Expressionnisme et compagnie

Les oeuvres graphiques conservées par le Kunsthalle de Bielefeld représentent 4000 pièces. L’origine de cette collection remonte à 1928. Suite à sa destruction massive par les nazis pendant la seconde guerre mondiale, les conservateurs ont fait un grand travail d’acquisition après guerre, reconstituant un noyau important d’œuvres des expressionnistes. À l’occasion de cet événement, l’institution révèle aux visiteurs une sélection de ses plus belles oeuvres, 150 pièces, qui s’échelonnent de Rembrandt à Henry Moore. Mis à part quelques dessins anciens, l’exposition est centrée sur la fin du 19e siècle jusqu’aux années 1960. Une programmation large qui devrait séduire le grand public.

Le parcours est à la fois thématique et chronologique. Plusieurs salles se succèdent soit par période, soit par artistes, soit par nationalité. Après les oeuvres d’expressionnistes, Munch, Emil Nolde, Max Klinger ou Kathe Kollwitz, les visiteurs se dirigent vers une salle dédiée aux artistes français. Ici, ils peuvent admirer des Delaunay, une très belle feuille gouachée de Chagall, récemment exposée à Nice, intitulée L’Appel à la lune, ou encore des Braque et une dizaine de dessins de Picasso, second trésor de cette collection. Après avoir fait un tour par l’art allemand des années 1950, le public découvre des salles qui conjuguent art graphique et expression plastique. Des sculptures d’Henri Gaudier-Brzeska sont juxtaposées avec ses dessins. Même chose dans la pièce dédiée à Henry Moore, une série de dessins représentant vingt corps de femmes allongées répondent à ses oeuvres sculptées. Notons dans la même salle la présence d’une sculpture de Germaine Richier. Enfin, le dernier cabinet est le plus étonnant, celui des arts anciens. Malgré sa vocation pour l’art du 20e siècle, le conservateur acheta dans les années 60 des oeuvres graphiques de grands maîtres anciens. C’est la première fois depuis 1971 que ces Dürer, Cranach et Rembrandt sont révélés au public.