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N° 506 - du 8 mars 2018 au 14 mars 2018


Mary Cassatt, Été, vers 1894-95, 100,6 × 81,3 cm. Coll. Terra Foundation for American Art, Chicago.

L'AIR DU TEMPS

8 mars, 8 femmes, 8 expositions

Même si l’ONU ne l’a inscrit comme « Journée internationale de la femme » qu’en 1977, cela fait plus d’un siècle que le 8 mars porte ce symbole – depuis la grève des ouvrières de Petrograd, foyer de la Révolution russe, en 1917. La récente affaire Weinstein a redonné un coup de fouet à cette date du calendrier. Prenant appui sur l’actualité de l’art, voici un petit « best of » très personnel d’artistes femmes exposées en ce moment en Europe et aux Etats-Unis. Huit, évidemment, et pour leur assurer une forme de parité très recherchée en ce moment, elles sont classées par ordre chronologique. Pas de jalouse !

EXPOSITIONS


Mary Cassatt, La Toilette, 1890-1891, pointe sèche et aquatinte en couleurs, 36,5 × 27 cm. Coll. particulière.

Mary Cassatt

PARIS - Dans la galaxie impressionniste, elle est la seule femme, avec Berthe Morisot, à avoir connu une véritable notoriété. Formée à Philadelphie, c’est à Paris que Mary Cassatt (1844-1926) a trouvé son terreau d’élection. Après avoir été admise au Salon dès 1868 – grand honneur à une époque où les femmes n’avaient même pas le droit d’étudier à l’Ecole nationale des beaux-arts – elle participa, cornaquée par le misogyne Degas, à la plupart des expositions impressionnistes entre 1879 et 1886. Excellant dans la gravure et le pastel, croquant toute sa famille dans de tendres portraits, elle a modernisé le thème de la maternité.
• Au Musée Jacquemart-André, du 9 mars au 23 juillet 2018.

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Tarsila do Amaral, Antropofagia, 1929, huile sur toile, Fond. José e Paulina Nemirovsky et Pinacoteca do Estado de São Paulo. © Tarsila do Amaral Licenciamentos

Tarsila do Amaral

NEW YORK – Elle disait avec humour avoir fait son « service militaire du cubisme ». C’est quand Tarsila do Amaral (1886-1973) étudiait à Paris chez André Lhote et Fernand Léger, dans la décennie 1920. Elle développa ensuite un style propre, tropical, multicolore, sorte d’hybride entre le Douanier Rousseau et Georgia O’Keeffe, qui lui permit d’incarner comme elle le souhaitait la peinture de son pays, le Brésil.
• Au MoMA, du 11 février au 3 juin 2018.

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Carmen Herrera, Red with White Triangle, 1961, 121,9 x 167,6 cm, Private Collection, New York, © Carmen Herrera

Carmen Herrera

DÜSSELDORF – A 102 ans (elle fêtera son 103e anniversaire le 31 mai), c’est la grand-mère de tous les artistes actuels ! Sur une carrière forcément longue, la native de La Havane a côtoyé Barnett Newman, Jackson Pollock et les expressionnistes abstraits à New York, avant de trouver sa voie dans l’abstraction géométrique lors d’un séjour à Paris à la fin des années quarante.
• A la Kunstsammlung Nordhein Westfalen, du 2 décembre 2017 au 8 avril 2018.

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Sheila Hicks

PARIS - Championne du textile, cette Américaine née en 1934 a aussi fait le choix de la France, où elle officie depuis un charmant passage parisien du Quartier latin. Capable de grandes cascades de laine colorée, elle réalise aussi des tableaux tissés de tout petit format, minimalistes et géométriques, qui rappellent l’art d’Ani Albers (elle fut l’élève de son mari Josef Albers à Yale), et où s’entrecroisent motifs de l’abstraction occidentale et techniques précolombiennes.
• Au Centre Pompidou, du 7 février au 30 avril 2018.

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Ceija Stojka, Sans titre, sans date, acrylique sur carton. © Ceija Stojka, Adagp, 2017. Courtesy Galerie Kai Dikhas

Ceija Stojka

PARIS – Son destin a été de voir sa famille décimée dans les camps nazis, en tant que rom, puis, après en avoir réchappé, de devoir se rebâtir une vie dans l’après-guerre. Née à Vienne, Ceija Stojka (1933-2013) aurait pu ne pas laisser de traces mais s’est au contraire mise à peindre sur le tard, la cinquantaine passée, pour exorciser les fantômes d’Auschwitz et de Ravensbrück. Des dessins durs et noirs avec des chiens, des barbelés et des cadavres et, plus étonnamment, des toiles qui éclatent de couleur avec des arbres, des tournesols, des roulottes. La vie, malgré tout…
• A la Maison rouge, du 23 février au 20 mai 2018.

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Susan Meiselas

PARIS - Petit bout de femme qui s’est trouvée dans les situations les plus extrêmes au Nicaragua, au Salvador ou en Irak, la photographe Susan Meiselas (née en 1948) aurait pu y perdre toute illusion sur le genre humain. Elle a au contraire gardé une empathie profonde pour ses semblables, comme le montrent ses séries sur les strippers ou sur l’errance des Kurdes à travers le monde, documentée dans l’exposition par un mur émouvant.
• Au Jeu de paume, du 6 février au 20 mai 2018.

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Doris Salcedo, Palimpsesto, 2013-2017. © Photo Juan Fernando Castro.

Doris Salcedo

MADRID – Elle s’était déjà fait remarquer par une installation mémorable à la Tate Modern. La Colombienne Doris Salcedo (née en 1958), marquée par les années de violence de son pays, continue d’explorer ce passé douloureux dans la magnifique verrière du Palacio de Cristal, au cœur du jardin du Retiro. C’est ici l’eau, sous forme de gouttes, qui écrit les noms des victimes…
• Au Palacio de Cristal, du 6 octobre au 1er avril 2018.

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Théodora Barat

MARSEILLE - Elle a presque le nom d’une actrice mythique des premiers temps d’Hollywood (Theda Bara). Là s’arrête la comparaison car même si Théodora Barat (née en 1985) produit une partie importante de son œuvre sous forme de films, elle est dans la mouvance la plus contemporaine par l’imbrication des pratiques – photographie, sculpture, son…
• A la Belle de mai, du 11 mars au 8 avril 2018.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE