L’école au muséeAprès quatre ans de travaux de réhabilitation, le Musée national de l’Education de Rouen vient de rouvrir.
| Maison des Quatre Fils Aymon
© INRP - Musée national de
l'éducation |
Ce musée a été fondé sur l’initiative de Jules Ferry en 1879. A l’origine, il s’appelait « Musée pédagogique ». Au fil du temps, sa dimension historique et muséographique s’est imposée. Les collections - plus de 500 000 pièces - sont constituées de peintures, estampes et imagerie populaire, d’archives photographiques et de documents audiovisuels. On y trouve également des manuels scolaires, mais aussi du mobilier et du matériel pédagogique, des travaux d’élèves, des jeux et des jouets, et enfin des documents autographes d’institutions ou de personnages célèbres. Ces collections ont été transférées à Rouen en 1980. Une première série de travaux de restauration et de réfection s’est achevée en 1981.
| Jean Geoffroy, Un futur savant,
1880. Huile sur bois
© INRP - Musée national de
l'éducation |
Au cœur du quartier historique piétonnier de Rouen, se trouvent les deux maisons du 15e et 17e siècles qui accueillent le musée. La Maison des Quatre Fils Aymon est un exemple parfait d’architecture normande. Cet bâtiment, dont on ignore la vocation première, a été la boutique d’une tapissière, d’une mercière et même un hôtel-restaurant populaire du 19e siècle au milieu du 20e. Des travaux, en 1982, ont révélé un décor italianisant datant de 1600, unique à Rouen. En 1997, un chantier complet de réhabilitation et de mise aux normes de l'édifice a été lancé. Le coût total de cette opération s’élève à 595 466 €, financé par une dotation du Ministère de l’éducation nationale. Le musée relève d'ailleurs de ce dernier comme le Muséum national d’Histoire naturelle, le Musée national des techniques, le Palais de la Découverte et la Cité des Sciences et de l’Industrie.
| La visite de l'inspecteur
Planche murale, Ed. A. Colin,
1908 © INRP - Musée national
de l'éducation |
Pour sa réouverture, le Musée national de l'Education propose un parcours en trois temps. Une première partie est consacrée aux rudiments de l’apprentissage : lire, écrire et compter. Les pratiques et les méthodes de l’enseignement élémentaire de la Renaissance à nos jours y sont évoquées. Une autre partie illustre la formation des élites depuis l’Ancien Régime en présentant les formes successives de l’enseignement secondaire. Enfin, la dernière section s’intéresse aux jeux éducatifs et aux jouets. Ces derniers sont analysés pour leurs stéréotypes socioculturels comme les poupées et les jeux guerriers. L’élaboration de cette installation aura coûté 609 796 €.
Le musée national de l’éducation donnera à ses visiteurs l’occasion de découvrir des objets et des illustrations insolites. Par exemple, une huile sur bois datant de 1880 réalisée par Jean Jouffroy, qui représente un petit garçon coiffé d’un bonnet d’âne. On y appréciera également des témoignages touchants de figures illustres, comme cette lettre que Charles Baudelaire, alors pensionnaire au collège royal Louis-le-Grand, envoyait à sa mère en 1838 pour la prévenir qu’il était en retenue !
| Laure Desthieux 05.12.2001 |
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