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N° 544 - du 7 février 2019 au 13 février 2019


Pierre Vasarely, Oerveng, du portfolio Progression 3, 1974, Poster offset, 41 x 41 cm. Éditions du Griffon, Neuchâtel © Editions du Griffon, Neuchâtel © Adagp, Paris, 2018

L'AIR DU TEMPS

Vasarely sort du purgatoire

PARIS – Dans les année soixante-dix, il était partout – dans la déco des studios de télévision où chantent Gérard Manset et Polnareff, sur les pochettes de disques, sur les couvertures intellectuelles de la collection Tel chez Gallimard, mais aussi dans la rue, dans écoles et les universités dont il décorait les façades. Jusque sur les calandres des Renault puisqu’il en redessina le fameux logo avec son fils Yvaral. Vasarely (1906-1997) en était venu à symboliser l’art optique (dont il est le réel inventeur, avant les Américains) à la chaîne – presque plus un industriel qu’un artiste ! Le temps de la rédemption est venu : le Centre Pompidou lui consacre une grande rétrospective. La partie la plus notoire de sa carrière – à partir du milieu des années cinquante - est bien traitée, avec quelques pièces surprenantes comme la salle à manger reconstituée pour la première fois de la Deutsche Bundesbank à Francfort (1972). Mais on remonte le temps, avec le Manifeste jaune à la galerie Denise René et plus loin encore, ses débuts avant-gardistes liés au Bauhaus, ses premiers essais de publicitaire, ses collages de galets, ses peintures abstraites qui se rapprochent davantage de Poliakoff que du code-barres… Il en ressort un personnage moins monolithique que prévu, mais bien installé dans notre mémoire collective et toujours capable de surprendre. Qui se souvient de la une du Nouvel Observateur du 22 mai 1968 ? Derrière le titre « Le grand chambardement », un tourbillon rouge et blanc. De Vasarely, pardi !
Vasarely, le partage des formes au Centre Pompidou, du 6 février au 6 mai 2019. Catalogue Centre Pompidou, 232 p, 39,90 €.

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EXPOSITIONS


Frederick Sandys, Vivien (détail), 1863, huile sur toile, 64 x 52,5 cm. Manchester Art Gallery © Manchester Art Gallery / Bridgeman Images.

Grandeur British

LAUSANNE – 1837-1901. L’un des plus longs règnes de l’histoire, celui de Victoria, l’époque où, selon la belle expression qui nourrit la nostalgie des Brexiters, l’Angleterre dominait les mers (« Britain rules the waves »). Ces deux bornes ont vu une très riche production artistique, exaltant de façon pompeuse la grandeur d’Albion mais exprimant aussi de tout autres appétits, par exemple la recherche d’un idéal antique, pur et chevaleresque, à mille lieux des pulsions mercantiles des industriels. C’est plutôt ce versant qui a survécu, dans les paysages de Turner, dans les naïves icônes préraphaélites, dans le revival gréco-latin d’Alma-Tadema, ou chez les pionniers de la photographie, bien représentés dans une section particulière avec Fox Talbot ou Julia Margaret Cameron.
La peinture anglaise, de Turner à Whistler à la Fondation de l’Hermitage, du 1er février au 2 juin 2019.

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René Magritte La Mémoire, 1948, huile sur toile, 60 x 50 cm, Communauté française de Belgique.

Magritte en Finlande

HELSINKI – La Finlande a sa dose de champions de l’absurde et du cocasse, dont Arto Paasilinna, l’auteur du Lièvre de Vatanen récemment décédé, est un exemple parmi d’autres, qui fait efficacement contrepoids aux histoires tragiques du Kalevala. L’âme finnoise est donc susceptible d’entrer en harmonie avec l’art de Magritte : ce sera la première fois qu’elle en aura réellement l’occasion. Helsinki n’a en effet jamais accueilli de rétrospective du maître. Celle-ci, axée autour de la fameuse conférence de 1938, la Ligne de vie, comprend plus de 80 œuvres, des débuts marqués par l’abstraction jusqu’aux années 60. Dans le complexe Amos Rex, un édifice Art déco des années 30 récemment restauré, une abondante programmation accompagne Magritte, avec un cycle dans la superbe salle de cinéma et une installation du collectif néerlandais Studio Drift, qui fait léviter un énorme bloc de béton… On profitera de l’escapade en Finlande pour aller voir au HAM (Helsinki Art Museum, jusqu’au 24 février) l’impressionnante rétrospective de Gilbert & George, qui ont une façon parallèle de dénicher l’incongru dans le quotidien…
Magritte au musée Amos Rex, du 9 février au 19 mai 2019.

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LIVRES

De l’Afrique au Louvre

Voilà une BD qui va faire jaser. Pas pour le dessin – bien charpenté, qu’il s’agisse de Paris ou du désert - ni pour les dialogues – tout à fait dans le ton – mais pour le scénario. Car cette histoire, qui entrecroise le destin d’un jeune migrant malien et de deux spécialistes en radiographie du Louvre (qui manipulent l’impressionnant accélérateur AGLAE du C2RMF), a pour héroïne une statuette, exacte cousine d’une de celles qui sont exposées au Pavillon des Sessions, la Maternité rouge. Mais, alors que l’air du temps est plutôt de retourner ces artefacts vers leurs pays d’origine, voici que le jeune Malien fait tout pour que l’objet précieux prenne le chemin inverse, quitte un pays à feu et à sang et trouve refuge au Louvre, sanctuaire suprême. De quoi alimenter un débat déjà animé…
Une maternité rouge de Christian Lax, Louvre éditions/Futuropolis, 2019, 144 p., 22 €.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


MAURICE RENOMA FAIT SON CINEMA

7 février 2019 - NICE - Galerie Depardieu

Hier styliste, aujourd'hui surtout photographe : les diverses vies de Renoma

Notre sélection de nouvelles expositions