Les peintres jouent à colin-maillardPour lever des fonds, le Royal College of Arts a inventé une vente particulière, RCA Secret. Le nom de l'artiste n'est révélé qu'après l'achat…
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Trouver des financements de manière ludique lorrsque votre autorité de tutelle rechigne à vous les accorder ? C'est le défi auquel sont confrontées nombre d'institutions britanniques et que le Royal College of Arts résout avec un rare talent. La vénérable université des arts, fondée en 1837 et installée sur les abords de Hyde Park, organise la huitième édition de RCA Secret. Le principe en est fort simple. «Chaque année, nous envoyons une carte postale vierge aux artistes que nous sélectionnons, explique Emily Sargent, la commissaire de la manifestation. Au recto, une surface blanche pour qu'ils y créent leur œuvre. Au verso, deux cases, pour signer et écrire lisiblement leur nom.
| Auteur inconnu, Dog |
Les œuvres sont ensuite exposées puis vendues au prix unitaire de 35 £. Tout le sel vient évidemment du fait que pour ce montant, qui représente une soirée à Covent Garden ou un dîner au Bibendum de Terence Conran, vous pouvez devenir propriétaire du pastel d'un étudiant inconnu ou d'un acrylique de Damien Hirst… «Cette année, nous avons choisi 800 artistes. Beaucoup d'entre eux sont étudiants au Royal College mais nous avons aussi des participants comme Hirst, Anish Kapoor ou David Bowie.»
Les œuvres peuvent être admirées sur le site de David Bowie, qui est le sponsor officiel de la manifestation depuis deux ans, suite au retrait de la vodka Absolut. Combien rapporte cette opération et attire-t-elle des collectionneurs pour son intérêt spéculatif ? «Les revenus de RCA Secret sont d'environ 50 000 £ par an. On peut supposer que celui qui achète la carte postale de Kapoor ou de Hirst pourrait la revendre à 3 000 £, bien au-dessus de son prix d'achat. Mais les gens n'achètent pas pour spéculer. Cet événement est largement retransmis par la presse. On fait la queue pour entrer. Certains passionnés ont dormi plusieurs nuits devant la porte, dans une tente, pour être les premiers. Tout cela est très anglais…»
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