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N° 151 - du 12 novembre 2009 au 18 novembre 2009

L'AIR DU TEMPS

Turquie, quelle Turquie ?

La Saison de la Turquie bat son plein en France, avec les grands écarts que cela comporte pour l’actuel président : montrer son intérêt pour la culture turque tout en maintenant son opposition à l’entrée du pays dans l’Union européenne… Souhaitons que cela ait au moins un résultat positif : pousser au voyage à Istanbul, pour montrer que Constantinople, ce n’est pas seulement Topkapi et Sainte-Sophie, mais aussi l’un des plus vibrants foyers du continent en art contemporain. Alors que la biennale a fermé ses portes la semaine dernière, la ville entend multiplier les initiatives pour tenir son rang de capitale européenne de la culture 2010. Un lieu pourrait symboliser cette vitalité: Santralistanbul, l’ancienne centrale thermique de la ville. Friche industrielle décatie il y a cinq ans, le lieu est maintenant un pot-pourri unique, mêlant une université, un parc, des restaurants, dans des bâtiments dessinés par de talentueux architectes locaux (notamment Nevzat Sayin et Erme Arolat). Le musée d’art moderne, qui pourrait bien recevoir le prix de l’Europe en 2010, y présente actuellement une rétrospective gigantesque (500 tableaux) de Yüksel Arslan. Ce digne héritier des surréalistes poursuit discrètement, depuis un demi-siècle, une œuvre unique, érotique et ésotérique. Où cela? A Paris, où seuls les initiés connaissent son existence. De l’importance des ponts culturels…

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EXPOSITIONS

Botticelli, ombre et lumière

FRANCFORT - Dans quelques mois, le 17 mai 2010, on fêtera le 500e anniversaire de sa mort. Le musée Städel anticipe les commémorations avec une rétrospective consacrée à Sandro Botticelli, dont l’idéal féminin a marqué la Renaissance. Si l’exposition prend pour point de départ l’un des tableaux les plus célèbres du musée, le portrait idéalisé de Simonetta Vespucci, il s’enrichit de prêts des plus grands musées pour retracer le parcours du peintre savant, ami de Laurent de Médicis et des cercles aristotéliciens. Aux quarante tableaux de sa main et de son atelier s’ajoutent le même nombre d’œuvres de ses contemporains, dont son maître Filippo Lippi et Verrocchio. Le parcours créatif du Florentin, qui commence avec des portraits délicats et se poursuit avec d’aimables scènes mythologiques, s’achève dans de véritables affres religieuses, contemporaines à l’ascension de Savonarole.

  • Botticelli au Städel Museum du 13 novembre 2009 au 28 février 2010

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  • Chai Joséphine

    PARIS – Quelque 13000 bouteilles : est-ce l’inventaire après décès de la cave d’un grand négociant bordelais ? Point : c’est celui de Joséphine, l’épouse répudiée de Napoléon. Et l’on n’y trouve pas que du rhum de l’Ile-Bourbon, comme le montre l’exposition montée sur ce sujet original au château de Malmaison. Il s’agit certes de tracer une géographie idéale du vin au début du XIXe siècle, qui passe évidemment par Bordeaux et la Bourgogne mais aussi par la Champagne, l’Italie et la Hongrie (avec le Tokay). Mais le propos est plus large, qui montre comment la consommation a orienté tout un pan des arts décoratifs, avec la production d’une verrerie de cristal et d’instruments toujours plus raffinés qui entretiennent le prestige du goût français.

  • La cave de Joséphine au musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, du 18 novembre 2009 au 8 mars 2010

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  • Tout Niki

    ROME – Elle aimait beaucoup l’Italie, où elle a créé le jardin de sculptures des Tarots, à Capalbio. Il était normal que l’Italie le lui rende : dans l’exposition que le musée Fondazione Roma consacre à Niki de Saint-Phalle, cette période (1979-86) fait l’objet d’une section particulière. Cette réunion d’une centaine d’œuvres comprend celles qui ont fait sa renommée dans le monde – les Nanas. Mais elle ne fait pas l’impasse sur ce qui a précédé (les premières peintures, dans les années cinquante, qui l’aident à sortir d’une dépression nerveuse, ou les Tirs, qui font partie des performances célèbres des années soixante) et sur ce qui a suivi, notamment ses grandes sculptures colorées, où l’on peut déceler l’influence de son compagnon, Jean Tinguely. Pour souligner le rapport particulier que les enfants entretiennent avec son œuvre, l’entrée est gratuite pour les moins de 14 ans.

  • Niki de Saint-Phalle au musée Fondazione Roma, du 4 novembre 2009 au 17 janvier 2010

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    • Après avoir été montrée à New York, la rétrospective consacrée à l’architecte Frank Lloyd Wright est présentée au musée Guggenheim de Bilbao. Jusqu’au 14 février 2010.

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    •Avec L’Esthétique des pôles, le testament des glaces, le Fonds régional d’art contemporain de Lorraine fait parler les artistes sur le thème du changement climatique. Jusqu’au 7 février 2010.

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    •Le musée Matisse de Nice met en avant son fonds photographique dans Matisse à Tahiti, qui montre l’attirance de l’artiste pour l’île polynésienne à travers une série de clichés pris en 1930. Jusqu’au 18 janvier 2010.

