Lumière sur le verre

Au 23 de l’avenue Daumesnil, sous les arcades du Viaduc des Arts, la vitrine de la Société d'Encouragement aux Métiers d'Art offre aux passants un aperçu de son exposition. Trente pièces réalisées par de grands noms de l’art contemporain y sont réunies grâce à la collaboration de la galerie HD Nick d’Aubais, dans le Gard. Durant deux mois, les visiteurs pourront admirer, découvrir et même acquérir des œuvres dont les prix varient de 10 000 à 100 000FF. Au rez-de-chaussée, les sculptures de Matei Negreanu allient verre et métal dans un parfait équilibre. Sciée, polie, cassée ou peinte, la matière joue avec la lumière comme dans Passage, vendu 30 000FF. Etienne Leperlier élève ses totems de verre scarifiés comme Feedback XXXXI qui atteint les 100 000FF et voisinent avec les grandes plaques colorées de Thierry Boisel. Les deux pièces de Francis Begou, Canope et Lion noir se distinguent des autres pièces par une inspiration égyptienne plus réaliste. C’est avec l’écriture et les signes que joue Jean-Pierre Umbdenstock dans son Urne à la corne IV.

Au sommet de l’escalier, les compositions d’Isabelle Monod ( 12 000FF) laissent notre imagination se perdre entre les fossiles et les bulles d’air prisonnières de la matière. Le travail poétique d’Edemée Delsol allie l’obscur au transparent avec des titres comme Sarabande ou Lien : des pièces aussi légères que massives dans lesquelles semblent s’affronter les éléments. Alain et Marisa Begou présentent trois grandes pièces, raffinées et modernes, mystérieuses et limpides, où la couleur joue avec la lumière. Face à la fenêtre qui surplombe l’avenue, l’aspect cristallin de la Maison d’Egypte vue par Bernard Dejonghe rivalise de transparence avec Cercle, pièce posée au sol tel un bassin compartimenté dans lequel l’œil cherche à percevoir le fond. René Guiffrey choisit de superposer les plaques de verre dont l’épaisseur donne aux pièces un aspect plus futuriste. Une salle en sous-sol projette des vidéos sur les techniques du verre et satisfera le visiteur désireux d’en savoir plus. Durant deux mois, la parole est donnée à ces créateurs qui font revivre une profession qui compte aujourd’hui 750 membres.