des portraits du tsar par Ilya Répine), des reportages d’époque (photographies et films) et des documents émouvants comme l’acte d’abdication du 2 mars 1917, les premiers dessins du tsarévitch hémophile ou la dernière page du journal de l’impératrice Alexandra Fedorovna, où n’est inscrite que la date du 17 juillet 1918…
1917, les Romanov et la Révolution à l’Ermitage Amsterdam, du 4 février au 17 septembre 2017.

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ET AUSSI...

Un demi-siècle de Rouan

MONTPELLIER - Né à Montpellier en 1943, François Rouan y a connu ses premières émotions artistiques au musée Fabre. L’institution lui rend hommage avec un parcours qui revisite cinq décennies de création d’un des membres historiques de Supports/ Surfaces.
François Rouan, Tressages, 1966-2016 au musée Fabre, du 4 février au 30 avril 2017.

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Galaxie Di Rosa

SÈTE - Quel rapport entre Jérôme Bosch, Pierre Molinier et Orlan ? Tous font partie du best of intime d’Hervé Di Rosa, porte-étendard de l’art modeste. Le créateur de l’étonnant musée du même nom, sis dans un garage, convoque ses influences.
En toute modestie au MIAM, du 4 février au 17 septembre 2017.

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Tout pour l’art concret

STUTTGART - La passion de Hans Teufel (1936-2007) pour l’art concret théorisé par Theo Van Doesburg naquit en 1955 alors qu’il était encore adolescent. Elle le poursuivit toute sa vie de galeriste et de collectionneur et se reflète dans ce fonds donné au musée et exposé par roulement.
Collection Teufel au Kunstmuseum, du 4 février au 10 septembre 2017

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LIVRES

La poésie du béton

Le béton n’a pas bonne presse… Une côte bétonnée n’attire plus les villégiateurs et une défense bétonnée casse le plaisir d’un bon match. Pourtant, ce matériau indissociable de l’architecture moderne, dont les pionniers comme Hennebique et Perret firent des prouesses dès 1900, est capable de formes pleines de poésie pour peu qu’il soit coulé par de bonnes mains… Le Corbusier, Louis Kahn, Marcel Breuer, Claude Parent et Niemeyer l’ont prouvé mais ce livre étend largement le répertoire en donnant leur place à des architectes décriés en leur temps (Paul Rudolph, Denys Lasdun), méconnus car provenant de pays lointains ou longtemps fermés ((l’Argentine pour Clorindo Testa), et tous les monuments abracadabrants de l’ancien empire soviétique, comme le ministère du Développement à Tbilissi). A dire vrai, si le béton est largement traité dans ce livre, l’architecture brutaliste, aux formes épurées et puissantes, peut aussi bien se satisfaire de brique ou de verre. Et les architectes contemporains ont pour la plupart (OMA, Herzog & de Meuron, Adjaye) réalisé quelques essais marquants dans ce registre.
Archi brut, par Peter Chadwick, Phaidon, 2016, 224 p., 39,95 €.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


HAROLD FEINSTEIN

3 février 2017 - PARIS - Galerie Thierry Bigaignon

L'un des grands photographes du XXe siècle américain

Notre sélection de nouvelles expositions