La dame aux laques

C’est sur les conseils du père Larre, un jésuite sinologue, que Marthe Couvelaire, épouse d’un professeur en médecine passionné de livres et de dessins, se penche pour la première fois sur les arts asiatiques. Entre 1962 et 1973, elle réunit des laques du Japon. Dans ses choix, elle est guidée par les collectionneurs, les marchands et les experts qu’elle côtoie, au premier rang desquels Mlle Densmore et Guy Portier. Mais elle se laisse aussi porter par son intérêt pour des pièces aux décors et aux techniques originales et par son goût des motifs floraux et naturalistes.

Cet ensemble estimé à 1 million FF compte un bon nombre de pièces issues des célèbres collections françaises constituées à la fin du 19e siècle, celles d’Hugues Kraft, Georges Migeon ou Jacques Doucet. C’est le cas d’un inhabituel kobako du 16e siècle dont l’intérieur du couvercle est décoré d’un personnage portant sceptre sur fond de laque d’or (15 000 FF). Cette boîte à encens est en effet passée entre les mains de Louis Gonse, l’auteur de L’art japonais qui organisa une exposition d’art japonais à Paris en 1883, puis de Georges Haviland.

Les 55 lots réunis sont de formes variées. On compte de nombreux inro (boîtes à compartiments) des 17e et 18e siècles mais aussi des suzuribako (écritoires) ou des kagamibako (boîtes à miroir)… Parmi les pièces les plus rares figurent un inro en laque polie à décor de bambous signé Shiomi Masanari (30 000 FF), une boîte à encens du 15e siècle ornée de fleurs de pruniers (30 000 FF) ou une belle boîte carrée coréenne en laque brune incrustée de nacre datant des 15e-16e siècles (50 000 FF).