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    VENTES

    Madame Leica

    PARIS - Le mythique appareil étant devenu une véritable extension de son œil, Ilse Bing fut appelé la « reine du Leica ». Bien qu’elle ait vécu jusqu’à l’âge de 99 ans (elle est décédée en 1998), la photographie n’a vraiment occupé que son premier siècle de vie. Demi-siècle fort rempli comme le prouve la vente, qui réunit 500 clichés de ses différentes époques : les débuts à Berlin dans l’euphorie des années 1920, du Bauhaus et des recherches sur les propriétés graphiques des objets industriels ; l’épisode parisien des années 1930, qui la voit interroger la ville, ses monuments (comme la tour Eiffel) et ses habitants ; enfin l’apogée new-yorkais après son installation en Amérique en 1941, lorsqu’elle se penche sur la mode et l’architecture. Alter ego de Germaine Krull ou de Lee Miller, Ilse Bing reste loin de leur cote : les lots sont estimés entre 300 et 15 000 € (ce qui établirait un nouveau record pour son œuvre).

  • Vente Ilse Bing à Drouot-Montaigne (SVV Million Cornette de St Cyr) le 16 novembre 2009 à 19h30

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  • L'ARTISTE DE LA SEMAINE


    Anders Petersen, Paris, 2006, courtesy Château d’eau, Toulouse

    Anders Petersen à la recherche de l’homme

    Les déclassés, les paumés, les enfermés (en prison, en hôpital psychiatrique, en maison de retraite), il connaît, ne serait-ce que pour avoir choisi de partager leur destin pendant un bon moment. Anders Petersen (né à Stockholm en 1944) fait partout de ces photographes qui font tellement corps avec leur travail qu’il s’identifie à leur vie même. Son mentor Christer Strömholm, Antoine d’Agata ou Christian Poveda, récemment assassiné au Salvador, font partie de la même famille. « Pour moi, il y a des rencontres qui ont de l’importance, les images en ont moins » écrit l’auteur en 2009. La série qui l’a fait connaître, « Café Lemithz » décrit le quotidien, pendant des années (1967-70) d’un bar underground de Berlin. A l’époque, les tirages avaient été présentés dans le lieu même, punaisés aux murs. Au Château d’eau de Toulouse, cette série est présentée en contrepoint d’un travail beaucoup plus récent, « City Diary », sur les grandes villes européennes, qui garde un cousinage évident avec le précédent : ce qui intéresse Petersen avant toute chose, c’est l’homme, son semblable.

  • Anders Petersen est présenté à la galerie du Château d’eau jusqu’au 13 décembre 2009

  • LIVRES

    Bons mots de l’art

    Il y avait les Lettres à un jeune poète de Rilke. S’adressant aux artistes plastiques, l’auteur choisit ici aussi de dispenser des conseils. Avisé, il les pêche non point dans sa propre expérience mais dans celle des peintres du passé. Conseils ? Plutôt aphorismes, à suivre ou non… et qui montrent, en tout cas, que les artistes ont su manier la plume presque aussi bien que le pinceau. En dehors de Fromentin, William Blake ou Victor Hugo, dont on connaissait déjà la polyvalence, voici venir David d’Angers, Bourdelle, Archipenko ou Arman. Quelques entrées attendues (blanc, couleur, femme, lumière) voisinent avec des alinéas insolites (crachat, Etats-Unis, parasite). Après avoir lu des maximes sur le style, le talent, ou le goût, on sera bien forcé de choisir son camp entre Rodin qui clame que « la beauté est partout » et Martial Raysse qui lui répond en écho que « la beauté, c’est le mauvais goût »…

  • Conseils à un jeune peintre de Thomas Schlesser, éditions Arléa, 2009, 192 p., 15 €, ISBN : 978-2-86-959865-2

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  • BRÈVES

    COLOGNE – La Cologne Fine Art & Antiques Fair, manifestation consacrée à l’art ancien et moderne et aux arts décoratifs, se tient du 19 au 23 novembre 2009.

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    AIX-EN-PROVENCE – Le festival Image en ville, qui confie à des concepteurs lumière la mise en scène de façades emblématiques de la ville, se tient du 13 au 17 novembre 2009.

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    LISBONNE – La foire d’art contemporain Arte Lisbona se tient du 18 au 23 novembre 2009.

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    NOTTINGHAM – Un nouveau musée d’art contemporain, Nottingham Contemporary, dessiné par l’agence Caruso St John, ouvre le 14 novembre 2009. La première exposition est consacrée à David Hockney.

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    PARIS – La deuxième vente Yves Saint Laurent – Pierre Bergé, avec 1200 objets provenant de leurs demeures normande (château Gabriel à Bénerville) et parisiennes se tient du 17 au 20 novembre 2009 au théâtre Marigny, sous le marteau de Christie’s.

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    PARIS – En hommage à Dina Vierny, décédée en janvier dernier, le musée Maillol réunit dans une exposition jusqu’à fin janvier 2010 trois des artistes qu’elle fit connaître à la fin des années 1960 : Rabine, Boulatov et Yankilevski.

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    Cette semaine, ne manquez pas

    LES ITINÉRAIRES DE VIVANT DENON : NAPLES ET POMPÉI

    CHALONS SUR SAÔNE - Le musée Denon se penche sur une aventure éditoriale extraordinaire : la publication du Voyage pittoresque de l'abbé de St Non. Réalisé à la fin du XVIIIe siècle par une équipe de collaborateurs de génie, dont Vivant Denon, il donne la première image moderne de l'Italie du Sud.

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